jeudi 16 juin 2011

A l’instar de l’armée d’Haïti, le Parlement haïtien, en dysfonctionnement, peut disparaître

Daniel Altine
15 juin 2011

Au cours des 25 dernières années, le Parlement haïtien, dans ses deux branches, Sénat et Chambre des Députés, s’est révélé d’une sécheresse désespérante, et ne s’est jamais élevé à la hauteur des défis auxquels a fait face le peuple haïtien. Après la chute de maison Duvalier, alors qu’on devait s’attendre à une production législative importante dans les domaines économiques et sociales en vue de créer le cadre favorable à l’état de droit et de service, à la bonne gouvernance économique, aux investissements, ainsi que d’améliorer les conditions des masses défavorisées, nos « honorables » députés et sénateurs, des différentes législatures, se sont toujours signalés par une absence de leadership, par une absence non seulement d’une claire conscience des enjeux, mais de conscience tout court, de conscience des souffrances de ce bon peuple haïtien, de conscience de la finalité du travail de parlementaires et de leurs devoirs de serviteurs, de conscience de leur statut d’hommes d’état. A cette trame de fond, il convient d’ajouter leur arrogance, cette attitude autocentrée et corporatiste qui fait croire qu’on leur doit tout, sans avoir à rendre compte à qui que ce soit.



Tout compte fait, il est tout à fait justifié de considérer le Parlement Haïtien, dans son format et dans son fond actuels, comme un élément gênant de blocage de toutes initiatives sérieuses et stratégiques de développement du pays et de viabilisation de la nation haïtienne. A cet égard, il n’est pas exagéré de croire qu’il disparaîtra, comme l’armée haïtienne.



Il faut au pays, un Parlement de service, dans une République du Tricentenaire de l’Indépendance dont il faudra faire l’ingénierie, nouvelle Institution républicaine qui travaillera, avec leadership, pour propulser le pays dans le 21ème siècle et dans le classement des pays viables.
Daniel Altiné

vendredi 10 juin 2011

RÉPONSE DU MINISTRE BRÉSILIEN DE L'ÉDUCATION INTERROGÉ PAR DES ÉTUDIANTS DES ÉTATS-UNIS.

Objet: À LIRE ABSOLUMENT! RÉPONSE DU MINISTRE BRÉSILIEN DE L'ÉDUCATION INTERROGÉ PAR DES ÉTUDIANTS DES ÉTATS-UNIS.
:
Date: Jeudi 9 juin 2011, 16h56


Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé par des étudiants aux Etats-Unis... La presse nord-américaine a refusé de publier ce texte.
Pendant un débat dans une université aux États-unis, le ministre de l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.
Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.
Réponse de M. Cristovam Buarque:
En effet, en tant que Brésilien je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour
toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.
De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par
les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France.
Chaque musée du monde est le gardien des plus belles oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays. Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau. Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des États-unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies,
soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde entier.
Si les États-Unis veulent internationaliser l'Amazonie à cause du risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des États-unis.
Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts brésiliennes. Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école.
Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie.Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école, ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.
En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à
nous!

Ce texte n'a pas été publié. Aidez à sa diffusion. Merci !!!

Frantz

Chef-d’œuvre !

Par Daly Valet
Le Matin: 10 au 16 juin 2011

C’est un truisme de dire que nous sommes un peuple extraordinaire. En fait, un peuple assez spécial sur notre île magique. C’est notre petit coin de terre à nous, détaché en tout du reste du monde. On peut en user et en abuser. Au nom d’un certain droit dit souverain. Comme si tout était élastique et extensible à l’infini. Nous vivons tout dans le merveilleux et l’onirisme. Le futur, c’est hier. Le passé, c’est déjà demain. Ici, c’est le temps qui n’existe pas. On se la coule douce dans une insouciance toute primitive. Le chronographe qui enregistre les durées et marque la fuite du temps n’a pas été inventé pour nous. Il y a le temps haïtien et le temps humain réel. Nous avions inventé un monde dans le monde. Et, dans ce petit monde bien à nous, taillé sur mesure, c’est comme une fierté de susciter l’émerveillement chez le visiteur venu d’un autre monde. Notre palmarès est tellement impressionnant.
Peuple d’artistes et de braves. Ingénieux. Lors d’un certain passé, nous avions pu même vaincre la Grande Armée de Napoléon. Première république noire. Nous résistons aux intempéries. Nous construisons nos demeures n’importe où et n’importe comment. Nous défions toutes les lois humaines et naturelles, notamment celles de la pesanteur, de la résilience et de la tolérance face à l’intolérable. Unique PMA des Amériques, nous avons encore des ressources naturelles à dilapider et des trésors humains à sous-exploiter. Nos villes, ce sont des bidonvilles. Nos forêts ? Ce sont désormais des déserts sauvages en nette progression. Nos enfants de famille, nos jeunes, c’est aujourd’hui cette petite armée en guenilles et désœuvrée de nos rues. Nos dirigeants, des protecteurs ? Ce sont justement les loups du troupeau. N’est-ce pas extraordinaire pour un peuple d’avoir réalisé autant en si peu de temps d’existence ? De la perle mythique à la peau de chagrin, il faut le faire.

Il y a vraiment lieu d’en être fiers. Les générations gouvernantes actuelles ont poussé notre génie créateur si loin qu’elles réussissent souvent le tour de force de transformer les bisbilles de clans en motifs sérieux de conflits interminables très couteux pour la nation. La présente crise constitutionnelle en est un échantillon. L’apport des uns et des autres en fait une œuvre collective. Un vrai chef-d’œuvre d’artistes postmodernes. Ils sont autant beaux et élégants que l’œuvre elle-même.
Imaginez un René Préval qui n’avait, en tant que président, que cette révision constitutionnelle à offrir à l’histoire comme réalisation majeure. Une révision justement qu’il appelait de ses vœux inlassablement, et qui, reconnaissons-le, constitue une contribution majeure, et tout à son honneur, dans le processus d’institutionnalisation démocratique en Haïti. Imaginez ce même Préval qui, dans sa légèreté légendaire de chef d’État, a tout fait pour noyer son propre bébé durant ses dernières heures au palais national. A trop vouloir jouer avec le temps, notamment en l’instrumentant pour rendre ineffective toute dissidence et placer ses adversaires devant le fait accompli de ses blitz fatals; et pour avoir fait de la révision une affaire personnelle, il a publié, le 13 mai 2011, dans le journal officiel de la république, Le Moniteur, un texte soi-disant final qu’il semble n’avoir pas soumis à une relecture patiente et experte, truffé d’erreurs et d’incohérences, en plus d’être jugé non conforme au document adopté, le 9 mai, par le Parlement en Assemblée Nationale. Depuis, cette question de révision constitutionnelle, qui, en d’autres lieux, aurait constitué une formalité régulière, limpide et légitime, s’est muée en marécage infect. En mutant insensé, chacun y patauge, laid et indigne. Préval se tait alors qu’il a des comptes à rendre sur ce qui s’est réellement passé le 13 mai 2011 quand il devait transmettre le texte de la révision aux Presses Nationales. Certains silences relèvent souvent de complots mafieux. Les assemblées de sénateurs et de députés ne savent même plus quel texte correspond vraiment au document final qu’elles avaient adopté. Ceux, parmi les parlementaires, qui devraient nous dire la vérité, rien que la vérité, s’épuisent à semer le trouble dans nos esprits, à déparler, à se chercher des boucs émissaires et de fausses circonstances atténuantes pour excuser leurs forfaitures multiples. Dans tout cela, le président Martelly continue à trainer les pieds sur la question par de vraies fausses solutions. Il ne fait qu’embrouiller les choses depuis l’échec de la tentative de son camp visant à faire inclure, dans la révision constitutionnelle, le principe de deux mandats présidentiels consécutifs. Des voix crédibles lui prêtent même l’intention de dissoudre le Parlement et de vouloir une refonte complète de la Constitution de 1987 au travers d’une Assemblée constituante. Ruses. Manœuvres déloyales. Complots. Projets anti-démocratiques. Et ce chef-d’œuvre de crise constitutionnelle continue. Une simple révision constitutionnelle transformée outrageusement, et par enchantement, en crise d’État et en grand poker menteur. N’est-ce pas extraordinaire la force de la magie haïtienne et l’ingéniosité de nos politiciens prestidigitateurs? Même nos « experts » en droit constitutionnel sortent aussi des pigeons fabuleux de leurs chapeaux pour faire durer le spectacle.
Le cirque a trop duré. Nos pitreries aussi. Nous ne sommes pas aussi beaux et extraordinaires que nous pensons l’être dans le monde réel des gens normaux. Il nous faut la constitution amendée. L’institution du Conseil constitutionnel, et celle du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire, constituent des avancées démocratiques et institutionnelles majeures. L’une nous évitera les crises institutionnelles d’attributions et les cafouillages dans l’interprétation de la constitution. Avec l’autre, le Pouvoir judiciaire cessera d’être le vassal de l’Exécutif. Ces innovations ne sauraient attendre encore cinq ans avant de devenir opérantes. Elles sont nécessaires aujourd’hui plus qu’hier.

Le vrai chef-d’œuvre, en fait, ce sera une Haïti bien gouvernée, expurgée de ses faux artistes, forgeurs de fausses œuvres et de vraies crises d’État.
D.V.

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