Rapport sur le Développement Humain 2011
Bernard Etheard
20 Nov.2011
Le jeudi 17 novembre, le Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD) présentait le Rapport sur le
Développement Humain (RDH) pour l’année 2011. A cette occasion, les invités ont
reçu une copie du rapport et son résumé, ainsi que les mêmes documents pour
l’année 2010. Je le signale parce que, dans le résumé de l’année 2010, il y
avait un disque compact comprenant, entre autres documents, les textes de tous
les rapports précédents. Je tiens à remercier le PNUD car, avec cet outil, il
est possible de prendre connaissance de ce qui a été publié sur des thèmes
hautement intéressants comme la participation populaire, la mondialisation, la
liberté culturelle, le changement climatique, etc. Nous ne manquerons pas, à
l’avenir, de faire appel à ces sources.
Et puisque je parle de cette source
d’information, je profite pour citer ce petit passage sur l’utilité des
RDH : « Depuis 1990, le Rapport
sur le développement humain est un atout de première importance dans la
réflexion sur le développement, non seulement parce qu’il souligne que le
revenu par habitant ne suffit pas pour mesurer à lui seul les progrès d’une
société, mais aussi parce qu’il étudie comment une approche axée sur la
population affecte la manière dont nous devrions réfléchir aux grands enjeux ».
Et cet autre qui nous indique l’orientation de ceux qui ont travaillé
sur le concept de Développement Humain : "Les individus sont la véritable richesse d'une nation. Le développement
a pour objectif fondamental de créer un environnement qui offre aux populations
la possibilité de vivre longtemps, en bonne santé. Cela peut sembler une
évidence. Mais celle-ci est souvent oubliée dans la course à l'accumulation des
biens et des avoirs financiers." (Extrait du Rapport
sur le développement humain 1990).
Si
revenons à la présentation du rapport, toutes les informations insistent sur le
fait qu’Haïti est classée à la 158ème place, ce qui la met dans la
catégorie des pays à développement humain faible. Ce classement est fait sur la
base de l’indice de développement humain (IDH) développé dès 1990.
« Le premier Rapport sur le développement
humain a introduit une nouvelle manière de mesurer le développement en
faisant la synthèse des indicateurs d'espérance de vie, de niveau d'études et
de revenu, pour aboutir à un indicateur composite du développement humain,
l'IDH. Le tournant décisif pour l'IDH fut la création d'une statistique unique
destinée à servir de cadre de référence pour le développement économique et
social. L'IDH établit un minimum et un maximum pour chaque dimension, appelés
balises, et indique ensuite la situation de chaque pays par rapport à ces
dernières (dont la valeur varie entre 0 et 1). »
Mais l’énoncé des thèmes des rapports
successifs met en évidence le fait que au fur et à mesure on a tenu compte
d’autres indicateurs pour l’IDH ; on peut citer à titre d’exemples :
la mobilité, l’accès à l’eau, la liberté culturelle, l’égalité des sexes, la
participation.
Le Rapport sur le Développement Humain
2011, qui a pour titre : Durabilité
et équité : Un meilleur avenir pour tous, introduit une nouvelle
dimension. Il « fait le point sur
les défis posés par la recherche d’un progrès durable et équitable », et
nous offre les définitions du développement humain et du développement humain durable : « Le développement humain est l’accroissement
des libertés et des capacités permettant aux personnes de mener une vie
qu’elles jugent satisfaisante à
juste titre ». « Le développement humain durable est l’accroissement des libertés
essentielles des personnes vivant aujourd’hui, accompagné d’efforts
raisonnables pour éviter le risque de compromettre sérieusement celles des
générations futures ».
Les différentes personnes qui sont
intervenues lors de la présentation du rapport ont beaucoup insisté sur la
relation entre équité et durabilité ; ainsi Jean Vilmont Hilaire, Directeur
national du projet SNAP (Service National des Aires Protégées), parlant de la
localité de Formont dans la zone du parc Macaya, a signalé que la création de l’école a fait diminuer
de 60 % le nombre de parcelles cultivées dans la forêt ; il a également
mentionné une étonnante relation entre la disponibilité de l’eau et l’harmonie
familiale. J’étais d’autant plus intéressé que, il y a quelques jours je
recevais un article de Actu-environnement
(12 octobre 2011) qui mentionnait une conférence du professeur Richard
Wilkinson, spécialiste d’épidémiologie sociale, qui affirmait que la qualité de
l’environnement social détermine le succès des politiques de développement
durable.
Tout cela se passait dans la même salle du
Karibe Convention Center où, une semaine plus tôt, je participais à ce colloque
Patrimoine, tourisme culturel et
développement durable (voir HEM Vol. 25, # 43, du 16-22/11/2011).
L’Association Touristique d’Haïti avait généreusement distribué un exemplaire
de sa revue Magic Haiti, avec de
superbes photos de luxueux hôtels et de merveilleuses villas. Sur le moment, je
n’avais pas pu m’empêcher de revenir à ce concept de « vitrine » que
j’avais avancé dans un article précédent (voir Le fort Drouet et l’habitation Dion, HEM, Vol. 25, # 27 du
27/07-02/08/2011).
Cette « vitrine » est un volet
d’une société « dualiste » marquée par une absence d’équité qui est
tout simplement intolérable. S’il est vrai, comme le dit le RDH que « L’approche du développement humain et
l'Indice de développement humain ont influencé de nombreux courants de pensée
sur le développement et la manière dont la plupart des décideurs et des
chercheurs réfléchissent au progrès humain », on devrait encourager
nos dirigeants à en prendre connaissance.
Bernard
Ethéart
HEM, Vol. 25 # 44 du
23-29/11/2011
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