vendredi 4 novembre 2011

IL FAUT FIXER LES RESPONSABILITES

Il faut fixer les responsabilités
Jean Erich René
erichrene@bell.net       
 4 novembre 2011  
Les événements de la vie privée sont complètement différents des manifestations de la vie publique, surtout lorsqu’on occupe de hautes fonctions. Président, Sénateur, Député etc. doivent avoir un comportement à l’abri de tout reproche. Les Grands Commis de l’État sont le point de mire de tout le monde, surtout quand le scandale arrive. S’ils sont foirés c’est la dérive totale du Corps Social. Sur le plan des normes administratives tout le monde doit respecter le code d’éthique. Nos dirigeants politiques ne sont pas affranchis des prescrits de la loi. En conséquence, ils doivent suivre la ligne cardinale, s’ils ne veulent pas donner l’impression d’être des parvenus et devenir la risée publique.

Le Président Michel Joseph Martelly, par son comportement débonnaire, mine de rien, devient le comble du mépris de la majorité des observateurs déçus. Descendre son pantalon, en pleine réunion, pourquoi faire  ? C'est de la folie furieuse! L'information est tombée comme une bombe de la bouche du Sénateur Moïse Jean Charles, le jeudi 3 novembre, en pleine séance parlementaire. Il a cité le Président du Sénat comme témoin oculaire. Le cas est clinique et dénote typiquement un délire caractéristique d'un trip sous l'effet d'un hallucinogène. Martelly s'est complètement disqualifié dans sa conduite à la Direction des Affaires de l'Etat, en donnant raison à ses détracteurs. Placés à des échelons différents de l’Appareil Étatique, les membres du Gouvernement ont pour mission d’assurer son bon fonctionnement. Il n’y a pas de duplication de tâches puisque les rôles ne sont pas les mêmes. Alors d’où vient cette confrontation qui démobilise toute une nation ?

  Shérif fais-moi peur
La griserie est un mal commun aux rastaquouères. L’impolitesse chez certains responsables et la soumission aveugle des autres n’expriment que le vide  de leurs personnalités. Lorsqu’on a entre les mains les destinées d’une nation on doit dominer ses nerfs et éviter les réactions primaires. Pour avoir le respect de ses subordonnés on doit avoir le courage de sa politique. La bienveillance du chef est le garant de son autorité. Quand la confiance est partie son ascendance fond comme du beurre au soleil. L’arrestation du Député Arnel Bélizaire, le 28 octobre 2011, est une pierre lancée dans la mare aux crapauds  et qui met définitivement à l’index toute la faune aquatique.
On ne peut pas parler d’État de droit là où les lois de la République ne sont pas respectées. La loi est de stricte interprétation et les considérations personnelles sont mal venues. Peut-on se référer à la prière pour chasser les vagabonds. La raclée infligée aux vendeurs du Temple par Jésus est l'exemple le plus convaincant. Si le Président Michel Martelly comme Pilate se lave les mains de ce gâchis administratif, tandis que les soldats romains achèvent sans remords, leurs forfaits au golghota, alors on se demande qui contrôle les ficelles du pouvoir. Il est quasi impossible que le 56e Président, quoique en voyage de santé, ne soit pas  au courant des décisions aussi importantes , d’autant plus qu’il est placé en amont de cet éclatement par ses  flamboyantes déclarations. Par ailleurs la fréquence des visites médicales du 56e  Président d'Haïti aux USA depuis sa prestation de serment, laisse planer des doutes sur son bulletin de santé et sa capacité mentale à diriger la Barque Nationale.
      Josué Pierre Louis
      Ministre de la Justice
L’esquive spectaculaire du Président Michel Martelly précipite au milieu de la fournaise ses subalternes comme agneaux sacrificiels pour apaiser la colère de la population haïtienne. En dépit de toutes les stratégies  de défense, personne n'est dupe. Le Ministre de la Justice et le Secrétaire d’État des Affaires Étrangères sont ciblés. Le Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales ne peut prendre aucun exit. Qui a donné l’ordre de mettre la main au collet du Député Arnel Bélizaire à l’Aéroport. Pourquoi le salon diplomatique a été interdit au Président de la Chambre des Députés mais accessible au Président du Sénat? Qui trompe qui? 
       Mario Andrésol
    Directeur de la PNH
L’ironie de l’histoire c'est que  la hiérarchie politique tente de se dédouaner de ses implications dans le dossier. Les policiers qui ont exécuté le mandat sont  les fautifs  les plus en vue et aussi les plus évidents. Selon les Règlements de Discipline Générale de la PNH, un policier n’a pas le droit d’exécuter un ordre manifestement illégal. Or le Président Michel Martelly a déclaré que l’arrestation est illégale et par surcroît la Présidence n’y est pour rien.Il appert  que certaines têtes vont tomber. Garry Desrosiers,  Porte parole adjoint de la Police, 2 jours avant l'arrestation  avait déclaré ouvertement que : « La Police est prête à exécuter les ordres de la Justice sans état d’âme »Il s’agit d’un accroc au  Code de déontologie de la Police Nationale qui stipule :
         Michaël Gédéon
Directeur Département de l'Ouest
« La police nationale concourt, sur l'ensemble du territoire, à la garantie des libertés et à la défense des institutions de la République, au maintien de la paix et de l'ordre public et à la protection des personnes et des biens.
La police nationale s'acquitte de ses missions dans le respect de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, de la Constitution, des conventions internationales et des lois.
La Police Nationale est organisée hiérarchiquement. Sous réserve des règles posées par le code de procédure pénale en ce qui concerne les missions de police judiciaire, elle est placée sous l'autorité du ministre de l'intérieur. »
L’arrestation du député Arnel Bélizaire n'est pas du tout le fait du hasard. Elle a été l’objet d’une planification impliquant en toute logique:
1.     Le Directeur Général de la PNH Mario Andrésol
2.    Le Directeur  de la DCPJ- DLTS  Godson Aurélus
3.    Le Directeur Départemental de l’Ouest Michaël Gédéon
4.- Le Porte parole adjoint Garry Desrosiers responsable de la  communication                                                              
De qui les agents du CIMO et du Swatt Teem, présents à l’Aéroport ont-ils reçu leur ordre ? Certainement des ministres de l'intérieur, de la Juscice et des responsables de la PNH. Ils sont tous sujets à révocation. Le militaire n’est pas responsable de ses actes dans l’exercice de sa fonction parce que son obéissance est aveugle tandis que l’obéissance du policier est passive.
      Garry Desrosiers
   Porte-parole adjoint
Selon la formation reçue à l’Ecole de Police, tous les agents de la PNH, bien imbus de leurs tâches, savent qu’ils sont tenus de se conformer aux instructions de l'autorité sauf quand l'ordre donné est illégal. Le subordonné  a le droit de faire part de ses objections à l'autorité qui lui a donné l'ordre en mettant en évidence son caractère illégal. En cas de force majeure le policier peut exiger un ordre écrit parce qu'il est dûment responsable de ses actes. La Police Nationale d'Haïti n'est pas un bodel. Les Policiers ne sont pas des prostitués. Il n'y a pas que le Ministre de la Justice Me Josué Pierre Louis qui soit concerné. Les chars de la Minustah étaient aussi à la parade. Les soldats de l'ONU n'oseraient jamais participer à cette opération d'envergure sans l'ordre écrit  du Ministre de l'Intérieur et/ou sur demande expresse du Président de la République. Toute la chaine de commandement de la PNH est impliquée. Le PM Garry Conille, complètement éclipsé, est gaga et ne comprend rien de ce qui se passe autour de lui. Que vient-il faire dans cette galère? Avec un Etat Major de la Police qui évolue en marge de la déontologie pour conserver leurs postes, la Société Civile est exposée à toutes les exactions du pouvoir. Va-t-on passer 5 ans dans un tel cafouillis. Il faut fixer les responsabilités.

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