jeudi 15 mars 2012

Audit !


 Éditorial
Audit !
Daly Valet 
Un séisme. Destruction massive. Des vies et des biens écrabouillés. Nos yeux comme des lits de rivières asséchés. Nos glandes lacrymales faites lianes sauvages et sèches. Elles ne secrétaient plus que du sang devant l’innommable. Haïti était secouée et violentée jusque dans ses entrailles. En ce jour, elle était orpheline d’État. Du Palais national au siège de la primature, la République était aphone. Il ne restait que l’effarante cacophonie des cris et des plaintes anonymes. L’autorité publique en cavale, il était difficile de nous figurer l’avenir sous les décombres. La reconstruction envisagée avec autant d’angoisse que la destruction. Trop d’inconnues dans l’équation. Nous ignorions surtout qu’une loi scélérate dite d’urgence, votée par un Parlement aux ordres d’un certain Palais, allait être l’instrument d’une autre déconstruction. Celle des lois de la République.

Il y a eu la loi sur la prolongation des mandats des élus qui a mis hors jeu les échéances constitutionnelles. La page Préval est, malgré tout, tournée. En fait, d’une certaine façon. Un simple regard circulaire sur cet entourage présidentiel revu et rendu plus conforme aux exigences du « système » suffira pour établir que la continuité a eu raison de la rupture que Martelly se proposait d’incarner. Mais, au fond, c’est cette loi d’urgence qui aura eu le plus d’effets durables et délétères pour le pays. Elle a autorisé n’importe quoi. Sur les fosses communes où sont inhumées pêle-mêle les milliers de victimes du tremblement de terre, des millions de dollars de contrats signés dans le désordre légal et dans le flou éthique. Ce ne sont pas des saints qui nous gouvernent et qui nous ont toujours gouvernés. Autant dire que nul ne s’attendait que ce soient uniquement des irréprochables qui concluent et paraphent au nom d’Haïti des contrats alléchants à même de générer des gains mirobolants pour les professionnels des prébendes publiques. Ce qu’on espérait, au moins, c’est un minimum de retenue. Il s’est avéré que, dans l’empressement et dans un aveuglement indigne de hauts dirigeants ayant à cœur l’intérêt bien compris de leur pays, l’équipe Préval-Bellerive s’est rendue coupable de légèreté et de négligence dans la passation des marchés. Les contrats qu’ils ont autorisés sont entachés d’irrégularités inouïes.

Le rapport préliminaire d’audit commandité par le Premier ministre Garry Conille vient soulever le voile sur des pratiques plus que répréhensibles au sommet de l’État. Un rapport accablant qui nous montre des intouchables, en va-et-vient constant de l’ombre à la lumière du pouvoir, et qui ont abusé, voire profité de la loi d’urgence. C’est, à dessein, que la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif a été rendue inopérante avant, après et surtout pendant cette période troublante dite d’urgence. Une quarantaine de contrats de gré à gré conclus par le ministère de la Planification avec des firmes haïtiennes et dominicaines pour la plupart non qualifiées et inexpérimentées. Certaines seraient même fictives quand elles n’ont pas été fabriquées l’espace d’une nuit de complots ou d’un matin d’incivismes. Des deux côtés de la frontière, des Haïtiens et des Dominicains bien situés dans des réseaux d’influence se sont abreuvés de ces contrats juteux et irréguliers pendant qu’Haïti languissait encore dans les affres sans fin des traumatismes postséisme de tous ordres.

Le besoin de reconstruire vite ne devrait nullement servir d’excuse aux procédés administratifs et comptables déloyaux. Le jeu d’intrigues entre l’ex-Premier ministre Jean Max Bellerive et le Premier ministre sortant Garry Conille connaît un début de dénouement. D’aucuns diront qu’à travers ce rapport d’audit très défavorable à Bellerive, Conille a pu enfin se venger de l’un de ses puissants torpilleurs aujourd’hui tapis au Palais national. Cependant, au-delà des rivalités de clans et des gonflements de poitrines mal placés venant de reprochables comptables de deniers publics, la République aura gagné et grandi d’un cran à la faveur de cet audit. Nous savons, à présent, qui est qui et qui a fait quoi au nom d’Haïti et contre Haïti sous le régime de la loi d’urgence du 17 avril 2010. Il est raisonnable de présumer que ce rapport ne renversera pas des mondes et que « Ti Mari p ap monte ni desann » sous le présent soleil haïtien. Si un certain « Procès de la consolidation » a pu avoir lieu sur nos terres laxistes, peut-être qu’il n’est pas si stupide que cela de rêver, rationnellement, du procès de la reconstruction.
Daly Valet

lundi 12 mars 2012

Laurent Lamothe n’est pas à son coup d’essai



Laurent Lamothe n’est pas à son coup d’essai

Jean Erich René
12 mars 2012

Au troisième millénaire, le peuple haïtien est menacé par l’insécurité, la famine, la maladie et toutes sortes de calamités. Après 208 ans d’existence  comme peuple Libre et Indépendant de l’Amérique nous trainons encore un boulet de galère. La République Dominicaine notre voisine, même terre, même climat, dans l’espace de 3 ans a connu un taux de croissance de 7% tandis qu’en Haïti nous ne faisons que régresser. En mars 2011 notre taux de croissance était négatif, soit -5,1 %.

De 1970 à 1980 nous avons connu un taux de croissance annuelle de 3,6%. A partir de 1990,  l’économie haïtienne a périclité avec un taux de croissance négatif de – 12% pour aboutir à la catastrophe économique d’aujourd’hui. Les chiffres parlent plus haut que les postillons que lancent les acrobates de la pensée délétère. Rectifiez-moi si j’ai péché !

Peut-on loger à la primature des hommes, frappés de cécité et de stérilité totale, c’est à dire qui restent dans un attentisme béat, attendant que la manne nous vient du ciel? Cette pratique politique gouvernementale grabataire a réduit l’économie haïtienne à une peau de chagrin tout en faisant grimper le cout du loyer et allégé le panier de la ménagère. Le peuple haïtien à cause de l’impéritie de nos dirigeants n’a pas de toit pour s’abriter ni rien à se mettre sous les dents afin de répondre aux besoins quotidiens de son métabolisme.

Quant à l’insécurité, n’en parlons pas ! Nos compatriotes  pour survivre sont obligés d’adopter la philosophie du rat c'est-à-dire vivre dans un trou et sortir seulement pour les besoins essentiels afin de se mettre à    l’abri des criminels autorisés. On arraisonne les passants en leur exigeant  des sommes qu’ils ne possèdent même pas. Parfois, même après avoir donné la rançon c’est un cadavre qu’on livre pour le prix.

Cette pratique politique a détruit le monde des affaires, chassé les touristes sur nos plages, ruiné les industries hôtelière et de la restauration. La vie nocturne n’existe plus. L’échec est total capital. Va-t-on continuer  dans la même foulée ? Il nous faut un Chef de Gouvernement bien imbu de sa tâche, au service de la démocratie. De nos jours avec la mondialisation de l’économie, la percée de la cybernétique et particulièrement la magie de l’Internet, les interfaces aussi claires et limpides que Facebook, Twiter, personne ne peut nous donner la lune comme fromage. La vérité ne se trouve plus au fond d’un puits. Elle brille aux yeux de tout le monde.

On ne peut pas loger n’importe qui à la Primature car les interventions du Chef de Gouvernement  doivent être articulées en termes de cout/bénéfice si on ne veut pas que ce pays s’enlise davantage. Nous sommes au dernier barreau de l’échelle. Il n’y a plus de place pour l’émotion ni les dithyrambes coutumiers de nos Partis Politiques au Parlement. Dans un esprit clanique, ils pratiquent une politique de nivellement par le bas en cherchant à ajuster la tribune à leurs chétives personnalités, sans aucun souci du bien-être collectif.
En 1804 Haïti a perdu la chance de faire son entrée triomphale dans l’Histoire économique avec Charéron comme Secrétaire de Dessalines, Économiste de son temps qui a étudié en France  et condisciple de Thomas Jefferson, les deux prônaient pour leur pays respectif, la physiocratie ou  la Politique de la Terre qui a contribué au décollage économique des USA tandis qu’Haïti s’enlise dans la misère et la crasse. Le Peuple haïtien va-t-il rester définitivement sous les bottes des préparateurs de l’Apocalypse ? Le Président Michel Joseph Martelly a désigné  son Ministre des Affaires Étrangères Laurent Lamothe comme Premier Ministre. Il  se présente  au Parlement pour la validation de sa fonction. Il n’y va pas nu comme une bouteille. Il se passe d’ailleurs de présentation grâce à ses brillantes prestations dans le milieu des Affaires, son animal spirit et sa veine entrepreneuriale.
·       Licencié en Sciences politiques de l’Université Barry de Miami,
·       doté d’une maitrise en Gestion des  Affaires de l’Université de St Thomas,
·       consacré Entrepreneur de l’année 2008.

Le fils du Docteur Louis Lamothe, de l’Institut Lope de Vega, qui a sacrifié sa vie pour nous familiariser avec la langue de Cervantès, a de qui tenir. Il n’ira pas  par 4 chemins puisqu’il  détient une carte de visible honorable et un itinéraire de parcours lumineux. Nous apposons notre signature à l’endos de sa Lettre de Change comme Premier Ministre. A trente-neuf ans, ce routier expérimenté du secteur privé des télécommunications, Laurent Lamothe  n’est pas à son coup d’essai. Qui dit mieux ?
Jean Erich René
erichrene@ bell.net
12 mars 2012

samedi 10 mars 2012

Duperies !



 Duperies !

Par Daly Valet
Le Matin : du 9 au 15 mars 2012

Le rideau est loin d’être tombé sur la plurinationalité présumée du président Martelly. Il s’ouvre, au contraire, sur d’autres chambres. D’autres couloirs. D’autres tunnels. Les uns plus obscurs que les autres. Un président de la République qui peine à se faire homme d’État dans une affaire qui le concerne de près. Un ambassadeur américain qui ne se fait pas diplomate étranger de marque dans un dossier qui relève d’institutions haïtiennes. Des acteurs qui semblent n’être pas à leurs vraies places. Ils  n’épousent pas convenablement les rôles qui leur sont assignés dans les textes de loi nationaux et internationaux. En marge de la scène officielle, les mauvais souffleurs sont légion. La qualité du spectacle en pâtit. Du vaudeville. Des sénateurs qui font de la basse politique de boulevard sur une question hautement républicaine. On dirait que, d’un certain grenier et qu’à partir d’antichambres occultes, des mains, à la fois expertes et maladroites, décident de faire de nos dirigeants, de nos institutions et de l’opinion publique, des pantins articulés. Le pays est propulsé dans toutes les directions. Quo vadis,Haïti ?

Aux États-Unis, les Américains diraient  que M. Martelly et l’ambassadeur Kenneth Merten « have some explaining to do ». Autrement dit, ils nous doivent tous deux plus d’explications qu’ils n’en ont fourni lors de leurs prestations télévisées conjointes, ce jeudi 8 mars, au Palais national. La messe n’est pas dite, Messeigneurs des Religions pour la paix ! Il y a, jusque-là, plus d’ombre que de lumière. Toute invective partisane anti-Martelly mise à part, toute homélie dithyrambique pro-Martelly à l’écart, le moment est venu de se poser sereinement les vraies questions.

La vérité est que les documents sont là, et disponibles aux États-Unis, qui établissent, sans équivoque,  que notre président de la République fonctionne en Haïti sous une identité et aux États-Unis sous une autre. Il est Michel Joseph Martelly ici et Michaël Martelly là-bas. Par quelle opération légale M. Martelly a-t-il pu se procurer un autre prénom chez l’Oncle Sam ?  S’il n’est pas un ressortissant américain et qu’il relève exclusivement des lois haïtiennes, pourquoi Kenneth Merten ne s’est-il pas contenté de se déclarer incompétent à se prononcer sur la nationalité d’un citoyen haïtien et de dire que la question n’intéresse que les Haïtiens et leurs institutions ? Est-ce par voie orale  ou écrite que M. Martelly a autorisé l’ambassadeur américain  à se prononcer publiquement  sur sa prétendue nationalité américaine ? Et à quel titre avait-il produit cette demande ? Pourquoi M. Merten,  une fois l’autorisation du Président obtenue, n’a-t-il pas choisi de soumettre sa réponse aux sénateurs, en vue d’un  renforcement des institutions, au lieu de se faire le porte-parole de M. Martelly, devant la presse,  dans une mise en scène? 

M. Merten ne se serait pas prêté à une telle prestation non conventionnelle sans la bénédiction de Washington. Il s’agit d’une orchestration politique qui fait entorse au bon fonctionnement des institutions d’Haïti. La démocratisation voulue par la communauté dite internationale  et la poursuite des agendas politiques  américains ne sauraient  se reposer sur la dépouille de nos  institutions républicaines plutôt jeunes et fragiles. La diplomatie américaine, la présidence haïtienne, le Sénat de la République sont tous sortis diminués de ce mauvais spectacle entourant la  nationalité de Michel Martelly. Quand le  chef d’État d’un pays, fût-il cette Haïti sous domination étrangère, a besoin qu’un ambassadeur  d’un autre pays valide sa parole lorsqu’il s’adresse à son  propre peuple, c’est que la fonction présidentielle s’est décrédibilisée et amoindrie jusqu’au ridicule. Son oui ou son non aurait dû nous suffire sans la caution de parrains internationaux. Si ses mots soulèvent plus de doutes qu’ils n’en évacuent, c’est que l’opinion y perçoit, à l’œuvre, de la malice politicienne.  En d’autres termes, la fonction présidentielle serait à restituer dans son prestige et à réinventer, dans sa noblesse, avec d’autres hommes et d’autres femmes d’État d’une autre stature. M. Martelly a le caractère pour devenir  ce grand président d’un nouveau genre. En dépit des apparences.

Le pays semble s’être embourbé dans une mare à crises. Une crise en chasse une autre. Toutes fabriquées à partir du superflu et résultant de réflexes autoritaires incompatibles avec les exigences de la démocratie et de la loi. Nos dirigeants ne semblent pas avoir pris toute la mesure du drame social haïtien. Ils persistent dans des controverses mineures sans grand intérêt pour l’Haïtien ordinaire qui n’aspire qu’au minimum humain : un toit et de la nourriture. Le président Martelly doit aller au-delà de la simple présentation de ses passeports à la télé s’il veut vraiment qu’il y ait une fin aux débats  et aux préoccupations légitimes autour de sa nationalité. Et s’il tient à soulager, comme il le proclame, la misère de son peuple. Haïti a assez de ces pokers menteurs qui se jouent dans les chancelleries étrangères. Au Palais. Et au Parlement.
D.V.

dimanche 4 mars 2012

Haïti confronte une crise aigue d’eau



Haïti confronte une crise aigue d’eau
Jean Erich René
 4 mars 2012

L’ile d’Haïti est entourée d’eau et sur  sa surface coulent de nombreuses rivières et sources d’eau potable. Par une ironie du sort, les robinets sont à sec dans certains quartiers de la Capitale et de nos Villes de Province. Dans certaines Sections Communales on constate  la baisse du débit de certaines rivières et même l’assèchement de certains points d’eau parfois réduits à un simple filet. Qui peut vivre sans ce précieux liquide? On peut manquer de tout et survivre mais pas l’eau.

Il nous faut accorder plus d’attention à l’approvisionnement en eau de la population haïtienne, comme minimum vital. Chaque matin, armés de leurs sceaux, nos compatriotes se lancent dans un véritable marathon à la recherche de l’eau. Où trouver de l’eau en Haïti pour s’assurer que l’offre réponde de manière adéquate à la demande de cette population qui en a déjà trop sur la tête pour confronter en plus une crise d’eau. En général, les plantes tout comme les animaux y compris l’homme ne peuvent pas être privés d’eau sans languir, se déshydrater et dépérir. Une famille américaine consomme 60 gallons d`eau par jour. Les Français en consomment la moitié. Il revient aux administrateurs publics de nous y pourvoir en arrêtant les mesures idoines.

Disons tout de suite que l’eau ne manque pas  et ne manquera jamais en Haïti. Par contre l’eau potable devient de plus en plus rare. D’ailleurs les fréquentes inondations de nos rues suivies de dégâts matériels et de pertes en vies humaines sont des témoignages éloquents de l’abondance de l’eau en Haïti. Il parait paradoxal de se noyer tandis qu’on a soif. C’est la même eau ! La différence c’est qu’elle n’est pas buvable parce qu’elle est polluée.  Il n’y pas de rareté d’eau en Haïti. Le drame résulte plutôt de l’impéritie de nos dirigeants et surtout de leur indifférence au sort des 4/5 de la population qui croupissent dans la crasse et la misère. Ils préfèrent bluffer en criant  hier« Aba Grangou », « Aba Blackout » dans la même foulée, demain ils vont brailler « Aba Soif » pour prendre congé  joyeusement de la misère des démunis. Tandis que  le   souci du Président  c`est d’organiser un super carnaval en déployant sa taille montée sur un   rouleau-billes, certains enfants trainent dans les rues avec un bidon sur leurs têtes à la  recherche de l’eau. Ce n’est pas sérieux !

On ne peut pas plaisanter ainsi avec le destin d’un peuple qui vous a confié la Barque Nationale. Tout d’abord disons que la problématique de l’eau s’aggrave surtout avec l’augmentation accélérée de la population. Donc le besoin d’eau augmente considérablement non seulement pour la boisson mais encore pour la toilette et la lessive. Or il s’est avéré que partout en Haïti tant à la Capitale que dans nos villes de Province on n’a pas augmenté le système d’adduction d’eau potable. Ce sont les mêmes réseaux d`ìl y a 25 ans qui alimentent les maisons. Point n’est besoin d’être calé en math pour comprendre qu’au fur et à mesure que le diviseur augmente, sans que le dividende ne bouge, le quotient ne fait que baisser. Ce calcul élémentaire exprime avec clarté la crise d’eau haïtienne associée à l’explosion démographique.


Que faire?
 Le 22 mars ce sera la fête mondiale de l’eau, des 500 millions de dollars contrats de gré à gré dénoncés  par le Premier Ministre Garry Conille, aménageons un nouveau système d’eau potable pour nos agglomérations urbaines. En dépit des avances scientifiques, l’homme n’arrive pas jusqu’à présent à créer l’eau. Il connait certainement sa formule chimique mais l’eau demeure un don de la nature. Sa rareté  est une cause de conflit. La guerre Israélo-palestinienne a comme cause principale le partage de la rivière du Jourdain. Attention ! Si l’on n’y prend pas garde en 2030 avec une population de 16 millions Haïti qui, en 2012 a 10,2 millions d’habitants, peut se retrouver dans la même situation avec la République Dominicaine, du côté des Pédernales et aussi de Guayamunk. Gouverner c’est prévoir mais non s’amuser. Quelque soit votre nom d’animal : pintade, coq, bœuf etc. gros et menus bétails ont tous besoin d’eau.

Pour résoudre la crise d’eau qui se manifeste sourdement en Haïti il nous faut d’abord comprendre le Cycle de l’eau qui est très explicite dans la gravure ci-contre .

Sous l’effet de la chaleur du soleil, l’eau des océans et des rivières s’évapore à  l’état gazeux, monte dans l’atmosphère pour se condenser sous forme de nuages qui à leur tour se liquéfient  pour tomber sous l`effet de la pesanteur, sous forme de gouttelettes de pluie. Ces précipitations recharge non seulement les océans mais encore les cavités souterraines appelées nappes phréatiques qui alimentent nos sources et nos rivières, Ainsi de suite le même processus recommence. Il y a un mouvement cyclique de l`eau qui nous force à réutiliser la même molécule d`eau que Dessalines depuis 1804. Le choc des gouttes de pluie sur un sol nu provoque  son érosion. Par contre s’il est couvert d’arbre et de feuilles mortes l`eau pénètre doucement dans le sol en descendant dans les cavités souterraines qui les gardent en réserve. Dans le cas contraire l’eau de pluie dévale les pentes  pour se diriger directement vers les rivières en les rendant boueuses. Ainsi s’explique le drame de l’inondation des Gonaïves en Septembre 2004, suite au passage de la Tempête Tropicale Jeanne. Le même phénomène se répète souvent à Port-au-Prince avec le Bois de Chêne, aux Cayes avec La Ravine, à Léogâne avec La Rouyonne etc. Il en résulte des pertes en biens et en vies humaines et un déficit patent d’eau dans les réserves souterraines et par conséquent le ralentissement  de nos cours d’eau et sources, ou pis encore leur assèchement tout court.

3 facteurs contribuent à la Crise d’Eau Haïtienne :
1.- La croissance rapide de la population dont la demande en eau potable dépasse la capacité  de rechargement des citernes de la CAMEP

 2.- La pollution de la nappe phréatique suite à la construction des maisons dans les zones autrefois  dites réservées ou protégées et qui représentent le siège du captage de l’eau d’approvisionnement de nos villes. Ce triste constat peut être fait à Turgeau, Babiole, Canapé Vert où les fosses d’aisance trempent dans la nappe phréatique en distribuant une eau cacaifiée  dont le taux d’urée est élevé, en plus de la présence des salmonelles telles que les bacilles typhiques et paratyphiques, causant la fièvre typhoïde. Qui pis est, les populations riveraines ne sont même pas au courant.

3.- Le déboisement causant la calvitie de nos pentes. Il y a une coupure flagrante dans le cycle de l`eau empêchant le replein de la nappe phréatique. Il faut un temps de renouvellement de l`eau de l`atmosphère, soit l9 jours, selon les étapes de son cycle. Quand la chaine est brisée, il pleut rarement  ou pis encore il pleut à verse pour causer un déluge au niveau de nos rivières et de nos ravines sans que l`eau ne pénètre dans le sol. Les citernes du Service National d`Eau Potable (SNEP) accusent un niveau insuffisant d`eau La capacité de notre sous-sol à conserver l`eau dépend de l`usage qu`on fait à la surface du sol.

 Le 22 mars prochain ce sera la célébration de la fête de l`eau. Que nos dirigeants politiques sachent que sans une intervention humaine intelligente et opportune, irréversiblement Haïti confronte  et continuera à confronter une crise aigue  d`eau.
Jean Erich René
 4 mars 2012

Lamothe !


Lamothe !

Par Daly Valet
Le Matin : du 2 au 8 mars 2012

Conille a eu son lot de misères. Il a dû avaler bien des couleuvres. La coupe d’absinthe que lui tendaient tous les jours ses torpilleurs du pouvoir débordait. Excès. Injures.  Drôle de façon de rapetisser un jeune technocrate haïtien qui n’a voulu que servir son pays. Vilaine vendetta. La dégradation, chez nous, des méthodes de gouvernement dit et trahit une autre dégradation. Celle des hommes et des femmes de pouvoir. Avec tout ce qu’ils ont de valeurs. Victor Hugo disait qu’il faudrait affirmer le progrès et les valeurs humanistes jusque dans la vengeance. Le clan Martelly n’a pas jugé décent, et humainement recommandable, de montrer la sortie à Conille selon des moyens plus chevaleresques. On a donné dans le grotesque. Genre « jwèt bosal ». Dommage. Les bracelets roses, exhibés par beaucoup de ministres en pleine guérilla anti-Conille, dissimulent mal la noirceur des consciences.

Garry Conille  n’a jamais été Premier ministre. Comme Préval avec son Jean-Max Bellerive, Martelly ne voulait en Conille qu’un simple chef de cabinet mineur et aux ordres en plus de son tout-puissant Thierry Mayard Paul au Palais national. L’ex-assistant de Bill Clinton liquidait de petites affaires courantes avant même la grande démission forcée. Il s’est retiré. Dans l’humiliation. Et, comme nouveau Premier ministre, Martelly nous offre à présent son « Lo ». C’est ainsi qu’il nomme Laurent Lamothe en privé. Ecce homo. C’est son homme. Celui par qui le salut de son mandat, peut-être, adviendra. Un mandat qui promet beaucoup économiquement avec, déjà, de louables initiatives. Et qui semble, hélas, vouloir se fonder à partir de composantes politiques irrecevables. Voire anachroniques. Syndrome autoritaire. 
 
Martelly et Lamothe ? Un beau tandem. Excitant. Ils dorment très peu. Ils se parlent à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Deux hyperactifs. L’un hyperémotif et ambitieux. L’autre hypercalculateur et pragmatique. Ils se complètent en un sens. Deux confidents. Deux complices. Deux associés en affaires. Laurent Lamothe est surtout le vice-président de facto que le président Michel Martelly a choisi de donner  au pays. C’est l’ami adulé dont il choisit de s’entourer, à titre de Premier ministre, en remplacement du Conille honni. Une autre belle opportunité qui s’offre au pays. En plus de l’énergie de leur jeunesse, la synergie est là dans leur volonté de réussir ensemble. Hier, dans les affaires. Aujourd’hui, au pouvoir. Malgré l’adversité.

Reste à savoir si le choc des ambitions démesurées de chacun et la réalité du pouvoir ne transformeront l’un en tombeur de l’autre. La politique, c’est comme l’autoroute. Avec ses surprises imparables. Elle envoie souvent au garage de belles et de jeunes promesses. Elle tue et blesse aussi. Il y a eu Blaise Compaore et Thomas Sankara au Burkina Faso. Deux vieux « tokay ». Beaucoup de Burkinabès sont convaincus que le sang de l’un avait fini par couler par la traîtrise de l’autre. Jusqu'à la mort. Avec Aristide et Préval, notre pays sait bien que de vrais « marasa » peuvent devenir de faux frères. Si les bruits sourds des complots souterrains pouvaient parvenir jusqu’à nous ! Enfin, si les morts ne se taisaient pas…

La politique devrait plutôt maintenir Martelly et Lamothe plus que solidaires. Si le pays a souffert de la disharmonie entre le chef de l’État et le chef de gouvernement sortant, il a tout à gagner dans la belle entente qui prévaut, en apparence du moins, entre M. Martelly et l’actuel Premier ministre désigné. Ils veulent réussir. Donnons-leur la chance qu’ils méritent. Pourvu que Michel Martelly s’amende de ses errements et gouverne dans la légalité. Et que les dossiers de M. Lamothe soient conformes aux prescrits de la Constitution.
D.V.

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