lundi 30 janvier 2012

CONTRADICTIONS ET PARADOXES




Contradictions et Paradoxes
Me Serge H. Moïse
Barreau de P-au-P.
22-01-12


Il y a si longtemps, beaucoup trop longtemps maintenant que nous suivons les mêmes sentiers qui ne nous mènent nulle part. Et  bon an mal an nous persistons dans les mêmes voies, incapables d’en explorer d’autres probablement plus salutaires.

        S’il est vrai que tous les chemins peuvent conduire à Rome, il paraît tout indiqué de changer d’itinéraire lorsque celui emprunté ne semble pas le meilleur pour le pèlerin plus ou moins avisé.

Ces notions élémentaires de sagesse n’ont pas l’air de faire recette dans notre petit coin jadis paradisiaque des caraïbes. Les observateurs se perdent en conjectures depuis des décennies et n’arrivent pas à comprendre qu’avec tant de gens de qualité évoluant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières, ce qui serait partout ailleurs très simple, affichent dans notre société tant de complications et de manière exponentielle.
        
Le droit chemin est souvent le plus court et le plus simple à parcourir. Qu’à cela ne tienne, nous préférons de loin les détours inutiles. Serait-ce que dans notre culture de marronnage, ce qui est clair, net, limpide et transparent fait simpliste et terre à terre et que pour avoir fière allure, il faille coûte que coûte tout maquiller au nom de la sacrosainte politique mal comprise par  la plupart de nos politiciens eux-mêmes.
        
A l’heure actuelle, dans les pays émergeants, les pays avancés ou développés on ne parle que de création d’emplois. Le président américain luttant pour sa réélection au prochain scrutin mise sur l’augmentation du taux d’embauche. En France, en Espagne, au Portugal, en Grèce et en Turquie. Dans tous les pays d’Afrique de l’Amérique latine et bien sûr de la zone caraïbéenne on ne parle que de création d’emplois pour amorcer le virage vers le développement durable. Ils ont compris que le développement est d’abord humain.
       
« La personne avant toute chose » disait une campagne publicitaire dans l’un de ces pays qui pourrait nous servir de modèle.
        
Constat plutôt bizarre, noyés dans une situation endémique d’un taux de chômage d’environ soixante dix pour cent de la population active, nous refusons de faire de la lutte contre le susdit chômage notre priorité absolue comme nous le suggèrent la situation elle-même, mais plusieurs représentants de pays amis à vive et intelligible voix.
        
Le (NPD) nouveau parti démocratique de tendance sociale démocrate comme son nom l’indique, prépare sa rentrée parlementaire à la chambre des communes du Canada en faisant de la création d’emplois son cheval de bataille.
        
En Haïti, le gouvernement en parle du bout des lèvres quant à nos honorables sénateurs et députés, il faut croire qu’ils ont d’autres chats à fouetter car on ne les entend pas souvent à ce sujet.   
        
Plus triste encore s’avère l’attitude de nos intellos toujours à tous les micros à s’écouter parler de tout et de rien, sauf de l’essentiel. Le superficiel semble être d’un attrait irrésistible pour nos experts de la verbomanie qui n’ignorent certes pas qu’en l’absence de la création d’emplois à travers tout le pays ; parler de  santé, d’éducation, de décentralisation, de justice et de sécurité demeurent simplement des énoncés de vœux pieux, mais qu’importe, eux aussi ont d’autres chats à fouetter.
        
Tant que les petits chèques de la diaspora vont continuer à affluer régulièrement, tant que les ONG vont distribuer de l’eau potable et un repas chaud à nos laissés pour compte, la création d’emplois sera pour un futur pas trop lointain. On en reparlera, on inventera de beaux slogans aux prochaines élections et plus ça changera, plus ça sera pareil comme d’habitude.
         
Le grand changement, ce qui est d’ailleurs urgent, serait de rééduquer nos analystes et penseurs auxquels  nous reprochions de trop parler et de ne rien faire et qui nous disaient il y a quelque temps : « penser c’est agir » comme tout pouvait se régler de manière exclusivement abstraite.
        
C’est à se demander dans quelle mesure nos « trop biens scolarisés » ne constituent pas un obstacle majeur au développement de ce petit pays qui a tant d’une éducation en adéquation avec son histoire et sa culture, mais avant tout de pouvoir subvenir aux besoins primaires de ses ressortissants dans la dignité et la liberté que seul le travail honnête et valorisant peut procurer. Il n’y a là, rien de bien sorcier!
        
Moïse - hélas, aucun lien de parenté avec le soussigné - fut sauvé des eaux, recueilli, élevé avec soin et amour chez le pharaon, un peu comme nous en diaspora. Il y a reçu une si bonne éducation qu’il a compris qu’il se devait de ne jamais oublier les siens. Il a tant et si bien fait que son nom demeure gravé dans toutes les mémoires quelques deux mille ans après sa mort.
        
Les connaissances les plus pointues, la magie de la technologie moderne, les pays amis n’arriveront pas à nous sortir de cette terrible impasse si nous ne nous décidons pas, avec la  volonté la plus farouche, à prendre notre destin en main de manière inclusive et dans l’intérêt de toute la collectivité. Faisons mentir les propos cinglants du colonel John Russel qui insinuaient du temps de l’occupation que l’homme haïtien, quelle que soit sa formation, avait la mentalité d’un gamin de sept ans. Pour y parvenir nous aurons à plancher sur la nature profonde de nos véritables problèmes et sinon éliminer, du moins atténuer sensiblement l’impact négatif de nos sempiternels contradictions  et paradoxes.
                                                                          

jeudi 26 janvier 2012

DESTITUTION DU PRESIDENT MARTELLY

Destitution du Président Martelly 




Jean Erich René
erichrene@bell.net
24 Janvier 2012




La désopilente comédie qu’on jouait sur le Théâtre Politique National, depuis plus de deux mois, vient juste de prendre l’allure d’une tragédie. Et le vin s’est transformé en vinaigre à la grande stupéfaction des fêtards. Le Président Michel Martelly, par une politique de charme,  croyait s’octroyer un secteur du Parlement pour jouer le rôle de pompier afin d’éteindre le feu de l’Affaire  Arnel Bélizaire. Aujourd’hui nous faisons tous le triste constat du mutisme absolu de la dite victime d’une arrestation arbitraire, au mépris de tous ceux et de toutes celles qui ont embrassé faits et causes en sa faveur. Haïti est une terre glissée. Aussi il convient de bien mesurer ses pas pour éviter de se péter les jambes en trébuchant sur une pelure de banane.

En analysant le positionnement des pions,  l’échiquier politique haïtien rappelle la configuration d'un jeu de Ti Ta To. Une erreur suffit pour perdre le pari. Le Président Michel Martelly croyait détenir toutes les manettes du pouvoir en faisant du Président René Préval, son premier Conseiller et  du Sénateur Joseph Lambert, son allié au point de lui rendre une visite privée. Cependant  il y a un angle mort qui lui échappe dans son rétroviseur. Il ne voit pas la catastrophe qui s’annonce par son refus de s’acquitter de ses gages. En effet les dettes contactées pour la nomination du Premier Ministre Garry Conille et les frais d'extinction de l'incendie de l'Affaire Bélizaire demeurent impayées à savoir :
1.     La nomination de certains membres de l’INITE au Cabinet ministériel
2.    La publication de la Constitution amendée
3.    La nomination du Président de la Cour de Cassation
Michel Martelly  concentre tous les pouvoirs entre ses mains. Le Premier Ministre Garry Conille a tout l’air d’un hébété. Il n'a aucun atout. Il est mort raide. Le Président Martelly ne lui accorde pas l’opportunité de nommer même un hoqueton. Il refuse de publier, comme promis en échange aux membres de l'INITE majoritaires au Parlement, la Constitution amendée parce qu'elle comporte des traquenards qui risquent de déstabiliser le fauteuil présidentiel. Citons par exemple : le remplacement du Président par le Premier Ministre en cas de vacances présidentielles. Partibus factis, sic locutus est leo: primam partem tollo, quoniam nominor leo : Les parts ayant été faites, le lion parla ainsi: « Je prends la première part (et surtout la plus grosse) parce que je suis le Lion ». Sak pa kontan !
Il faut deux bons pour faire un bonbon, nous enseigne la sagesse populaire haïtienne. Jean Racine nous met en garde contre certaines alliances dangereuses en affirmant : « Si j’embrasse mon ennemi c’est pour mieux l’étrangler .»(Britannicus. IV, 3.) A l’insu du Public, le bras de fer entre deux Joseph: Martelly et Lambert vient de commencer. Achetez votre carte de gradin pour y assister.  Il est dangereux  pour un coquin qui se croit malin, sans avoir un gros pecto, de danser le tolalito de Ti Ta To :
·         Ti : Le Sénateur Joseph Lambert, bafoué,  Président de la Commission chargée de l’Enquête sur la Double Nationalité, en une telle occurrence  dispose d’un levier important pour prendre sa revanche.
·         Ta : Le Sénateur Moise Jean Charles vient de déposer les documents devant la Commission d’enquête.
·         To :  Le Parti INITE contrôle les deux Chambres.
Qui est le Président du Sénat ? Dieuseul Simon Desras (INITE)
Qui est le Président de la Chambre des Députés ? Levaillant Louis Jeune (INITE). Comprenne qui pourra !
 Jusqu'à présent le Président Michel Joseph Martelly complètement tétanisé n'a pas pipé un seul mot au sujet de sa triple nationalité, contrairement à sa loquacité coutumière. Mme Stéphanie Villedrouin, née Balmir, ne se laisse pas tondre comme une brebis. Bravo Madame! A votre juste courroux, je reconnais mon sang de Grand Anselais. Cependant sous l'invitation de Pierre de Ronsard :
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.
La Constitution Haïtienne de 1987 stipule :
Article 185: Le Sénat peut s'ériger en Haute Cour de Justice.
Article 186: La Chambre des Députés, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres prononce la mise en accusation:
a) du Président de la République pour crime de haute trahison ou tout autre crime ou délit commis dans l'exercice de ses fonctions;
b) du Premier Ministre, des Ministres et des Secrétaires d'Etat pour crimes de haute trahison et de malversations, ou d'excès de Pouvoir ou tous autres crimes ou délits commis dans l'exercice de leurs fonctions;
D'un côté, si la Commission Sénatoriale juge que les déclarations du Sénateur Moïse Jean Charles sont fausses, il sera déchu de sa fonction et tombera automatiquement sous le coup de la loi en la matière. La diffamation est punie par le Code Pénal Haïtien dans sa Section VII :
Art. 307.- Quiconque sera coupable de faux témoignage en matière criminelle, soit contre l'accusé, soit en sa faveur, sera puni des travaux forcés à temps.- Inst. crim 251.- C. pén. 7-30, 15, 18, 19, 31, 308 et suiv.

Si le Sénateur Moïse dit vrai il sera salué comme un Héros et méritera bien de la Patrie pour avoir eu le courage non seulement de crier haut et fort un tel accroc à la Constitution mais encore  parce qu'il s'est défoncé pour cumuler des preuves convincantes afin d'écarter la Nation de la présence de dangereux intrus. Toutefois les mesures de précaution recommandées par le Sénateur Steven Benoit assurent la remontée des enchères, à savoir : Il faut placer les pièces à conviction soumises par le Sénateur Moïse Jean Charles en un lieu plus sécuritaire que le Parlement. On ne cache que ce qui est précieux. Donc ces documents revêtent une grande importance à ses yeux. Le Sénateur de l'Ouest a une large audience auprès du Public et jouit au Parlement d'une très grande crédibilité qu'il n'aurait pas hypothéquée en amplifiant des ragots. Si Steven Benoit le dit:  enterrement pour 4 heures !

 De l'autre côté, si le Président Michel Martelly et les Ministres sont jugés coupables ils paieront les conséquences de leurs inconséquences  pour avoir violé les articles : 11, 15, 135 et 157 de la Constitution de 1987 sous laquelle ils ont prêté serment. D’ores et déjà le doute rationnel plane sur le comportement du Chef de l’État haïtien qui n’a osé lever le petit doigt à ce sujet  pour démentir non pas sa double mais sa triple nationalité, un cas qui dépasse les prévisions du Législateur. Un Président de la République ne peut pas être muet face à une accusation aussi grave d’un Sénateur de la République.  En une telle occurence, il aurait dû se présenter sous les feux des caméras pour rétablir la vérité. Son silence est dûment coupable. Qui ne dit mot consent !  Si le Département d’État qui a reçu le Président Martelly à la veille de sa prestation de serment, garde le silence, il y a anguille sous roche.  Nou pran lan 3 wa :
·         Èske  Michèl Mateli se Ayisyen ?
·         Is Michaël Joe Martelly an American?
·         È  Michele Martelli è Italiano ?
Décidément le vent tourne contre le Président Martelly. La France et les USA lui reprochent son coup de tête vers l'Alba et particulièrement son rapprochement avec Chavez et Castro. Qui pis est , sa rencontre personnelle avec l'ennemi No 1 de Washington, le Président Iranien Mahmoud Ahmadinejad, le lendemain de la cérémonie d'investiture du Président du Nicaragua, attire les regards inquisiteurs de l'Oncle Sam. En faisant ce coup de barre à gauche  Michel Martelly part à la recherche de financement pour l'avancement économique de son pays. Politiquement il fait preuve de nationalisme tout en décevant ses promoteurs qui voudraient faire de lui un instrument efficace afin de mieux asseoir leur hégémonie.
Cette défection inattendue de Michel Martelly, à moins qu'il soit en mission commandée, pourrait bien expliquer, comme punition, la livraison de sa carte de citoyenneté en pâture à ses agresseurs. C'est le cas typique de Manuel Antonio Noriega en prison au Panama après avoir purgé sa peine aux USA et en France.L'Oncle Sam veut convaincre ses alliés de ne jamais jouer au traitre surtout lorsqu'il a fait d'eux ce qu'ils sont, abracadabra,  par une fraude électorale massive aux douze coups de minuit.
Toutes les données convergent vers la  destitution du 56e Président d’Haïti. D’ailleurs les procédures de saisine sont manifestement indiquées par les articles 185, 186,188, 188.1 et 189.1 de la Constitution de 1987 toujours  en vigueur:
"La résolution une fois adoptée,  la Haute Cour de Justice sera constituée, au scrutin secret et à la majorité absolue. Elle désignera une Commission chargée de l’instruction. La décision, sous forme de décret est rendue sur le rapport de la Commission d'Instruction et à la majorité des deux tiers (2/3) des membres de la Haute Cour de Justice. Elle ne peut prononcer d'autre peine que la destitution, la déchéance et la privation du droit d'exercer toute fonction publique durant cinq (5) ans au moins et quinze (15) au plus." Signalons toutefois  que d'autres actions peuvent être intentées en Civil contre le Roi déchu. Des dossiers mis en veilleuse vont résurgir. Si et seulement si Michel Joseph Martelly jouit d'une triple nationalité, la nature et le caractère de la faute commise sont inconciliables à la poursuite de son mandat. Notons toutefois que la loi est de stricte application. Ce cas d'espèce n'est pas prévu par la Loi Mère qui établit l'incompatibilité entre la fonction présidentielle et la Double Nationalité mais non la Triple. En conséquence l'acte d'accusation de la Double Nationalité peut être réfutée par la défense. Nullum crimen, nulla pœna sine lege. Le principe de légalité des délits et des peines soutient qu'on ne peut être condamné qu'en vertu d'un texte de loi précis et clair ( Ref:Cesare Beccaria) . La triple nationalité ne figure nulle part dans la Constitution. En dépit de tout, comme un couperet le verdict suivant sera prononcé: Destitution du Président Martelly.

 Jean Erich René
24 Janvier 2012

lundi 23 janvier 2012

Malédictions !


Malédictions !

Par Daly Valet
Le Matin : 20 au 26 janv 2012

Et les dieux nous sont tombés sur la tête ! Une bouteille de Coca-Cola jetée, par-dessus bord, par un aviateur du monde « civilisé ». Pomme de discorde. Toute une tribu africaine d’un autre monde à couteaux tirés.  Cadeau des dieux fait engeance du mal. Réveil brutal des atavismes chicaniers dormants. Protocole d’entente et contrat social bousculés. Négation du bien. Fuite du bon sens. L’ordre archaïque sens dessus dessous. Sous ses traits les plus hideux. La tribu bochimane a eu son  Conseil des sages pour décider du sort du « cadeau empoisonné », source de zizanies. Malédiction. Verdict : la tribu doit s’en débarrasser ! Quitte à aller jusqu’au bout du monde pour rendre aux dieux leur don. Une bouteille qui pouvait être utile autrement que dans la discorde. Une affaire de bouteille là-bas. Une histoire d’université ici. Tribu africaine lointaine et isolée. Mais tribu tellement proche de nous. Paresses d’esprit invalidantes devant le neuf. Repères culturels et organisationnels en porte-à-faux face au sophistiqué. Puis toute la chamaillerie… et le tralala qui en découlent. À la mode triviale de chez nous.

On ne se gêne même pas, du côté de l’Université d’État d’Haïti, des autorités étatiques, parlementaires et intellectuelles pour s’octroyer cette proie pour laquelle elles  ne se sont pas battues. Elles se chamaillent. Une université comme nouvelle malédiction haïtienne ? Aucun Conseil des sages pour trancher. Haïti se retrouve avec un don dominicain très lourd sur le dos, et dont elle ne sait, hélas, quoi faire. En fait, il est légitime de penser que le flou persistera longtemps encore. Ce pays n’a pas l’expérience de la gestion d’un campus universitaire d’une telle envergure. L’UEH n’a ni les ressources financières ni le personnel technique et académique nécessaires pour prendre en charge le campus de Limonade. Le risque est grand que cette belle infrastructure universitaire se désintègre, dans l’insalubrité, l’abandon et la gabegie, aussi vite qu’elle a été édifiée. Cet instrument de la modernité nous surprend dans nos archaïsmes. Passer d’une mentalité de masures insalubres et sous-équipées, que nous avons l’outrecuidance d’appeler universités, à celle de campus modernes convenablement staffés et adéquatement pourvus en équipements, de tels sauts spectaculaires ne peuvent être réalisables qu’au cinéma et dans les rêves. Et sortir de l’emprise d’un État bossale corrompu et gaspilleur, lequel fait très peu de cas de la formation académique de ses élites, ce ne sera point l’affaire d’un jour, d’un décret et d’un simple vœu. Il va falloir s’organiser et se battre, sans lassitude, pendant plusieurs générations, pour enfin inventer Haïti et l’inscrire dans la modernité du reste du monde. Du moins, pour la situer dans la trajectoire ascensionnelle de nos voisins. Avec toutes ses failles, la République dominicaine n’est pas un contre-modèle. Au contraire.

Il faudra sauver l’université de Limonade. Quitte à faire appel, pour un temps, à l’expertise dominicaine. Malgré tout. Ou à toute autre expertise étrangère jugée utile. La honte que représente le geste du voisin ne devrait point nous amener à fermer nos esprits à l’esprit. Ni aux lumières venues d’ailleurs. La diaspora haïtienne est aussi un réservoir de cadres. Nous en avons plus que besoin. Ouvrons-nous. Déverrouillons notre Constitution et nos lois d’exclusion. Et intégrons. L’ouverture est la fenêtre d’opportunité par laquelle une nouvelle Haïti adviendra.

Nous devrons nous rendre à l’évidence que les maigres ressources allouées par l’État haïtien à l’UEH sont nettement en-deçà des besoins. Pour rattraper les retards, le budget national est à repenser. Les allocations à redéfinir. Les exigences des temps nouveaux nous imposent l’éducation comme la priorité des priorités. Les réalisations concrètes et les investissements durables de l’État dans l’humain parleront mieux que les chiffres de la propagande officielle. L’Haïti enchantée que nous vendent les « billboards»  ne saurait remplacer l’inscription et la traduction d’ambitions de grandeur dans des structures pérennes et des infrastructures modernes.

La tribu africaine a vécu dans l’angoisse et le déchirement un « cadeau » des dieux. Peut-être partageons-nous certaines de ses tares. De ses croyances superstitieuses. Des ambivalences, des inhibitions handicapantes peuvent bien expliquer nos maladresses et nos réticences dans nos rapports à la modernité. Cependant, rien ne justifie qu’en plein XXIe siècle et au terme de ce long contact avec les lumières occidentales, l’obscurantisme continue de nous marquer si profondément. Évitons de jeter aux orties l’université de Limonade comme les Bochimans se sont dépouillés de la bouteille de Coca. Patrimoine embarrassant, certes, un bien collectif quand même, qui nous force à nous projeter vers le progrès. La honte est là, mais les gesticulations outrées du front du refus sont mal placées. La vraie malédiction est ailleurs. J’y reviendrai.
D.V.


dimanche 22 janvier 2012

INSTALLATION D'UNE USINE DE L'HUILE DE SOJA AUX GONAIVES, APPUI DE LA COOPERATION BRESILIENNE?


DANIEL ALTINE

Le 1er fevrier 2012, la presidente de la Republique Federative du Bresil, pays assumant le leadership de la Minustah, 6eme economie de la planete avec un systeme de formation professionnelle tres performant, effectuera une visite officielle en Haiti.
 
Ce sera l'occasion pour le Gouvernement Haitien de definir ou de revoir l'accord cadre de cooperation en vue de renforcer la cooperation avec ce grand pays frere, aux niveaux culturel, politique, economique, etc., en fonction des 4 ou 5 E definis par le President de la Republique d'Haiti, dont l'education et l'emploi. Ce sera egalement l'occasion de tester la diplomatie d'affaires, nouveau modele promu par le Chancelier haitien. Car, il faudra depasser la cooperation technique traditionnelle pour deboucher sur des cooperations d'affaires susceptibles de renforcer la creation de valeur ajoutee et de richesses nationales. Pour cela, il faut innover.
 
Dans le cadre du projet qui fait l'objet de ce texte, a l'occasion du voyage du President du Bresil, il est propose un nouveau modele axe sur la cooperation et l'investissement, en mobilisant les secteurs publics et prives du Bresil et d'Haiti (partenariat public-prive). La fiche de projet proposee est a l'etat d'ebauche, donc evolutive. J'espere que le debat  qui suivra permettra de l'enrichir.
 
 
Projet :

Installation d’une usine d’huile de soja aux Gonaïves, moyennant la coopération brésilienne et des investissements mixtes haïtiano-brésiliens

 

Justification et objectifs


L’économie de la République d’Haïti est devenue, au fil des dernières décennies, une économie d’importations. Ces dernières se sont chiffrées à 2 milliards 032 millions USD et 2 milliards 810 millions USD respectivement pour 2009 et 2010, alors que les exportations se sont établies à 501 et 560 millions pour les mêmes années, pour un déficit moyen de l’ordre de 1.5 milliard USD. Les produits alimentaires, avec l’effondrement de la production nationale, en général, de la production agricole en particulier, en comptant pour 23.8% et 20.64% des importations, respectivement en 2009 et 2010, ont contribué substantiellement à la détérioration de la position commerciale d’Haïti. Parmi les produits alimentaires importés, les huiles comestibles ont constitué un poste important de fuite de plusieurs dizaines de millions de devises vers l’étranger.

De telles données démontrent clairement l’ampleur de l’écart à combler et les efforts à consentir par Haïti pour remonter la pente de la relance de la production nationale.  Dans ce contexte, les transferts de la diaspora haïtienne, de l’ordre de 1.8 milliard USD annuellement, se retrouvent ainsi à financer essentiellement l’effort d’importation, alors qu’ils devraient être mobilisés plutôt pour l’effort national de production.

L’investissement proposé de l’installation d’une usine d’huile de soja aux Gonaïves s’inscrirait dans la perspective de relance de la production nationale et de l’activation des divers territoires du pays dans le cadre d’une véritable décentralisation économique. Il permettrait de mobiliser les ressources matérielles, économiques et financières, et techniques du Brésil, sixième économie mondiale et grande puissance sud-américaine, selon un modèle mixte de coopération et d’investissement.

A côté des investissements massifs prévus dans le parc industriel de Caracol, zone Nord du pays, ce projet constituerait une autre initiative majeure, dans le sens de la mise en œuvre d’une politique active de promotion de création de richesses et d’emplois productifs au profit des jeunes haïtiens et haïtiennes dans des zones économiques fortement et moyennement intégrés du territoire national.

L’installation de cette usine viserait essentiellement à favoriser, en mettant à profit la coopération brésilienne ainsi que des investissements brésiliens et haïtiens, la création de valeur ajoutée et de milliers d’emplois dans une ville à genoux, qui se relève péniblement des catastrophes naturelles qui l’ont frappée en 2004 et 2008, et dans un pays où sévissent le chômage et le sous-emploi à l’état endémique. Ce projet permettrait également d’améliorer la balance des paiements d’Haïti en permettant, par l’approvisionnement du marché national en huile végétale, l’économie annuelle de plusieurs dizaines de millions de dollars d’importation d’huile.

Stratégie de montage et de financement : Partenariat Public Privé (PPP)


L’usine serait financée, à la faveur d’une coopération avec la République Fédérative du Brésil, pays qui est avec l’Argentine l’un des premiers producteurs mondiaux de soja, dans le cadre du montage et d’un « joint venture », comme ci-après :

1.      Don de soja du Brésil (volet cooperation secteur public brésilien) à travers le Bureau de Monétisation (secteur public haïtien) ; le soja reçu en don servirait à approvisionner l’usine comme matière première, pour être transformé en huile de soja. Par le passé, Haïti a reçu le blé en don des Etats-Unis d’Amérique, dans le cadre du Programme PL480 Titre III, matière première transformée en farine à la Minoterie d’Haïti, devenue depuis Les Moulins d’Haïti, dans le cadre de la Loi sur la Modernisation des Entreprises Publiques ;
2.      investissements de l’État haïtien (secteur public haïtien), à concurrence de 20% des actions, maximum fixé selon la Loi sur la Modernisation des Entreprises Publiques ;
3.      Investisseurs privés brésiliens : 40% des actions (secteur privé brésilien) ;
4.      Investisseurs nationaux (haïtiens de l’intérieur et de la diaspora) : 40% (secteur privé haitien), dont 20% des actions réservées à de petits porteurs, en vue d’éviter la concentration du capital et de favoriser une certaine diffusion de l’actionnariat.

Modalité de construction et de gestion de l’usine d’huile de soja

Pour des raisons de capacité, l’usine serait  réalisée « produits en main »  par les brésiliens. Selon cette modalité, les partenaires brésiliens, non seulement construiraient et équiperaient l’usine, mais aussi la feraient fonctionner et gèreraient la production pour l’obtention de l’huile de soja. Potentiel de formation des cadres haïtiens en perspective dans la gestion des opérations de systèmes de production complexes.

Produit et sous-produit

·         Produit : Huile de soja
·         Sous-produit : Tourteau de soja, pouvant servir pour l’alimentation du bétail. Gonaïves pourrait devenir un important centre d’alimentation pour bétail, puisque la ville est à proximité de la Vallée de l’Artibonite, zone de forte production du son de riz.

Commercialisation

Marché intérieur.

Emplois et effets

Une telle usine constituerait un bon débouché pour nos ingénieurs industriels et nos gestionnaires. Plusieurs centaines d’emplois seraient créés au moment de la construction de l’usine. Les emplois directs se chiffreraient par centaines, non seulement dans l’usine, mais également dans les nombreuses petites entreprises qui seraient créées à la faveur de cet investissement. Les effets directs et indirects se feraient sentir sur la jeunesse, tant à Gonaïves que dans le Département de l’Artibonite, ainsi que dans le pays tout entier, par l’impact sur les importations, et donc sur la balance des paiements.

Atouts des Gonaïves

·         Carrefour géographique stratégique majeur, donnant accès à plusieurs départements ;
·         2 ports en eau profonde, dont le Warf Sedren qui a servi autrefois pour l’exportation de minerais de cuivre de la mine Mémé;
·         Importante réserve foncière à proximité du Warf Sedren, pouvant être mobilisée pour la construction de l’usine d’huile de soja ;
·         Disponibilité de l’électricité 24h/24h.

En outre, une usine d’huile de soja, localisée aux Gonaïves ne pourrait pas être boycottée comme jadis le fut ENAROL, car la population gonaïvienne serait en mesure de la défendre.

Résultats attendus

·         Des milliers d’emplois créés aux Gonaïves ;
·         Activation du territoire gonaïvien comme bassin d’emplois et ressources territoriales mises en valeur ;
·         Gonaïves confirmée dans son rôle de carrefour stratégique, géographiquement, administrativement, politiquement, socialement et économiquement ;
·         Création de valeur ajoutée et augmentation de la production et de la richesse nationales ;
·         Réduction des importations et amélioration de la balance des paiements ;
·         Décentralisation économique promue et établie comme modèle de développement.

Daniel Altiné
Consultant
M.Sc. Gestion, Economie Appliquée
M.B.A., Finance et Economie de Gestion
Coordonnateur Général du Programme de Formation Professionnelle
Accord de Financement Non Remboursable 2385/GR-HA et Co-financement Union Européenne ATN/CF-10059-HA
509-3446-1402 / 509-3720-0085 / 509-3449-6445 / 509-2813-0836

dimanche 15 janvier 2012

LES EFFETS DU SÉISME SUR L’AGRICULTURE : 2 ANS APRES


DEVELOPPEMENT AGRICOLE

Publié le 12/01/2012
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Agriculture et Séisme du 12 janvier
LES EFFETS DU SÉISME SUR L’AGRICULTURE : 2 ANS APRES
Par Agropresse
Quelques mois après le séisme du 12 janvier 2010, un rapport publié par le Gouvernement haïtien dresse un bilan des effets du séisme sur l’agriculture et des actions prises par le Gouvernement.
Après avoir décrit les dommages subis par les infrastructures en milieu urbain et périurbain des zones environnant l’épicentre du tremblement de terre, le rapport constate toutefois que l’impact le plus important sur le secteur de l'agriculture est dû à des effets indirects, notamment ceux engendrés par le déplacement massif de populations urbaines vers le milieu rural.
Les actions gouvernementales ont donc été prises en conséquence et la réponse urgente aux dommages causés par le séisme a eu en définitive un impact positif sur l’agriculture national.


A. Impacts directs
Les infrastructures en milieu urbain et périurbain des zones environnant l’épicentre du tremblement de terre du 12 janvier 2010 ont subi quelques dégâts importants. Des canaux d’irrigation, des centres de stockage et de transformation en dur ont été massivement endommagés dans les plaines autour de Gressier, Léogâne, Petit Goâve et Grand Goâve et dans les régions montagneuses de Bainet, La Vallée, Côte-de-Fer, Jacmel, Cayes-Jacmel et Marigot. Une douzaine de systèmes d’irrigation desservant 3.500 hectares dans les départements de l’Ouest, du Sud-est et des Nippes ont subi des dommages au niveau des ouvrages de prises et du réseau de canaux d’irrigation. Des dégâts sont aussi enregistrés au niveau du bâtiment administratif logeant l’usine sucrière de Darbone et à celui des bâtiments administratifs et techniques du Ministère de l’agriculture. La totalité des dommages et des pertes recensées est évaluée à 31.275.750 USD. De ce montant, 26.275.750 USD correspondent à la valeur des biens physiques détruits qui devront être reconstruits.
B. Impacts indirects


Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a eu pour conséquence immédiate de provoquer un exode de population de la zone urbaine de Port au Prince estimé à environ 600,000 personnes, de nombreuses familles migrantes s’étant déplacées en zone rurale vers leurs villages d’origine (voir tableau 3). Il en a résulté que de nombreuses familles d’accueil déjà très appauvries et vulnérables à l’insécurité alimentaire ont dû assumer une charge supplémentaire en recevant des familles déplacées totalement démunies. Un peu plus d’un mois après le désastre on estimait que, dans les Départements de l’Ouest, du Sud et du Nord, le nombre moyen de personnes par foyer en zone rurale était passé à plus de 10 personnes par foyer au lieu de 5 à 6 personnes avant le tremblement de terre.


Ainsi, bien qu’il puisse ne pas être considéré comme l’un des secteurs les plus directement touchés par le tremblement de terre, le secteur agricole jouera un rôle clef tant pour le maintien de la sécurité alimentaire que pour le redressement économique et la stabilité sociale du pays. Cela a impliqué donc la nécessité impérative d’apporter au secteur agricole tout le soutien nécessaire, tant sur le court terme au travers d’interventions d’urgence qui permettront de répondre aux besoins alimentaires immédiats, qu’à moyen et à plus long terme afin de relancer, moderniser, et redynamiser un secteur agricole essentiel à l’économie et l’équilibre social du Pays.


Les grands objectifs à atteindre:
•la relance de la production agricole nationale
•l’augmentation des revenus des paysans,
•l’amélioration de la sécurité alimentaire de la populat
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LES ACTIONS MENEES DANS LE SECTEUR
Les lignes, qui suivent, résument les actions menées tant par le Ministère de l’Agriculture que par d’autres partenaires ainsi que les résultats correspondants enregistrés jusqu’ à 2011. Selon les informations communiquées à AGROPESSE, On constate que la réponse urgente aux dommages causés par le séisme a eu en définitive un impact national sur le secteur de l’agriculture.


Ici le Rapport signale que la construction rapide des nouveaux bâtiments administratifs et techniques du Bureau central de Damiens a facilité la reprise des activités du Ministère de l’Agriculture.


Construction et / ou réhabilitation d’infrastructures rurales
Un système d’irrigation à Marigot , un siphon à Belle Roche dans le Sud-est, ont été construits, favorisant la mise sous culture de 225 hectares de terre ; 28 kms de canaux principaux construits dans le Haut Artibonite et le Sud-Est; 812 kms de routes secondaires réhabilités dans les départements du Sud-Est, de l’Ouest et de la Grande Anse ; 184 kms de canaux d’irrigation curés ; 10 citernes de 12m³, 16 réservoirs de 450 gallons, 30 impluviums construits , 120 puits domestiques réhabilités dans l’Ouest ; 5 kms de berges de rivières consolidés dans l’Ouest ; trois stations hydrologiques dans l’Artibonite équipés et mis en fonctionnement en vue de diminuer les risques aux catastrophes naturelles et protéger les vies ; Les différentes interventions dans le domaine de la réhabilitation et /ou construction de systèmes d’irrigation ont permis l’arrosage d’environ 12.000 has de terre à travers les dix départements géographiques du pays.


Appui au renforcement des associations des usagers de l’eau Le programme d’Intensification Agricole (PIA) a mis l’accent sur la gouvernance et le leadership des associations des irrigants devant assurer la gestion des systèmes d’irrigation. Dans la vallée de l’Artibonite, le Conseil d’Administration de la Fédération des Associations des Irrigants a été renouvelé, (FASSIVAL). Le PIA a assuré le suivi de l’application des outils de fonctionnement auprès de 12 associations membres de la FASSIVAL ; des visites d’échanges dans les périmètres irrigués de Dubreuil, d’Avezac, de l’ Arcahaie, de Petit-Carénage, de la Verdure et de Saint-Raphaël ont été réalisées au profit de 302 planteurs, membres de huit(8) associations d’irrigants constituées lors de la deuxième phase du programme ; en résumé, l’organisation des groupements d’usagers de l’eau a été consolidée sur une aire de 5400 ha.


Protection des sols
11.351 has de terre ont été traités par la mise en place de structures mécaniques et biologiques ; 124 kms de ravines ont été traités ; environ 2.523.421 plantules d’essences fruitières et forestières sont actuellement produites dans plusieurs pépinières réparties dans plusieurs départements et distribuées à des planteurs individuels et à des institutions diverses engagées dans le domaine de l’aménagement aux fins de plantation ; principalement dans les départements du Nord, du Nord-est, de l’Ouest, de la Grande Anse, du Nord-est, du Nord-Ouest, du Sud.


La filière bambou a retenu l’attention du Ministère dans le sens de la conduite de multiples actions de promotion dans les zones de Marmelade, de Macary et de Furcy qui se sont soldées par la production de 120.000 plantules de bambou utilisées pour la stabilisation des ravines. Par ailleurs la vente de meubles et d’articles en bambou a rapporté un chiffre d’affaire de 3.300.000.00 gourdes.


Appui à la pêche maritime
Le MARNDR a travaillé en faveur de l’amélioration de la situation économique et sociale des pêcheurs par un renforcement des capacités de pêche à travers un projet appuyé par la Coopération Espagnole dans le Sud-est avec un financement de 2.000.000.00 d’euros. Ce projet a consisté dans la mise en place de l’Union Communale pour assurer la gestion de centres de pêche, l’entretien de moteurs, la formation en utilisation de GPS, le montage et pose de Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) et leur entretien.
Des matériels de pêche dont trente-huit (38) moteurs hors-bord de 15 Hp, 38 embarcations, quatre (4) congélateurs solaires ont été distribués aux associations de pêcheurs et trois (3) centres de pêche ont été de plus construits.


Développement de l’Aquaculture
Pour ce qui concerne l’aquaculture, toujours dans le Sud-est, à travers le projet de la Coopération Espagnole au montant de 200.000.00 euros, le MARNDR a organisé des sessions de formation pour appuyer et renforcer les organisations de base sur la construction de barrages, la fertilisation et l’ensemencement des étangs, l’acquisition de matériels et d’équipements de pêche.
Dans les DDA du Sud et du Nord Est le MARNDR a ensemencé, plus d’une soixantaine de bassins piscicoles avec 118.000 alevins de Tilapia rose et 21.300 carpes, réalisé des sessions de formation pratique pour les associations de jeunes, et distribué des matériels et intrants tels que: hameçons, filets de pêche, lignes, barques aux pêcheurs.
Dans la DDANE, le projet FAO-SAGE a innové l´élevage de poisson en cages, où 40 cages ont été installées. Il faut souligner que chaque cage contient 2500 alevins.


Autres filières de la production animale
Distribution de 35 unités caprines, de l’aliment pour volailles et des volailles rustiques dans les dix DDA ; la réhabilitation de la station apicole de Damien et le renforcement de la station avicole ; l’appui au développement laitier par l’achèvement de la construction des laiteries de Damien, Camp Perrin, Mirebalais, Gressier, Lakou Badio et Ouanaminthe.


Renforcement de la Santé animale Pour ce qui a trait à la santé animale, l’appui du Ministère et de ses partenaires a permis la vaccination de 1,407,126 têtes d’animaux, dont 524,824 bovins, caprins, ovins, contre le charbon bactéridien ; 427,133 têtes de volailles contre la New Castle ; et 455,169 têtes de porcs contre la Peste Porcine Classique.


On signale aussi l’installation et la réparation d’une chambre froide, l’acquisition et la distribution dans 36 communes de réfrigérateurs à énergie solaire, de 500.000 doses de vaccin Newcastle, de 800.000 doses de vaccin PPC, de 500.000 doses de vaccin de charbon.


Ces actions ont favorisé le maintien sous contrôle de la santé du cheptel et permis de réduire la propagation de certaines maladies nuisibles au développement de ce sous-secteur.


De plus, 695 agents vétérinaires ont bouclé leur cycle de formation, ce qui renforcera les Groupes Santé Bèt (GSB) afin d’offrir une meilleure performance dans l’exécution de leurs tâches au niveau du terrain.


L’étude taxonomique des oiseaux susceptibles d’héberger le virus de l’Influenza aviaire a été conduite. La construction de deux postes de contrôle frontalier et deux postes de contrôle de mouvement interne ont été réalisées.


Les filières de la production végétale
La filière mangue francisque a particulièrement retenu l’attention du Ministère et de ses partenaires qui, au cours de cet exercice, y a injecté 20.000.000 Gourdes, lesquelles ont permis la réalisation d’importants travaux pour contrôler la mouche des fruits. Entre autres actions, on cite la mise en place d’un dispositif de piégeage dans cinq (5) grandes zones de production de mangue francisque, avec 4.276 pièges installés sur un total de 6000, engendrant comme résultat la capture de cent mille (100,000) mouches des fruits.


La production fruitière n’a pas été négligée. En effet, le Ministère a assuré la promotion et l’extension de vergers de façon à faciliter les travaux d’entretien et la lutte antiparasitaire. Des séminaires de formation ont été réalisés au bénéfice de bon nombre de fruiticulteurs. Plus de 1.500.000 plantules de fruits divers ont été mises en terre


Les fonds mis à la disposition de l’Institut National du Café Haïtien (INCAH) sur le budget d’investissement du Ministère, soit 14.000.000 Gourdes, lui ont permis d’apporter son appui à la production de 700.000 plantules de caféier, à l’établissement de 400 has de nouvelles plantations caféières.


Relativement à la filière canne à sucre, l’usine sucrière de Darbonne a créé 1.800 emplois, reçu et broyé 40.580 Tonnes métriques de canne, produit 14.174 sacs de sucre, 20.153 drums de sirop, réalisé des travaux de préparation de sol sur 125,39 hectares et réparé 80 kilomètres de pistes de desserte.


Au niveau de la filière oignon, le MARNDR a œuvré au niveau de la réduction des pertes post-récolte, de la formation de 593 planteurs sur les nouvelles techniques de plantation de la culture, et de l’augmentation sensible du rendement par unité de surface.


D’autres cultures maraichères ont retenu particulièrement l’attention par la production de compost, l’encadrement technique des agriculteurs et la distribution de semences améliorées.


La filière des céréales, maïs, sorgho, a été prise en compte surtout au niveau de bon nombre de projets de développement œuvrant dans la sécurité alimentaire par la distribution de semences améliorées et d’autres intrants agricoles. Près de 426,5 tonnes métriques de semences vivrières dont 300 TM de maïs ont été vendues aux planteurs à prix subventionné.


Les filières Pois Congo et Pois Inconnu ont reçu également l’appui du Ministère. Plus d’une cinquantaine de Tonnes Métriques de semences a été distribuée. Des parcelles de démonstration ont été établies dans le but d’assurer la promotion de ces filières jouant un rôle assez important au niveau de la sécurité alimentaire.


La patate, culture de grande importance, a fait l’objet d’une attention particulière en mettant l’emphase sur la lutte contre le charançon par la formation et la sensibilisation de plus de 4.000 planteurs, la vulgarisation de paquets techniques éprouvés à travers de nouvelles zones de production du pays, la vente de boutures traitées et de pesticides à prix subventionné, la mise en place de parcelles de démonstration et d’accompagnement, l’élimination des contraintes qui freinent l’augmentation rapide et durable de la production de cette denrée, la production et la distribution de matériels didactiques.
Ces actions, conduites sur plus de 3.500 ha au niveau de 36 communes de la République, ont permis un accroissement de 400% du rendement de la patate douce passant de 4TM à 16 TM par hectare sur les parcelles traitées. Il est encourageant de noter, qu’un total de 56.000 TM de patate indemne de cylas formicarius a été produit sur les parcelles traitées.


Dans ses rapports le Ministère explique avoir apporté son appui aux filières banane, igname, haricot en y investissant 47.500.000 Gourdes, par la remise en état des plantations, par la subvention d’intrants et par la formation.


Distribution de fertilisants chimiques
En ce qui a trait à la, on précise la vente, à prix subventionné, à 800.000 planteurs, de vingt huit mille Tonnes Métriques (28.000 TM) d’engrais chimiques, tout type confondu, laquelle a permis d’emblaver environ 100.000 hectares de terre en cultures diverses et entrainé une nette augmentation des rendements de l’ordre de 55% pour les céréales et de 50% pour les légumineuses et les tubercules dans les zones ayant bénéficié de l’utilisation des fertilisants.


Programme de création d’emplois
De plus, pour permettre de répondre aux besoins urgents d’insertion des populations déplacées, un vaste programme de création d’emploi pour l’amélioration de la sécurité alimentaire a été exécuté dans les 10 départements.


Ce programme a priorisé des projets :
1- qui ont un impact sur la production alimentaire (routes agricoles, réparation de système d’irrigation, drainage)
2- Qui diminuent la vulnérabilité (saison cyclonique) tant en ville que dans les zones rurales (correction de ravines, conservation de sol, aménagement berges de rivières, drainage de canaux…)
3- qui contribuent à l’assainissement et au déblaiement



4. EFFETS MACRO-ECONOMIQUES DES ACTIONS ENTREPRISES DANS LE SECTEUR AGRICOLE
La valeur ajoutée de la branche agriculture a enregistré en 2010 une légère augmentation de 0.04 % contre une croissance positive de 5 % en 2009. Néanmoins, compte tenu de son poids relativement important (25 %) dans la formation du PIB, la faible progression de cette branche a toutefois amenuisé la tendance négative observée dans les autres secteurs d’activités.


En 2011, selon les dernières estimations du Ministère de l’Agriculture communiquées à AGROPESSE, le Secteur Agricole dont on redoutait une chute a pu se rattraper, générant ainsi une légère hausse de 1.1% de sa valeur ajoutée à prix constant.

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