mardi 22 novembre 2011

RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN 2011




Rapport sur le Développement Humain 2011
Bernard Etheard
20 Nov.2011

Le jeudi 17 novembre, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) présentait le Rapport sur le Développement Humain (RDH) pour l’année 2011. A cette occasion, les invités ont reçu une copie du rapport et son résumé, ainsi que les mêmes documents pour l’année 2010. Je le signale parce que, dans le résumé de l’année 2010, il y avait un disque compact comprenant, entre autres documents, les textes de tous les rapports précédents. Je tiens à remercier le PNUD car, avec cet outil, il est possible de prendre connaissance de ce qui a été publié sur des thèmes hautement intéressants comme la participation populaire, la mondialisation, la liberté culturelle, le changement climatique, etc. Nous ne manquerons pas, à l’avenir, de faire appel à ces sources.

Et puisque je parle de cette source d’information, je profite pour citer ce petit passage sur l’utilité des RDH : « Depuis 1990, le Rapport sur le développement humain est un atout de première importance dans la réflexion sur le développement, non seulement parce qu’il souligne que le revenu par habitant ne suffit pas pour mesurer à lui seul les progrès d’une société, mais aussi parce qu’il étudie comment une approche axée sur la population affecte la manière dont nous devrions réfléchir aux grands enjeux ».

Et cet autre qui nous indique l’orientation de ceux qui ont travaillé sur le concept de Développement Humain : "Les individus sont la véritable richesse d'une nation. Le développement a pour objectif fondamental de créer un environnement qui offre aux populations la possibilité de vivre longtemps, en bonne santé. Cela peut sembler une évidence. Mais celle-ci est souvent oubliée dans la course à l'accumulation des biens et des avoirs financiers." (Extrait du Rapport sur le développement humain 1990).

Si revenons à la présentation du rapport, toutes les informations insistent sur le fait qu’Haïti est classée à la 158ème place, ce qui la met dans la catégorie des pays à développement humain faible. Ce classement est fait sur la base de l’indice de développement humain (IDH) développé dès 1990.

« Le premier Rapport sur le développement humain a introduit une nouvelle manière de mesurer le développement en faisant la synthèse des indicateurs d'espérance de vie, de niveau d'études et de revenu, pour aboutir à un indicateur composite du développement humain, l'IDH. Le tournant décisif pour l'IDH fut la création d'une statistique unique destinée à servir de cadre de référence pour le développement économique et social. L'IDH établit un minimum et un maximum pour chaque dimension, appelés balises, et indique ensuite la situation de chaque pays par rapport à ces dernières (dont la valeur varie entre 0 et 1). »

Mais l’énoncé des thèmes des rapports successifs met en évidence le fait que au fur et à mesure on a tenu compte d’autres indicateurs pour l’IDH ; on peut citer à titre d’exemples : la mobilité, l’accès à l’eau, la liberté culturelle, l’égalité des sexes, la participation.

Le Rapport sur le Développement Humain 2011, qui a pour titre : Durabilité et équité : Un meilleur avenir pour tous, introduit une nouvelle dimension. Il « fait le point sur les défis posés par la recherche d’un progrès durable et équitable », et nous offre les définitions du développement humain et du développement humain durable : « Le développement humain est l’accroissement des libertés et des capacités permettant aux personnes de mener une vie qu’elles jugent satisfaisante à juste titre ». « Le développement humain durable est l’accroissement des libertés essentielles des personnes vivant aujourd’hui, accompagné d’efforts raisonnables pour éviter le risque de compromettre sérieusement celles des générations futures ».

Les différentes personnes qui sont intervenues lors de la présentation du rapport ont beaucoup insisté sur la relation entre équité et durabilité ; ainsi Jean Vilmont Hilaire, Directeur national du projet SNAP (Service National des Aires Protégées), parlant de la localité de Formont dans la zone du parc Macaya, a signalé que la création de l’école a fait diminuer de 60 % le nombre de parcelles cultivées dans la forêt ; il a également mentionné une étonnante relation entre la disponibilité de l’eau et l’harmonie familiale. J’étais d’autant plus intéressé que, il y a quelques jours je recevais un article de Actu-environnement (12 octobre 2011) qui mentionnait une conférence du professeur Richard Wilkinson, spécialiste d’épidémiologie sociale, qui affirmait que la qualité de l’environnement social détermine le succès des politiques de développement durable.

Tout cela se passait dans la même salle du Karibe Convention Center où, une semaine plus tôt, je participais à ce colloque Patrimoine, tourisme culturel et développement durable (voir HEM Vol. 25, # 43, du 16-22/11/2011). L’Association Touristique d’Haïti avait généreusement distribué un exemplaire de sa revue Magic Haiti, avec de superbes photos de luxueux hôtels et de merveilleuses villas. Sur le moment, je n’avais pas pu m’empêcher de revenir à ce concept de « vitrine » que j’avais avancé dans un article précédent (voir Le fort Drouet et l’habitation Dion, HEM, Vol. 25, # 27 du 27/07-02/08/2011).

Cette « vitrine » est un volet d’une société « dualiste » marquée par une absence d’équité qui est tout simplement intolérable. S’il est vrai, comme le dit le RDH que « L’approche du développement humain et l'Indice de développement humain ont influencé de nombreux courants de pensée sur le développement et la manière dont la plupart des décideurs et des chercheurs réfléchissent au progrès humain », on devrait encourager nos dirigeants à en prendre connaissance.
Bernard Ethéart
HEM, Vol. 25 # 44 du 23-29/11/2011

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