mercredi 30 janvier 2013


Kita Nago à Ouanaminthe : pari gagné
Le Nouvelliste | Publié le : 2013-01-28
 Gerard Maxineau gedemax@yahoo.fr Twitter: @gedemax
Des milliers de personnes ont accueilli, dimanche dernier, à Ouanaminthe (Kita), « Kita Nago », ce ''bois'' de 500 kilos, d'une longueur de 3,16 m. 27 jours après avoir quitté Les Irois (Nago) et parcouru 700 kilomètres, traversant 45 communes et 7 départements, "bwa a''est arrivé à destination.
Kita Nago arrive aux portes de Ouanaminthe, à Durot
Kita Nago arrive aux portes de Ouanaminthe, à Durot
Gérard Maxineau
Un pari gagné pour Harry Nicolas,dit « Mèt Fèy Vèt », le principal initiateur de ce mouvement, qui affirme caresser ce rêve depuis trente ans. Au cours d'une cérémonie symbolique,en présence d'une pléiade de personnalités dont les sénateurs Jean-Baptiste Bien-Aimé, Francisco de la Cruz, du représentant de l'exécutif, Gonzague Day, de l'économiste Nesmy Manigat et de l'artiste Barbara Guillaume, Harry Nicolas a été déclaré « Citoyen d'honneur » de cette ville frontalière par la municipalité de Ouanaminthe. Accueilli aux portes de la ville par monseigneur Pierre André Dumas et la mambo Euvonie Georges Auguste, Mèt Fèy Vèt estime que l'arrivée de Kita Nago à sa destination finale prouve que « les Haïtiens peuvent s'unir pour changer le pays », invitant ses compatriotes à « converger leurs forces pour une seule Haïti ». Un discours repris par l'archevêque Dumas, l'un des premiers supporteurs déclarés du mouvement, et la mambo Evonie Georges Auguste. « Haïti ne peut sortir de là où elle est qu'en dialoguant... qu'en se donnant la main », a conclu monseigneur Pierre André Dumas. « Nous devons nous mettre ensemble pour que ce pays puisse continuer d'exister, parce que « se ansanm nou fò», a pour sa part souhaité Mme Georges Auguste. De son côté, l'économiste Nesmy Manigat estime qu' « aujourd'hui, la suite de cette longue marche non partisane de 700 km pour l'unité nous interpelle tous comme collectif et également à titre individuel ». Par ailleurs, Harry Nicolas annonce pour les prochains mois la publication d'un livre retraçant l'histoire de Kita Nago et la construction d'un musée devant loger ce tronc d'arbre. rassembleur.
Gerard Maxineau gedemax@yahoo.fr Twitter: @gedemax

DANS LE BROUILLARD DES MINES HAITIENNES, L'ECLAIRAGE DE DIEUSEUL ANGLADE


Dans le brouillard des mines haïtiennes, l'éclairage de Dieuseul Anglade
Le Nouvelliste | Publié le : 2013-01-25
 Roberson Alphonse
L'ingénieur Dieuseul Anglade
L'ingénieur Dieuseul Anglade
Photos d'archives
L'ingénieur Dieuseul Anglade est l'un des rares directeurs généraux mis à pied sous Martelly. Son refus, a-t-il dit, de signer un « protocole d'accord illégal » autorisant Newmont Eurasian à effectuer des forages sans obtenir au préalable un permis de recherche avait irrité ses supérieurs. Le ministre des TPTC, Jacques Rousseau, avait signé le protocole, sans le Bureau des mines et de l'énergie. « Nous n'avons même pas une copie au Bureau des mines », a expliqué Anglade, ferme au poste pour des raisons professionnelles, jusqu'à la publication en 2012 de l'arrêté présidentiel nommant son remplaçant, l'ingénieur Ludener Remarais, transfuge du ministère de l'Environnement. Les relations entre ces deux ingénieurs sont bonnes. « Je n'ai aucun problème avec l'ingénieur Remarais. Je lui donne toutes les informations dont il a besoin quand il m'appelle », a confié Dieuseul Anglade, précisant en revanche « n'être pas le consultant » de Remarais dont les larmes et l'embarras à justifier par-devant la commission TPTC du Sénat l'octroi de trois permis d'exploitation à deux sociétés ont fait couler beaucoup de salive cette semaine. L'ingénieur Dieuseul Anglade a salué, vendredi sur Magik 9, la volonté des sénateurs de chercher des informations. Par contre, il a mis en lumière leur mésinterprétation de la convention minière et déploré l'incapacité de l'ingénieur Ludner Remarais, numéro un du BME, ainsi que celle du ministre des TPTC, l'ingénieur Jacques Rousseau, à éclairer la lanterne des pères conscrits ayant qualifié les trois permis d'exploitation « d'illégaux et d'inconstitutionnels ». Les sénateurs, légitimement en droit de s'enquérir d'informations sur ce dossier, n'ont pas établi la différence entre une convention internationale et une convention minière, un texte légal, un document contractuel engageant l'Etat haïtien à une société, a indiqué l'ingénieur Dieuseul Anglade. Cette convention minière est établie en fonction du décret du 3 mars 1976 appelé la loi minière, selon Anglade. C'est cette loi, a-t-il insisté, qui régit l'exploration et l'exploitation minière sur toute l'étendue du territoire. Le permis de prospection est octroyé si aucune étude n'a été réalisée sur le périmètre en question. Le permis de prospection ne permet pas de forer. Il habilite la compagnie à recueillir des informations en surface. Cette dernière ne peut pas effectuer des fouilles mais peut en revanche creuser des puits ou des tranchées ne dépassant pas 2 mètres pour prélever des échantillons pour analyse. En fonction des échantillons géophysiques et géochimiques prélevés, un permis de recherche avec autorisation de forer est octroyé. S'il y a une mine, c'est à ce moment que l'on fait les études de faisabilité. Ces études se font dans le cadre la convention minière qui tient compte des paramètres économiques, fiscaux, douaniers, environnementaux dans les lesquels la société va fonctionner, a détaillé l'ingénieur Dieusel Anglade qui a fait l'essentiel de sa carrière au BME. Quand il y a accord avec la société au terme de négociations engageant le MEF, le ME, le MCI, et le MICT, le BME soumet la convention minière au ministre des TPTC qui l'apporte en conseil des ministres. En conseil des ministres, le président, le Premier ministre et les ministres signent la convention minière. Pour que la convention entre en vigueur, il faut qu'il soit publié au journal officiel. Le Moniteur avec l'acte de sanction y relatif qui est soit un décret ou une loi votée par le Parlement. Pour la dernière convention minière, l'acte de sanction a été un décret, a souligné Dieuseul Anglade, insistant qu'il est normal que le Parlement s'intéresse aujourd'hui à la question même si il n'a pas fait cas d'un projet de loi pour actualiser la loi minière de 1976 dormant dans ses tiroirs depuis 2009. Le permis d'exploitation accordé permet à la compagnie de faire des études supplémentaires et des mises en place pour la commercialisation. « Une fois le stade de production commerciale atteint, on donne la concession », a indiqué Dieuseul Anglade. « Là encore, la concession doit être instituée par une loi ou un décret », a-t-il indiqué, ajoutant que « l'on peut modifier la convention au moment de donner la concession ». La loi minière permet de réviser les clauses d'une concession, a-t-il dit, assurant que la loi fait obligation à une firme de « s'haïtianiser », de fonctionner sous l'égide du droit haïtien avec un actionnariat ouvert à des étrangers pour avoir un permis de recherche. « On ne peut pas stopper n'importe comment des compagnies qui ont investi des millions de dollars pour effectuer des recherches. Ce serait envoyer un mauvais signal aux investisseurs », a fait remarquer Dieuseul Anglade. Quant aux craintes de pillage des ressources minières évoquées par des sénateurs, l'ingénieur Dieuseul Anglade a indiqué que c'est possible si on laisse faire. « Si nous voyons qu'il y a pillage, on ne doit pas laisser faire », a dit Anglade qui défend la convention minière. Sans polémiquer, il a indiqué que les sénateurs, en droit d'avoir des informations, « n'étaient pas convaincus pendant l'audition » de l'ingénieur Ludner Remarais et du ministre des TPTC, l'ingénieur Jacques Rousseau. Les tentatives pour obtenir les commentaires du ministre des TPTC ont été infructueuses. Une source proche du BME a confirmé que Newmont avait obtenu de l'Etat haïtien un mémorandum « pour faire un coup de drill à des profondeurs estimés à plus de 250 m afin de faire des prélèvements pour un modèle géologique ». Si on reste dans le respect strict de la loi minière, cette autorisation était illégale, a confirmé cette source du BME.
Roberson Alphonse

mardi 22 janvier 2013

INAUGURAL SPEECH


Barack Obama

Inaugural Speech

January 21st 2013


President Biden, Mr. Chief Justice, Members of the United States Congress, distinguished guests, and fellow citizens:

Each time we gather to inaugurate a president; we bear witness to the enduring strength of our Constitution. We affirm the promise of our democracy. We recall that what bind this nation together are not the colors of our skin or the tenets of our faith or the origins of our names. What makes us exceptional – what makes us American – is our allegiance to an idea, articulated in a declaration made more than two centuries ago:

“We hold these truths to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights that among these are Life, Liberty, and the pursuit of Happiness.”
02:06 A Well-Tested Line

Today we continue a never-ending journey, to bridge the meaning of those words with the realities of our time. For history tells us that while these truths may be self-evident, they have never been self-executing; that while freedom is a gift from God, it must be secured by His people here on Earth. The patriots of 1776 did not fight to replace the tyranny of a king with the privileges of a few or the rule of a mob. They gave to us a Republic, a government of, and by, and for the people, entrusting each generation to keep safe our founding creed.

For more than two hundred years, we have.
Through blood drawn by lash and blood drawn by sword, we learned that no union founded on the principles of liberty and equality could survive half-slave and half-free. We made ourselves anew, and vowed to move forward together.

Together, we determined that a modern economy requires railroads and highways to speed travel and commerce; schools and colleges to train our workers.

Together, we discovered that a free market only thrives when there are rules to ensure competition and fair play.

Together, we resolved that a great nation must care for the vulnerable, and protect its people from life’s worst hazards and misfortune.

03:59 Rebutting the 'Socialism' Charge
Through it all, we have never relinquished our skepticism of central authority, nor have we succumbed to the fiction that all society’s ills can be cured through government alone. Our celebration of initiative and enterprise; our insistence on hard work and personal responsibility, these are constants in our character.

04:26 a Sense of Unity
But we have always understood that when times change, so must we; that fidelity to our founding principles requires new responses to new challenges; that preserving our individual freedoms ultimately requires collective action. For the American people can no more meet the demands of today’s world by acting alone than American soldiers could have met the forces of fascism or communism with muskets and militias? No single person can train all the math and science teachers we’ll need to equip our children for the future, or build the roads and networks and research labs that will bring new jobs and businesses to our shores. Now, more than ever, we must do these things together, as one nation, and one people.

This generation of Americans has been tested by crises that steeled our resolve and proved our resilience. A decade of war is now ending. An economic recovery has begun. America’s possibilities are limitless, for we possess all the qualities that this world without boundaries demands: youth and drive; diversity and openness; an endless capacity for risk and a gift for reinvention. My fellow Americans, we are made for this moment, and we will seize it – so long as we seize it together.

06:24 for the Middle Class
For we, the people, understand that our country cannot succeed when a shrinking few do very well and a growing many barely make it. We believe that America’s prosperity must rest upon the broad shoulders of a rising middle class. We know that America thrives when every person can find independence and pride in their work; when the wages of honest labor liberate families from the brink of hardship. We are true to our creed when a little girl born into the bleakest poverty knows that she has the same chance to succeed as anybody else, because she is an American, she is free, and she is equal, not just in the eyes of God but also in our own.

07:20 Obama Gets Specific
We understand that outworn programs are inadequate to the needs of our time. We must harness new ideas and technology to remake our government, revamp our tax code, reform our schools, and empower our citizens with the skills they need to work harder, learn more, and reach higher. But while the means will change, our purpose endures: a nation that rewards the effort and determination of every single American. That is what this moment requires. That is what will give real meaning to our creed.

08:01 Health Care and the Deficit
We, the people, still believe that every citizen deserves a basic measure of security and dignity. We must make the hard choices to reduce the cost of health care and the size of our deficit. But we reject the belief that America must choose between caring for the generation that built this country and investing in the generation that will build its future. For we remember the lessons of our past, when twilight years were spent in poverty, and parents of a child with a disability had nowhere to turn.

08:49 Origin of 'Takers'
We do not believe that in this country, freedom is reserved for the lucky, or happiness for the few. We recognize that no matter how responsibly we live our lives, any one of us, at any time, may face a job loss, or a sudden illness, or a home swept away in a terrible storm. The commitments we make to each other – through Medicare, and Medicaid, and Social Security – these things do not sap our initiative; they strengthen us. They do not make us a nation of takers; they free us to take the risks that make this country great.

09:38 Climate Change
We, the people, still believe that our obligations as Americans are not just to ourselves, but to all posterity. We will respond to the threat of climate change, knowing that the failure to do so would betray our children and future generations. Some may still deny the overwhelming judgment of science, but none can avoid the devastating impact of raging fires, and crippling drought, and more powerful storms. The path towards sustainable energy sources will be long and sometimes difficult. But America cannot resist this transition; we must lead it. We cannot cede to other nations the technology that will power new jobs and new industries – we must claim its promise.

That’s how we will maintain our economic vitality and our national treasure – our forests and waterways; our croplands and snowcapped peaks. That is how we will preserve our planet, commanded to our care by God. That’s what will lend meaning to the creed our fathers once declared.

We, the people, still believe that enduring security and lasting peace do not require perpetual war. Our brave men and women in uniform, tempered by the flames of battle, are unmatched in skill and courage. Our citizens, seared by the memory of those we have lost, know too well the price that is paid for liberty. The knowledge of their sacrifice will keep us forever vigilant against those who would do us harm. But we are also heirs to those who won the peace and not just the war, who turned sworn enemies into the surest of friends, and we must carry those lessons into this time as well.

12:02 on Security
We will defend our people and uphold our values through strength of arms and rule of law. We will show the courage to try and resolve our differences with other nations peacefully – not because we are naïve about the dangers we face, but because engagement can more durably lift suspicion and fear. America will remain the anchor of strong alliances in every corner of the globe; and we will renew those institutions that extend our capacity to manage crisis abroad, for no one has a greater stake in a peaceful world than its most powerful nation.

We will support democracy from Asia to Africa; from the Americas to the Middle East, because our interests and our conscience compel us to act on behalf of those who long for freedom. And we must be a source of hope to the poor, the sick, the marginalizes, the victims of prejudice – not out of mere charity, but because peace in our time requires the constant advance of those principles that our common creed describes: tolerance and opportunity; human dignity and justice.

13:22 on Gay Rights
We, the people, declare today that the most evident of truths – that all of us are created equal – is the star that guides us still; just as it guided our forebears through Seneca Falls, and Selma, and Stonewall; just as it guided all those men and women, sung and unsung, who left footprints along this great Mall, to hear a preacher say that we cannot walk alone; to hear a King proclaim that our individual freedom is inextricably bound to the freedom of every soul on Earth.

It is now our generation’s task to carry on what those pioneers began. For our journey is not complete until our wives, our mothers, and daughters can earn a living equal to their efforts. Our journey is not complete until our gay brothers and sisters are treated like anyone else under the law – for if we are truly created equal, then surely the love we commit to one another must be equal as well. Our journey is not complete until no citizen is forced to wait for hours to exercise the right to vote. Our journey is not complete until we find a better way to welcome the striving, hopeful immigrants who still see America as a land of opportunity; until bright young students and engineers are enlisted in our workforce rather than expelled from our country.

Our journey is not complete until all our children, from the streets of Detroit to the hills of Appalachia to the quiet lanes of Newtown, know that they are cared for, and cherished, and always safe from harm.

15:35 an Unrestrained Obama
That is our generation’s task – to make these words, these rights, these values – of Life, and Liberty, and the Pursuit of Happiness – real for every American. Being true to our founding documents does not require us to agree on every contour of life; it does not mean we all define liberty in exactly the same way, or follow the same precise path to happiness. Progress does not compel us to settle centuries-long debates about the role of government for all time – but it does require us to act in our time.

16:28 Fighting for Change
For now decisions are upon us, and we cannot afford delay. We cannot mistake absolutism for principle, or substitute spectacle for politics, or treat name-calling as reasoned debate. We must act; we must act knowing that our work will be imperfect. We must act, knowing that today’s victories will be only partial, and that it will be up to those who stand here in four years, and forty years, and four hundred years hence to advance the timeless spirit once conferred to us in a spare Philadelphia hall.

My fellow Americans, the oath I have sworn before you today, like the one recited by others who serve in this Capitol, was an oath to God and country, not party or faction – and we must faithfully execute that pledge during the duration of our service. But the words I spoke today are not so different from the oath that is taken each time a soldier signs up for duty, or an immigrant realizes her dream. My oath is not so different from the pledge we all make to the flag that waves above and that fills our hearts with pride.

They are the words of citizens, and they represent our greatest hope.
You and I, as citizens, have the power to set this country’s course.
You and I, as citizens, have the obligation to shape the debates of our time – not only with the votes we cast, but with the voices we lift in defense of our most ancient values and enduring ideals.

Let each of us now embrace, with solemn duty and awesome joy, what is our lasting birthright. With common effort and common purpose, with passion and dedication, let us answer the call of history, and carry into an uncertain future that precious light of freedom.

18:53 A Shortest Speech
Thank you, God Bless you, and may He forever bless these United States of America

vendredi 4 janvier 2013

Le président Martelly commence 2013 entre l'enclume et le marteau




Le président Martelly commence 2013 entre l'enclume et le marteau
Le Nouvelliste | Publié le : 2013-01-03
 Leslie Péan
Par Leslie Péan (1er janvier 2013)

Si Haïti est aujourd’hui un pays en ruines, cela n’est pas uniquement le fait du tremblement de terre de 2010, de l’épidémie de choléra,  des ouragans qui le dévastent périodiquement. C’est aussi et surtout à cause de la gouvernance locale qui a accéléré la décomposition des institutions garantes de la bonne marche de la barque de l’État. Nous avons eu à répertorier 22 cas de forfaitures[1], d’abus de pouvoir, de scandales et d’assassinats depuis la prestation de serment du président Martelly. Ces cas recensés dans des domaines divers tels que l’organisation des élections, la fiscalité, le népotisme, la justice, l’éducation, les révocations arbitraires, ont grossi depuis lors. Parallèlement, les nécessaires enquêtes sur des assassinats scandaleux comme ceux du banquier Guiteau Toussaint n’ont jamais démarré selon toutes les apparences, tandis que d’autres comme celle sur le kidnapping des deux jeunes Moscoso par des policiers en cagoule du gang de Clifford Brandt junior sont dans l’impasse. À cet égard, on ne saurait passer sous silence la série noire des assassinats quotidiens et des incendies d’origine criminelle, dont le plus récent est celui qui a ravagé hier encore le marché du Port (Nan Guérites), décapitalisant de manière irréparable des centaines de microentrepreneurs. 
Nous ne nous attarderons pas sur ces méfaits dans le cadre du présent article qui se bornera à traiter d’une question préjudicielle expliquant le manque d’engouement de la communauté internationale à aider Haïti à reconstruire les quartiers affectés par le séisme du 12 janvier 2010. Deborah Sontag, du New York Times, décrit le président Martelly comme « un musicien sans expérience politique[2]» promu par la communauté internationale à la plus haute fonction de l'Etat. Ce qu’elle  ne dit pas, c’est que ce personnage secondaire décalé, ou pour mieux dire décalqué de Sweet Micky, n’est pas un inconnu des milieux de toutes les dérives. C’est un nostalgique de l’ère jean-claudiste au cours de laquelle des centaines de millions de dollars d’aide internationale ont été engloutis sans le moindre résultat, si ce n’est l’exode massive d’Haïtiens fuyant la répression politique et la misère économique.
L’argent de la reconstruction, objet de convoitise absolue, est venu ajouter d’autres nœuds au problème de la corruption en Haïti. Les bailleurs de fonds traditionnels, pourtant connus comme receleurs et complices, ont verrouillé les décaissements pour se donner bonne conscience. Ils ont été accablés par les pratiques corruptrices de l'administration Martelly dès son installation et déroutés par la continuation du système de rétrocommissions institué sous le gouvernement Préval-Bellerive. Le détournement des fonds de PetroCaribe aux fins de passation de contrats de gré à gré avec les entreprises dominicaines de construction explique la réticence évidente des bailleurs de fonds traditionnels dans la reconstruction[3]
Le bilan définitivement négatif de la filière Venezuela-République Dominicaine crée des obstacles de taille dans ce domaine. Bilan qui contraste avec celui de la coopération cubaine où les seuls torts sont imputables à la partie haïtienne. En effet, à la date du 27 décembre 2010, selon Fidel Castro, des 625 médecins haïtiens diplômés à Cuba depuis 2006, 521 étaient intégrés à différents niveaux dans le système médical haïtien mais 104  travaillaient à l’étranger[4]. Haïti a encore des efforts à faire pour freiner l’hémorragie de ses cadres et bénéficier pleinement de l’assistance internationale.
La mise à nu des raisons du scandale des contrats
L’affaire des contrats signés avec trois compagnies dominicaines appartenant au sénateur dominicain Félix Bautista a laissé des traces et des cicatrices profondes. Nuria Peria[5], journaliste dominicaine crédible et courageuse, a présenté à la télévision dominicaine le 31 mars 2012 les relevés bancaires[6], les numéros de compte des entreprises dominicaines de construction indiquant les transferts d’argent aux deux principaux candidats à la présidence : Mirlande H. Manigat, pour 250 000 dollars, et Michel Martelly pour le gros du magot, soit 2 587 000 dollars. Ces derniers ont bénéficié des largesses des entreprises dominicaines qui violent, avec ces montants faramineux, la loi électorale fixant à deux millions de gourdes (50 000 dollars) le plafond des versements d’un particulier à un candidat. Les relevés bancaires exhibés par la journaliste dominicaine sont des justificatifs irréfutables des virements faits entre la BanReservas, la Banco Popular en République Dominicaine et la Unibank en Haïti au compte de Michel Martelly.
Comme le dit le journaliste Jean-Michel Caroit, « ces fonds proviennent des entreprises Hadom (dont Félix Bautista possède 98% des actions), Diseño de Obras Civiles y Electo (DOCE) et ROFI. Hadom et ROFI sont deux des entreprises du sénateur Bautista qui ont obtenu, en une seule journée, le 8 novembre 2010, des contrats d'un montant total de 385 millions de dollars pour la reconstruction d'Haïti[7]. » Au fait, 500 millions quand on ajoute les contrats de DOCE. Les entreprises HADOM et DOCE avaient respectivement trois mois et quatre ans d’existence, soit moins que les cinq ans requis dans le dossier d’appel d’offres (DAO), quand leurs contrats ont été signés en Haïti[8]. Quel est le pathos, la motivation réelle de ces huit attributions de marché à trois compagnies dominicaines en une journée ? La mise à nu des raisons de ce délire de contrats  avec les entreprises de Bautista n’est pas difficile. 
La corruption financière a trouvé un autre moyen de griser les nouveaux détenteurs du pouvoir. La nouvelle équipe, dont on est convaincu qu’elle n’est intéressée que par la jouissance et les plaisirs, a voulu faire croire qu’elle est d’une surprenante virginité. Pourtant, elle bat les records de déliquescence de l'administration Préval-Bellerive.  Elle s’y enracine en lui donnant une autre dimension dans la dépravation. Elle confirme le mot de Scott Wilson du Washington Post qui disait en 2002 que Martelly est « un favori des voyous qui travaillaient pour le compte de la dictature familiale détestée des Duvalier[9]. » En plein dans le délit d’initié, l’Haïti de Martelly est loin d’être l’incarnation du lien établi par Bernard Mandeville entre les vices privés et les vertus publiques[10].
L’apologie de l’inculture politique
Dans cet univers détrempé de peurs, de lâchetés et d’impunités, le président Martelly  fait les frais du désarroi de la communauté internationale, après avoir bénéficié d’elle. En effet, la communauté internationale ne s’est jamais remise de la désillusion amoureuse causée essentiellement par le jeu ambivalent des anarcho-populistes qui ont appliqué des politiques d’ajustement structurel et opéré les coupes budgétaires tant préjudiciables aux démunis. Elle ne voulait plus avoir affaire à des subalternes arrogants ou experts en marronnage.
Comme l’affirmait en décembre 2010 Ricardo Seitenfus, représentant spécial du secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA) en Haïti, « le modèle révolutionnaire haïtien fait peur aux grandes puissances. Les États-Unis ne reconnaissent l’indépendance d’Haïti qu’en 1865. Et la France exige le paiement d’une rançon pour accepter cette libération. Dès le départ, l’indépendance est compromise et le développement du pays entravé. Le monde n’a jamais su comment traiter Haïti, alors il a fini par l’ignorer. Ont commencé deux cents ans de solitude sur la scène internationale[11]».
La propulsion du président Martelly, reconnu par tous pour son inculture politique,  au devant de la scène tient à cette psychose de la communauté internationale, elle-même prise aussi entre l’enclume et le marteau : entre le poulin d’un Préval dont elle vient de découvrir la mauvaise foi manifeste et une Mirlande H. Manigat à qui elle n’arrive pas à faire confiance. Peur décuplée par ce scandale financier haïtiano-dominicain qui oblige cette communauté internationale aux abois à couper les vivres au gouvernement Martelly, le privant de  l’aide budgétaire essentielle à sa survie. La communauté internationale préfère laisser Martelly se précipiter seul dans la falaise. Le déficit budgétaire a atteint en 2012 le niveau record de 6% par rapport au produit intérieur brut (PIB), soit près de 500 millions de dollars, en hausse par rapport au niveau de 1.85% au moment de la prise de pouvoir de Martelly en 2011. Un  niveau aussi élevé, fruit de dépenses inconsidérées (carnavals, voyages, sinécures, etc.), n’a jamais été atteint depuis 1984, année précédant les émeutes des Gonaïves qui ont conduit à l’effondrement du régime Duvalier en février 1986. Cette politique d’accroissement du déficit budgétaire ne peut avoir qu’un effet négatif sur les taux d’intérêt déjà élevés et sur le crédit au secteur privé.        
 L’obsolescence accélérée du gouvernement Martelly était annoncée dès les premiers jours par la découverte des contrats  scandaleux conclus avec les firmes dominicaines dans la nuit précédant la prestation de serment du nouveau président. La première victime sera Daniel-Gérard Rouzier, immolée sur l’autel de la corruption. L’équipe parallèle mise en place depuis survit d’expédients en refusant jusqu’aux possibilités de formation sur le tas inhérentes à la pratique du pouvoir.  À preuve, les attaques répétées contre les journalistes, les étudiants, les parlementaires.  Cela explique à la fois les piétinements, les  reculs, ainsi que les velléités passagères de réformes de ce gouvernement. Le président Martelly a refusé que son premier ministre Garry Conille aille jusqu’au bout de l’enquête sur les contrats scandaleux signés avec les entreprises dominicaines liées à Félix Bautista dans les derniers mois du tandem Préval-Bellerive. Le rapport préliminaire de la commission d’audit le rongeait de l’intérieur. Il menaçait de briser sa vie,  de compromettre ses nouvelles amitiés dominicaines, d’empoisonner ses relations avec René Préval et son cousin Jean-Max Bellerive, bref de lui enlever le sommeil.
La corruption des consciences
On peut discuter indéfiniment de la signification du fait que des entreprises dominicaines aient financé des candidats haïtiens au cours de la campagne électorale. On peut débattre des effets que ce type d’intervention dans la vie politique haïtienne risque d’avoir sur la remise à niveau de l’économie nationale. Haïti pourra-t-elle jamais rééquilibrer sa balance commerciale avec son voisin ? Dans un article publié en août 1982 sur les rapports haïtiano-dominicains dans Le Monde Diplomatique, je disais que « la sclérose des structures politico-administratives et l’anarchie économique plongent la bourgeoisie haïtienne dans le désarroi : sans perspective à long terme, elle n’a d’autre recours que d’accepter la domestication. La puissance du clan syro-libanais – au sein duquel les familles Cassis, Mourra, Handal, Accra, Hakime, etc. sont actives dans la vie économique des deux pays – favorise ce projet[12].» Ce qui s’est précisé depuis. Les exportations dominicaines annuelles vers Haïti sont passées de 647 millions de dollars en 2009 à un milliard et deux cent millions de dollars en 2012 tandis qu’Haïti n’exporte vers son voisin que des produits d’une valeur annuelle de 10 millions de dollars.  Minable !
Mais ce qui est carrément inacceptable, c’est que six mois après son accession au pouvoir,  soit le 3 et le 5 novembre 2011,  le président Martelly aurait reçu des associés de Bautista  un transfert de 100 000 dollars  et un autre de 150 000 dollars. Les services secrets américains en savent long ! On ne saurait répondre n’importe comment à des accusations aussi graves. Le gouvernement ne dit plus « l’enquête se poursuit ». Il décide carrément de ne pas faire d’enquête. La justice haïtienne ne fait même pas semblant de lever le petit doigt. Ce qui est encore plus grave, c’est que l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), le Parlement et la société civile n’ont pas donné à ces révélations les suites qu’elles exigeaient. Elles auraient dû soit déclencher une enquête en bonne et due forme qui aurait pu culminer en la destitution du président Martelly, soit conduire à une action judiciaire en diffamation contre les journalistes Nuria Peria et Jean-Michel Caroit, si les relevés bancaires se révélaient faux. De l’avis de plus d’un, l’intervention des services secrets dominicains a mis ce dossier sous le boisseau, des deux côtés de la frontière.
Mais ce qui pouvait passer pour de l’inertie a été vite démenti par les manifestations tenues au Cap-Haïtien, aux Cayes, à Hinche, Léogane, Petit-Goâve, Jacmel, Jérémie et à la Capitale. La corruption d’une majorité de parlementaires a suspendu leurs consciences dans le vide. Mais les récentes manifestations de rue  ont montré que la société haïtienne a encore des forces qui peuvent un jour frapper du poing sur la table et dire dans un accès de colère que ça suffit : « Basta ! ». Elles peuvent changer le cours des  choses. La stratégie appliquée par la communauté internationale à travers, entre autres, ses diplomates accrédités en Haïti, consiste aussi à corrompre les consciences pour tenter d’empêcher  qu’aucune lueur d’espoir ne soit  possible pour Haïti  après Préval.  C’est que cette communauté est, elle aussi, très friande de contrats de gré à gré, pour elle-même et ses propres barons de la pauvreté.
 N’a-t-on pas vu après le tremblement de terre de janvier 2010 un certain Lewis Lucke, ancien haut cadre de l’USAID, démissionner de son poste et s’établir en Haïti avec un mirobolant salaire de 30 000 dollars le mois[13]. Lewis Lucke devait obtenir deux contrats de gré à gré de 10 millions de dollars chacun, le premier de la Banque mondiale et le second de CHF International, devenu depuis Global Communities Partners for Good.  Le « capitalisme du désastre » dénoncé par Naomi Klein[14] une semaine après le séisme du 12 janvier 2010 a su, comme partout ailleurs, déclencher en Haïti la spirale infernale de l’enrichissement de quelques entrepreneurs et de l’appauvrissement continuel des populations affectées.
Le pillage va donc bon train, et une fraction de 50 millions de dollars issue des contrats avec les firmes dominicaines totalisant 500 millions de dollars est utilisée pour construire une université dans le Nord d’Haïti. Comme par hasard, la construction est confiée à l’entreprise Constructora Mar de Micalo Bermudez, un associé de l’éternel Félix Baustita[15]. En fait, il s’agit de souligner les aspects bénéfiques de la corruption et d’empêcher toute enquête publique sur l'administration Préval-Bellerive. Le tour est ainsi joué avec la création de quelque chose d’honorable à partir de la corruption.  En laissant de côté la loi et la justice.
La politique tèt kale est cuisinée à la sauce du parti INITE, ou de ce qu’il en reste. Étonnant ou détonnant, on a vu le sens de la démesure dans ses rejets de certaines candidatures au poste de Premier ministre et dans la complaisance manifestée quand la personnalité proposée faisait son affaire. Le personnel diplomatique haïtien regorge maintenant de diplomates sans formation aucune, dont le seul mérite est d’être apparentés à un député ou un sénateur. La politique se résume à une bataille pour les « places » et les jobs au gouvernement. Rien de plus, même si cela coûte très cher, soit 39 millions de dollars par mois[16]
Un chemin semé d’embûches
Dans le combat multiséculaire qu’elle livre pour s’affranchir de la tyrannie et de la bêtise, la société haïtienne a fait des avancées. Les forces démocratiques ont fait des conquêtes. Elles ont même atteint des sommets, comme c’est le cas avec la Constitution de 1987, pour ensuite subir des reculs. Mais elles trouvent toujours la force pour repartir et recommencer à grimper vers de nouveaux sommets. Le courage des alpinistes de la démocratie haïtienne a été résumé ainsi par l’économiste Edmond Paul, le plus grand d’entre eux. 
« Ce n’est pas que, plus d’une fois, le despotisme ne disputât et n’annulât ces conquêtes. Nous observons que, nonobstant les revers, la nation fut ardente à les revendiquer, et non pas sans succès. De tels résultats ressortiront précieux aux yeux de qui voudra considérer que la société haïtienne naquit semblable à un monde renversé la tête en bas, où les plus inférieurs de ses membres, nous entendons dire les moins préparés, montèrent subitement à la surface, devinrent les éléments les plus consistants de l'ordre social nouveau, doués, par conséquent, de la vertu de l’affirmer plus solidement aux yeux de l’ennemi du dehors, et que cela accoutuma le peuple à porter ou à souffrir à la tête de son administration intérieure des hommes incultes qui n’y pouvaient désormais que le mal[17]
Des incultes ne sachant faire que le mal ont sauvagement exploité le pays et l’ont mis en coupe réglée. Le mal ne cesse de déborder. Le président Martelly tire sans retenue sur la corde avec un gouvernement qui n’arrive pas à présenter au Parlement en deux occasions un rapport sur les dépenses d’urgence de 5  milliards de gourdes (115 millions de dollars au taux du jour) occasionnées par l’ouragan Sandy. La fenêtre d’opportunités se rétrécit chaque jour, car, tout en étant généralement une caisse de résonance du pouvoir, il y a au Parlement des gens sérieux qui ne veulent pas couler avec le pouvoir exécutif. À preuve, la lettre ouverte à la Nation publiée le 26 décembre 2012 par les Parlementaires pour le renforcement institutionnel (PRI). Surtout à l’approche de la période carnavalesque où le gouvernement est condamné à faire les frais des sarcasmes de la population. L’homme du men diri-a  du carnaval de 2002 ne peut l’avoir oublié aussi vite !
La prolongation au 5 janvier 2013 de l’état d’urgence décrété originellement le 31 octobre 2012 pour un mois, comme l’a fait l'administration Martelly-Lamothe, est la meilleure façon pour lui de programmer sa propre mort. C’est une grande erreur de vouloir se cacher derrière l’état d’urgence pour gouverner n’importe comment sans rendre de comptes. Cela revient à retomber dans le précipice creusé par l'administration Préval-Bellerive qui a orchestré le scénario de faire revenir le dictateur Jean-Claude Duvalier en Haïti en janvier 2011. Un gage à Martelly ? Ultime fourberie du président Préval qui, en favorisant ainsi le duvaliérisme, a réussi à brouiller les pistes. Tout le drame d’Haïti vient justement de ces manipulateurs conduisant le pays à sa perte et qui ont le toupet de mettre tous les torts sur la communauté internationale.       
Avec le pouvoir suprême, le président peut tout se permettre. Et le vertige du « pouvoirisme », le pouvoir absolu à n’importe quel prix, peut même lui faire répandre du sang à sa guise. Comme les trois singes chinois de la sagesse, il n’aura qu’à déclarer ensuite : « Je ne vois rien, je ne sais rien, je n’entends rien ». Personne n’osera le contredire. Sa seule crainte est celle d’un soulèvement populaire. S’il lui reste encore un certain sens des réalités, il devrait savoir que le lait empoisonné qu’il a tété du pouvoir Préval-Bellerive risque à tout moment de lui repasser par le nez.
En ce début de l'année 2013, on peut dire que le président Martelly se trouve pris entre l'enclume et le marteau. L'enclume étant sa fragile base rose et blanche, la clientèle des défilés carnavalesques, les vestiges et les transfuges d'INITE et la communauté internationale. Le marteau, ce qui reste de sain dans ce pays laminé par le destin : les étudiants, les crève-la-faim, les entrepreneurs nationaux écartés par le pouvoir, les paysans, les déshérités, les secteurs patriotiques de la société civile, des médias et de l’intelligentsia qui crient leur faim et leurs aspirations à un monde meilleur.


Leslie Péan
[1] Leslie Péan, « Les manifestations contre la politique du ridicule et de la dérision », Le Nouvelliste, 19 octobre 2012. [2] Deborah Sontag, « Rebuilding in Haiti Lags After Billions in Post-Quake Aid », New York Times, December 23, 2012. [3] Idem. [4] Fidel Castro Ruz, Reflections of Fidel, Granma International, December 27, 2010. [5] « Nuria revela que Félix Bautista y amigos regalaron millones de dólares a Martelly », Acento.com.do, 02 de abril del 2012. [6] Nuria Peria, « Documento del caso Félix Bautista », Voir http://www.scribd.com/doc/87837992/Les-documents-presentes-par-Nuria-Piera-sur-Felix-Bautista [7] Jean-Michel Caroit, « Les pièces du scandale », Le Nouvelliste, 2 avril 2012. [8] « Le rapport préliminaire de la Commission d'Audit (CA) », Haiti-Observateur, no. 28, 14-21 mars, 2012. [9] « a favorite of the thugs who worked on behalf of the hated Duvalier family dictatorship », Scott Wilson, « Political Notes Fill Carnival In Haiti », The Washington Post, February 13, 2002, p. A22. [10] Bernard Mandeville, La fable des abeilles, ou les vices privés font le bien public (1714), Paris, éd. Vrin, 1998. [11] Ricardo Seintenfus, « La solidarité internationale en Haïti remise en question », Le Temps, Genève, 20 décembre 2010. [12] Leslie Péan, « À l'ombre de la République Dominicaine - L'Alliance hégémonique insulaire », Le Monde Diplomatique, numéro 381, Août 1982, p. 10. [13] Bill Quigley and Amber Ramanauskas, « Haiti: Where is the Money? », Counterpunch, January 3, 2012. [14] Naomi Klein, « Haiti Disaster Capitalism Alert: Stop Them Before They Shock Again », January 13th, 2010. On lira du même auteur The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism, Alfred A. Knopf, Canada, 2007. [15] Jean-Michel Caroit, « Un scandale de corruption entache les autorités dominicaines et haïtiennes », Le Monde, 3 avril 2012. [16] International Monetary Fund, Haiti Fourth Review Under the Extended Credit Facility, Washington, D.C., August 2012, p. 15. [17] Edmond Paul, OEuvres Posthumes, Tome I, Paris, Dunod et Vicq, 1996, p. 132.

mercredi 2 janvier 2013

Identification et Systématisation des Produits Locaux




Identification et Systématisation des Produits Locaux
Bernard ETHEART
30 DEC. 2012
En février 2010, soit environ trois semaines après le tremblement de terre, la Fondation Haïtienne pour le Développement Intégral Latino-Américain et Caraïbéen (FONHDILAC) sortait un PLAIDOYER POUR LA REFONDATION DE LETAT DHAITI SELON UNE VISION HAITIENNE. Une des idées-forces de ce Plaidoyer était la nécessité d’une vraie décentralisation avec pour objectif la réduction de l’exode vers Port-au-Prince, voire un renversement de la tendance.
Partant de l’idée que les deux principaux facteurs à l’origine de l’exode vers Port-au-Prince étaient (i) l’absence d’infrastructures de base et de services et (ii) le manque d’opportunités d’emploi (chômage), nous avons proposé la création de pôles de développement, éventuellement au niveau des chefs-lieux d’arrondissement, qui seraient dotés d’équipements dans les domaines (i) de l’éducation : écoles, lycées voire universités ; (ii) de la santé : centres de soins d’urgence, dispensaires, hôpitaux ;(iii) de l’approvisionnement en commodités de base : eau, énergie, communication ; sans parler (iv) de complexes administratifs dignes de ce nom, de manière à ce qu’on ne soit pas obligé de se rendre à Port-au-Prince pour la moindre démarche.
Sur le plan économique, nous avons pensé au développement, au niveau de chacun de ces pôles, de filières agricoles en partant des produits les plus « porteurs » dans la zone concernée. Une telle proposition peut rester au stade de vœu pieux tant qu’on n’aura pas entrepris d’identifier ces produits qui pourraient permettre le développement d’une filière et à la fonhdilac nous n’avions pas les moyens d’entreprendre un tel travail.
Et voilà que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a défini une stratégie de création d’emplois dans une perspective de croissance inclusive à partir des produits locaux. Cette stratégie est partie du fait que les expériences réalisées dans les pays en voie de développement ont démontré que « le développement et le renforcement des MPME (Micro, Petites et Moyennes Entreprises) spécialisées dans la production locale facilite une meilleure valorisation des matières premières locales, l’augmentation de la valeur ajoutée de la production locale, la création d’emplois productifs, la fixation de la population dans leurs communautés respectives et la réduction de la pauvreté des catégories sociales vulnérables, sans oublier que cela conduit à la valorisation des personnes elles-mêmes ».
Dans la concrétisation de cette stratégie, le PNUD a entrepris d’organiser, avec le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI), une série d’ateliers (un dans chaque département, sauf l’Ouest qui en a eu deux) pour l’identification et la systématisation des produits locaux dans une perspective d’amélioration de la qualité et de la commercialisation de ceux-ci. Une telle démarche ne pouvait pas laisser la FONHDILAC indifférente ; nous y avons donc participé en assurant la logistique, soit en tant que FONHDILAC, pour l’atelier du Nord-Est, à Fort Liberté, soit à travers une institution membre de la FONHDILAC : Hydrotech pour l’atelier du Centre, à Hinche, CEHPAPE et FONDTAH pour les ateliers de l’Ouest, à Petit Goâve et à Port-au-Prince.
En ce qui concerne la participation, on a tenté d’avoir un éventail aussi large que possible en invitant
-        des représentants des Directions Départementales de Ministères (Agriculture, Tourisme, Commerce et Industrie, Affaires Sociales et Travail, Condition Féminine et Droit de la Femme) ;
-        des Représentations des Associations de la Société Civile (Chambre de Commerce et d’Industrie, ONG locales, associations touristiques, associations de producteurs, coopératives de production, OCB dans les secteurs de production ;
-          des représentants des Autorités Locales (Association des Maires ou Mairie de la Ville ou l’atelier est organisé) ;
-          au moins 1 Représentant des Associations Politiques ;
-          au moins 5 entrepreneurs locaux / promoteurs de produits locaux dans des secteurs représentatifs ;
-          quelques vendeurs de produits locaux ;
-          les médias (Radio et Télé).
D’une manière générale les ateliers se déroulent suivant le même programme. Après les propos de bienvenue et la mise en contexte par le consultant Karl Maxime Alliance responsable de la mise en œuvre du programme, les participants sont répartis en groupes de travail avec pour tâche d’identifier les produits représentatifs du département, classés en trois catégories :
1.       Patrimoine naturel/culturel
2.       Agriculture
3.       Artisanat/petite industrie
Les participants sont ensuite réunis en plénière pour la mise en commun des résultats. A partir de cette liste unique, les groupes de travail ont à retenir 10 produits, en tenant compte des critères suivants :
-          Capacité d’augmenter la production
-          Existence d’un savoir faire local
-          Potentiel de création d’emplois
-          Potentiel de la chaine de valeur (augmentation de valeur ajoutée)
-          Existence de marché
-          Potentiel de diversification de produits dérivés
-          Impact environnemental (biodiversité, fragilité, produit en voie de disparition)
A partir de cette nouvelle liste restreinte les groupes de travail auront à identifier cinq produits qui seront retenus et pour lesquels on dressera une fiche technique comprenant :
·         Définition du produit et des produits dérivés,
·         Définition des acteurs,
·         Définition du circuit,
·         Relation entre les acteurs,
·         Valeur ajoutée,
·         Contraintes,
·         Recommandations.
On a envie de dire, comme l’ont souvent fait les participants, « tout cela c’est bien joli, et après ? » Le consultant a tenté de les rassurer en disant que le PNUD va faire un effort pour la mise en œuvre des recommandations sorties de ces ateliers ; le PNUD aurait même déjà des fonds disponibles pour réaliser des expériences pilotes dans deux départements. Mais, même en dehors de cela, cet exercice a le mérite de fournir des indications pour la mise en application des propositions de la FONHDILAC.
Bernard Ethéart
HEM Vol. 26 # 50 du 02-08/01/2013

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