dimanche 22 septembre 2013

BFP LA FORMULE GAGNANTE



INDUSTRIALISATION  D’HAÏTI
BFP LA FORMULE GAGNANTE          
Jean Erich René                                                                                                         
17 Septembre 2013                                                
BANQUE  
FINANCEMENT PROJETS  
                                    
La pauvreté n’est pas une tare. Elle s’explique  surtout par le manque  d’accès des classes défavorisées aux technologies appropriées, aux sources de financement et à l’information. Ce ne sont pas les idées qui leur manquent  mais elles se voient réduites à néant, faute de pouvoir concrétiser leurs projets. Il est insensé d’entreprendre des initiatives isolées puisque depuis 1987 nous sommes pris dans l’engrenage du système-monde. Si nous ne voulons pas être phagocytés, il faut se mettre au diapason.

D’une pierre on peut faire plusieurs coups. En lieu et place du Bureau de Monétisation de Projets, une BANQUE DE FINANCEMENT DE PROJETS (BFP) peut contribuer davantage à diminuer considérablement la pauvreté qui s’explique par une insuffisance ou une absence totale de revenu. Les victimes, contraintes à leur misérable sort  ne vivent que d’expédients. En Haïti, compte tenu du système de prêt hypothécaire, jusqu’à présent on ne sert que les intérêts des nantis c’est-à-dire ceux et celles qui ont déjà tout. Les autres qui n’ont rien du tout sont exclus.

 Il est quasi impossible d’atteindre une certaine performance et dégager un revenu substantiel sur le marché des biens et des services sans un capital de départ  et un minimum de connaissances utiles. La micro-finance constitue l’arme la plus efficace pour combattre la sous-production de l’économie haïtienne et partant notre sous-développement. Si Haïti était reconnu comme la Perle des Antilles par la France,  c´était grâce à sa production industrielle intense et l’importance de ses exportations vers la Métropole. Notre vocation industrielle n’est plus à prouver puisqu`elle était déjà éprouvée dans le passé.
L’établissement d’un Système Financier Décentralisé (SFD) en partenariat avec nos anciens Centres de production agro-industrielle permettra de rééditer les exploits d’antan avec un rendement beaucoup plus élevé parce que dans la nouvelle conjoncture  la machinerie supplée à l’esclavage. Il demeure entendu que pour répondre à d’autres besoins, d’autres structures doivent être dressées dans la foulée des initiatives de redressement économique d’Haïti. Le Gouvernement Martelly Lamothe pourrait cueillir la palme du pionnier de l’éveil industriel national en mettant à profit les ressources tant humaines que matérielles disponibles. Grâce au micro-financement et à l’appui technique indispensable, Il ouvrira certes la voie au développement économique et social d’Haïti.

L’État Haïtien, par le truchement de la BFP ou  BANQUE DE FINANCEMENT DE PROJETS, s’accordera le droit imprescriptible de définir et de financer légalement les grandes orientations de son axe économique selon le canevas d’un programme de développement embrassant les potentialités agricoles, agro-industrielles, artisanales et minières du sol et du sous-sol haïtiens.
La BANQUE DE FINANCEMENT  DE PROJETS aura pour mission de :

1.   Identifier les possibilités d’industrialisation et de commercialisation de nos 135 Communes
2.   Apporter les fonds nécessaires, sous forme de crédit orienté, aux différents projets.
3.   Veiller à la mise en œuvre des projets dont la responsabilité d’exécution  et le suivi technique relèvent de chaque opérateur.

Les fonds seront avancés séquentiellement c’est-à-dire selon les différentes étapes d’exécution. La priorité sera accordée d’abord à l’agro-alimentaire et l’industrie de la construction.

Pour une mise en situation plus concrète, grâce à la micro finance, créons une nouvelle génération d`hommes d’affaires haïtiens en identifiant de manière objective les pistes possibles d’industrialisation d’Haïti. Pour faciliter notre éveil économique, nous allons nous inspirer des catalogues de production d´un pays en voie de développement tel que l´Inde  qui a connu un essor économique en faisant de la micro finance et de la micro industrie  ses chevaux de bataille. Construisons nos pôles de développement, à partir de nos ressources en matières premières afin de nous libérer de toutes contraintes externes relativement à nos intrants. Le développement économique commence d’abord par l’éducation. Compte tenu de nos dotations en facteurs de production, par le truchement de l’internet, de copieuses informations seront disponibles relativement à

1.   l’identification et à la localisation des matières premières indispensables,
2.   les procédures scientifiques de préparation,
3.    les machineries indispensables et   leurs fournisseurs pour exploiter les filières suivantes :

a)   Micro-usine de sucre
b)   Micro-usine d’huile de cuisine
c)   Micro-usine d’alimentation animale
d)   Micro-usine de  transformation du riz paddy en riz glacé
e)   Micro-usine de fabrication du savon  (lessive et toilette)
f)    Industrie de conditionnement  des  Légumes
g)    Industrie du café
h)   Industrie des PVC
i)     Industrie de la peinture
j)       Industrie de la craie
k)      Industrie de fabrication de briques, tuiles en argile
l)       Industrie de fabrication des pavés en argile pour les rues
m)   Industrie cosmétique
n)    Industrie de fabrication des matériels sanitaires : lavabo, toilette, urinoir
o)    Industrie de la céramique : carreaux de mosaïque, assiette faïence, soupière, tasse, pot.
p)    Industrie du fer forgé et leur chromage par galvanisation
q)    Industrie de production de sel de table,  chlore  et  hydrogène
r)      Industrie de la vannerie
s)     Industrie de la broderie

Avec la mondialisation, la crise économique se fait ressentir aussi à l’échelle mondiale. Aucune Nation du Monde ne peut vivre en autarcie. La preuve c’est que la chute du Wall Street a eu un effet domino. Les pertes ne sont pas seulement américaines, elles se sont répercutées de proche en proche comme un écho sonore dans toutes les régions du monde. La complexité des relations économiques nous invite à saisir le rôle combien important et indispensable des relations diplomatiques dans le monde d’aujourd’hui.

La vente des marchandises, les mouvements des capitaux, les règles d’imposition et les services y afférents deviennent si compliqués qu’on ne peut pas laisser faire sans entrainer des conséquences désastreuses. Désormais, comme la Chine et Taiwan, au niveau de nos Ambassades et Consulats il nous faut une évaluation rationnelle des enjeux, compte tenu des rapports de force, afin de garantir l'équilibre des échanges commerciaux et atteindre des objectifs économiques bien précis.
                           Jean Erich René                                                                                                                        
                        erichrene@bell.net                                                                                                                             
    



jeudi 5 septembre 2013

PetroCaribe: plus qu'une goutte d'or, la ZEP change la donne!

PetroCaribe: plus qu'une goutte d'or, la ZEP change la donne!
Le Nouvelliste | Publi le :04 septembre 2013
 Nesmy Manigat @nesgat
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L'or noir de PetroCaribe n'a cessé d'enflammer les débats sur la coopération Sud-Sud depuis que El Comandante Chavez a promu l'accord énergétique de 2005. Cette facilité de paiement qui permet aux pays bénéficiaires de disposer d'environ la moitié des recettes de la vente des produits pétroliers sur leur marché intérieur de cet or noir est une véritable manne du ciel. Un financement atypique non lié à aucun projet spécifique. A l'encontre de l'aide publique au développement traditionnelle octroyée par les bailleurs de fonds connus et assortie de multiples conditionnalités, le Venezuela, grâce à ce crédit-fournisseur, permet aux 18 pays membres de décider souverainement des affectations de cette ressource rare et de rembourser graduellement le capital. Si la facture déjà payée à PDVSA du Vénézuela s'élève à près de 1,2 milliard de dollars, 1.1 milliard restant, non encore payé a pu être mobilisé pour être injecté dans l'économie. Cette dette a commencé à être payée au mois de mai dernier. Ce montant aurait été de 1.5 milliard si Chavez n'en avait pas annulé 395 millions après le séisme du 12 janvier. Tout cela a permis au pays de financer son budget d'investissement public, soit 19.5 milliards de gourdes, rien que pour l'exercice fiscal 2012-2013. Aujourd'hui fort du succès de ce mécanisme de financement jugé non contraignant et sans conditionnalité par les États membres, cet accord énergétique s'élargit à travers un mécanisme géopolitique et économique qui prend la forme d'une zone économique. L'objectif est de permettre en plus du pétrole de promouvoir des échanges de biens et services dans différents domaines dont les transports et communication, la production agricole, le tourisme, l'artisanat artistique et utilitaire, la formation dans le cadre d'une université régionale de solidarité. Autrement, une utilisation saine de PetroCaribe devrait non seulement permettre à Haïti de disposer d'un appui substantiel à son budget pour sa politique énergétique, pour ses projets sociaux, mais aussi pour avoir accès à des marchés régionaux avec la possibilité de coproduction complémentaire avec des États-membres. C'est dans ce contexte qu'Haïti reçoit le 11e Conseil des ministres de PetroCaribe qui poursuivra ses discussions sur les termes de référence pour la constitution de la Zone Economique Petrocaribe (ZEP), approuvé par les chefs d'Etat de la région à Managua en juin dernier. Derrière ce succès diplomatique incontestable qui a valu à Haïti d'être retenue pour accueillir cet évènement historique, se cachent de grands enjeux dont il convient d'en relater les plus importants : Une opportunité énergétique encore à saisir Il convient de se rappeler que l'initiative PetroCaribe avait pour objectif dans un premier temps de réduire les inégalités d'accès aux ressources énergétiques, par la voie d'un « nouveau schéma plus favorable d'échanges équitables et justes » entre les pays de la région des Caraïbes et d'Amérique centrale. Huit ans après la signature de cet accord énergétique, Haïti a pu surtout profiter de la première phase qui concerne surtout l'approvisionnement en pétrole. Environ 26 millions de barils ont été importés à date au titre de cet accord. Depuis, trois centrales énergétiques ont vu le jour avec les fonds de PetroCaribe, sans toutefois résoudre la grave crise d'électricité qui affecte l'économie du pays malgré la subvention très discutable de l'EDH et la gestion par celle-ci de son système d'approvisionnement, de distribution et de facturation de son offre. Trois autres points importants figurant dans l'accord restent à être abordés par le pays. Il s'agit du développement de l'offre de gaz, de la promotion des énergies alternatives et de l'appui aux économies d'énergie. Haïti devra rapidement passer à ces autres phases, car PetroCaribe a déjà construit une infrastructure de 13 coentreprises avec 10 pays de la région pour assurer le stockage et le transport d'hydrocarbure, ainsi que le projet de construction et d'amélioration des quatre raffineries de Cuba, de la Jamaïque, de la République dominicaine et du Nicaragua. Cette prochaine phase pour Haïti devra aussi mettre l'accent sur la définition d'une politique énergétique en s'inspirant des exemples à succès de la région et en profitant de l'expertise disponible dans cet espace régional. Une ressource accessible, entraînant une grande dépendance. Sans PetroCaribe, de nombreux programmes sociaux récents du gouvernement n'existeraient pas. Le programme de stabilisation des prix, non plus. La plupart des projets de reconstruction des bâtiments publics et autres infrastructures du genre non plus. En clair, la liste des réalisations du gouvernement actuel en termes d'infrastructures économiques et sociales est à mettre en grande partie sur le compte de PetroCaribe. Certes, il resterait les routes de l'Union européenne et les infrastructures et équipements scolaires de la BID. Mais, PetroCaribe constitue la seule source de disponibilité sûre et mobilisable à très court terme. En effet, si Haïti devait vivre avec ses moyens propres, ses dépenses de fonctionnement d'investissements ne dépasseraient pas 120 dollars américains par habitant contre environ les 300 prévus dans le cadre du budget incluant l'aide publique internationale. Aujourd'hui ces chiffres montrent que cela fait moins de 50 cents par habitant par jour que génère l'État pour subsister et contribuer au bien-être de ses 10 millions de citoyens. Dans ce contexte, l'apport de PetroCaribe est extrêmement important, car elle rajoute sans condition environ 15 cents au 30 dont le pays dispose librement pour fixer ses priorités. La République dominicaine avec ses moyens propres dépensent environ 3 dollars par jour par tête d'habitant. Certes, tous les fonds octroyés à l'État haïtien, qu'il s'agisse des rares prêts ou des dons de l'ensemble des bailleurs, sont sensés respecter les priorités du gouvernement, mais la pratique raconte une autre histoire. Souvent la bureaucratie internationale rencontre les pesanteurs locales, d'où la faible exécution des montants inscrits dans le budget d'investissement et la grande tentation d'une sur-utilisation de PetroCaribe, vu son accessibilité. Cela pose aussi l'importance d'une incontournable et mal-aimée réforme fiscale en Haïti afin d'élargir l'assiette fiscale. Cela suppose, également en amont, une réforme économique pour élargir en nombre et en diversité de secteur les contributeurs que sont les entreprises et augmenter l'épargne intérieure qui pourrait suppléer au manque de capitaux internationaux actuels. En attendant, cet accord entraîne une dépendance extrême des récents gouvernements à cette source de financement. Cela doit être apprécié et corrigé pour en éviter les travers. Une dette utilisable pour construire une solvabilité Quand la banquière et ex-ministre des Finances Marie-Carmelle Jean-Marie déclarait que l'annulation de la dette d'Haïti fut une erreur stratégique, car elle coupait la route à des marchés internationaux de financement de grande envergure, cela a soulevé un tollé dans certains milieux. Le problème posé est tout de même resté entier car Haïti est davantage vue comme un pays pour la philanthropie et non par ceux à la recherche d'un retour sur investissement. L'étiquette de pays en faillite est encore reprise par certaines agences internationales pour qualifier l'économie du pays. Aujourd'hui, le milliard de dette de PetroCaribe représente le seul et réel prêt du pays à côté de la BANDES, la banque de développement du Venezuela pour le financement de l'aéroport du Cap-Haïtien et d'un ancien prêt de Taiwan restructuré déjà à maintes reprises. Aujourd'hui, le niveau de solvabilité du pays n'est même pas connu, ni mesuré au niveau international. Aussi, l'autre grand défi du Centre de facilitation des investissements (CFI), au delà du classement du « Doing business » et des satisfecit du FMI, est d'inscrire le pays dans le classement des principales agences de notation connues qui donnent le baromètre aux investisseurs. On sait par exemple qu'un pays comme la Jamaïque au 31 mars 2013 recueillait une moyenne de «C» auprès de 3 des principales agences la S&P, Fitch, Moody's tandis que la République dominicaine et le Venezuela obtiennent un «B» avec des variantes selon la nomenclature. Il est donc important que le pays s'applique à rembourser dans les délais et dans les termes permis par PetroCaribe cette dette, de façon à commencer à se construire une côte de crédibilité internationale. D'où le défi de bien s'assurer que les investissements réalisés avec ce financement, y compris dans le domaine social, intègre cette notion de saine gestion et de retour sur investissement. Un marché élargi et complémentaire à conquérir Lors du 8e sommet des chef d'État et de gouvernement de PetroCaribe qui s'est tenu à Managua en juin 2013, les leaders présents ont réaffirmé qu'un Conseil des ministres de l'Economie et du Commerce de PetroCaribe devait se réunir dès que possible pour prendre les dispositions nécessaires pour évaluer des formes innovantes d'associations conjointes dans les secteurs productifs afin de renforcer l'indépendance économique régionale. Les premiers documents des groupes de travail qui oeuvrent à mettre en oeuvre la ZEP soulignent qu'il ne s'agira pas d'une simple zone de libéralisation des échanges, mais plutôt « d'une zone économique sous-régionale, qui vise à l'articulation et à la complémentarité des appareils de production ». Il est évident qu'il faudra aussi trouver l'articulation juridique avec les autres schémas d'intégration en cours dont la CARICOM, la CAFTA, etc... Dans le cas d'Haïti, on sait que le problème n'a jamais été l'accès aux marchés extérieurs, déjà que le pays a du mal à atteindre les quotas qui lui sont octroyés, mais la capacité de production et la compétitivité de ses produits. Aussi, il sera difficile de penser à une exportation vers les autres pays de la ZEP qui serait un surplus d'une production pour le marché local, même si son sait que par exemple pour la farine, les Moulins d'Haïti et les Céréales d'Haïti S.A ont la capacité installée suffisante pour augmenter leur production. Mais, les exemples du genre restent rares. Les premières négociations entre le gouvernement et des producteurs ont levé le voile sur le potentiel de certains produits agricoles comme les tubercules, le miel, le sirop de canne, etc.. Mais de la coupe aux lèvres, il faudra un environnement d'affaires, un dialogue public-privé qui soient nettement plus propices que le climat actuel et qui soient de nature à favoriser le renforcement des entreprises qui ont un potentiel véritable en matière d'offre exportable. On sait que le Venezuela en particulier et d'autres pays pourrait absorber une partie d'une production ciblée. L'année dernière, la compensation de la facture pétrolière au Venezuela incluait la réception de 187 014 tonnes de sucre, 21.362 tonnes de viande de boeuf, 10,854 tonnes de pâtes alimentaires, 14.480 tonnes de haricots, 249 556 tonnes de riz paddy, et 51 142 tonnes de fruits. Cela suppose un soutien agressif du gouvernement à ces secteurs à côté du relèvement des tarifs douaniers sur certains produits. Tout compte fait, malgré sa complexité géopolitique et ses propres vulnérabilités, PetroCaribe représente une grande opportunité si Haïti peut en profiter. Aussi est-il essentiel que les projets mis en place permettent au pays d'atteindre son objectif, aujourd'hui encore réalisable, de pays émergent à l'horizon 2030. Le gouvernement ne réussira pas seul cette grande entreprise. Cela requiert une discipline assortie d'indicateurs de résultats qui mobilise à la fois le gouvernement, les partenaires économiques et sociaux à travers un dialogue franc, élargi et sans complaisance. Plus qu'une goutte d'or, PetroCaribe est une obligation de résultats, à la hauteur de ce succès diplomatique.
Nesmy Manigat @nesgat

Pour Gérald Mathurin : Pourquoi tombent les feuilles?

  Pour Gérald Mathurin : Pourquoi tombent les feuilles? Hugues Joseph J'ai repris ce texte Publié le 2018-03-12  par  Le Nouvelliste. Je...