mardi 23 novembre 2010

Impact du cholera sur l’agriculture haïtienne

Impact du cholera sur l’agriculture haïtienne
William Michel

Parler d’impact du cholera sur l’agriculture revient á parler des conséquences économiques de la maladie sur l’agriculture. Parler d’impact du cholera revient aussi á parler des mesures de mitigations envisagées pour corriger les effets négatifs de l’impact sur l’agriculture. Pour pouvoir parler des impacts du cholera sur l’agriculture, il faut connaître le virus, son habitat, son mode de propagation, les responsabilités du contaminateur parce que le virus se trouve dans le champs d’existence même des agriculteurs et des travailleurs agricoles haïtiens en particulier et de la population en général

1-Apparition de la maladie et mise en contexte
Il faut comparer la date du19 octobre de l’apparition du cholera en Haïti au « Night Eleven » du World Trade Center á New York qui a fait changer du tout au tout les conditions mondiales de sécurité . A partir d’aujourd’hui le cholera exige de la MINUSTHA, des Nations Unies et du gouvernement haïtien qu’ils revoient leur laboratoire d’ONG et se tournent vers l’institutionnalisation du pays et vers les grands travaux d’assainissement du territoire.

L’épidémie du cholera a éclaté seulement dans le pays le 18-19 octobre 2010 dans la région du Bas Plateau central et dans l’Artibonite, le long du fleuve du même nom. Son lieu d’apparition nous rappelle cyniquement l’origine de la peste porcine africaine (PEPADEP), la nouvelle maladie du porc « le Techens ou reins cassés » qui a débuté également dans le bas Artibonite et pour laquelle on n’a pas trouvé encore de vaccins.

Un mois après, même si du point de vue de contagiosité et de morbidité de la maladie, le cholera se révèle extrêmement grave avec mille trois cent soixante quinze décès déclarés et cinquante mille personnes contaminées , du point de vue agriculture, les impacts sont loin d’être visibles. Le cycle de production le plus court d’une plante agricole, l’épinard, prend un mois. Les légumes qui sont les cultures les plus exposées au cholera sont cultivés entre septembre á mars. Normalement ce mois ci, on devrait être au stade de pépinière. Certes, la multiplicité des écosystèmes agricoles permet la culture des légumes selon les endroits á d’autres époques de l’année et il peut arriver que la récolte de certains légumes coïncident avec l’apparition du cholera. Pour d’autres cultures comme le riz et le mazoubelle qui ont les pieds dans l’eau, leur cycle de production s’étend respectivement sur des périodes allant de quatre á neuf mois et se cultivent toute l’année. Le cresson n’a pas seulement les pieds dans l’eau, il vit dans l’eau, et se conserve dans l’eau même après récolte.

En dehors des plantes il y a dans l’aviculture, l’élevage des canards et des oies qui ont besoin de l’eau comme habitat préférentiel. Il y a les poissons et les fruits de l’eau comme la crevette, la tortue, les « sirik », les crabes, et éventuellement les fruits de mer comme le lambi, le homard, les huitres, les ,les crevettes marines qui sont péchés dans les eaux salines ou dans les mangroves qui représentent des niches écologiques privilégiées pour la reproduction de ces espèces ..Le caractère saumâtre de l’eau de ces écosystèmes représente aussi un milieu de choix pour le développement du vibrion cholerae.

Notons que le cholera est une maladie qui attaque exclusivement l’homme et qu’il n’empêche pas l’exploitation agricole de ces plantes ou de ces animaux qui vivent dans l’eau

Le cholera a un impact direct sur la commercialisation des produits de l’agriculture qui reviennent des rizières, des marais, des estuaires, des étangs, des lacs, des canaux d’irrigation ,des mangroves parce qu’ils sont souillés par le vibrion du cholera qui malheureusement semble s’étendre sur toutes les aires agricoles du pays.
Le système traditionnel de commercialisation des fruits et légumes, de la viande et des poissons dans le pays véhicule des dangers réels de propagation et de contamination du cholera á cause de la nature des ces produits qui exigent l’utilisation encore de l’eau pour garder leur fraicheur et pour ne pas perdre par transpiration trop d’eau qui diminuerait la valeur marchande de ces produits.

Le cholera a des impacts économiques direct sur le revenu des exploitants agricole parce que sa présence en Haïti crée deux nouveaux facteurs psychologiques locaux á savoir la stigmatisation des produits qui reviennent de l’eau et la peur des consommateurs pour tous ces produits sous la crainte qu’ils sont souillés par le vibrion cholerae.

Cette stigmatisation et cette peur psychologique sont réelles au niveau national parce que la population est informée de la contagiosité et de la morbidité de la maladie et dans certains endroits,elle observe avec leurs deux yeux la mort des concitoyens qui étaient pris au dépourvu par le microbe.

Cette peur et cette stigmatisation ont fait monter les coûts á la production des denrées agricole produites dans l’eau et ont fait baisser les revenus tirés de la vente de ces produits .Le cholera a pour effet d’augmenter la paupérisation de la classe des exploitants agricoles , et, étant la maladie des pauvres, des malnutris, elle affectera grandement la paysannerie haïtienne qui croupit depuis longtemps dans la misère abjecte de la pauvreté et de l’ignorance.

2-Connaissance du vibrion
Apprenons d’abord á connaître le virus avec le professeur émérite Christian Raccut du laboratoire National de Sante Publique, le docteur Jocelyne Louis de la direction de Promotion de la Sante et de la Protection de l’Environnement, le docteur Molière Pamphile, cette célébrité de l’ancienne direction division d’Hygiène Publique du MSPP »

2-1-Le microbe du cholera

Le cholera est une maladie qui attaque exclusivement l’homme. Il n’attaque ni les plantes ni les animaux. L’homme contacte la maladie en buvant l’eau et les aliments contaminés par les matières fécales des malades. Elle se développe dans l’intestin du malade dans un intervalle de 5 á 24 heures, après son ingestion. Elle provoque une diarrhée profuse cinquante á cent fois par jour .Si la personne n’est pas réhydratée rapidement et á temps, elle meurt. 75% des personnes infectées sont des porteurs sains qui disséminent la maladie partout où les conditions de misère règnent sans partage.

2-2-Habitat du vibrion
Le microbe du cholera vit dans les eaux á température ordinaire,. Il aime les eaux sales, les eaux dormantes, les eaux des égouts et des latrines , les eaux saumâtres des estuaires, des embouchures des lacs, les rizières, les eaux des puits artisanaux, les canaux d’irrigation etc.…

Le microbe tolère la chaleur jusqu'à 60 degré. Il est tué á la température de l’eau bouillante de 100 degré. Il ne résiste pas á la température de la glace des freezers qui fonctionnent sans interruption du courant électrique.

2-3-Propagation du cholera
Le cholera est une maladie des gens pauvres, des gens qui vivent en promiscuité, des gens de bidons villes . Il est une maladie des mains sales .il est aussi appelé maladie des voyageurs. L’homme est le principal vecteur de la maladie. Une fois établie, les rats, les souris, les mouches, l’eau transportent le microbe partout sur leur parcours. Il peut s’établir á la campagne qui regorge les personnes pauvres en mal de soin de santé et de malnutrition

3-Responsabilité et pénalités
Le cholera est une maladie á déclaration obligatoire. Etant donné que sa principale source de contamination, est l’eau qui est un facteur indispensable á la vie, la loi nationale et internationale punit le contaminateur, qui il est, où qu’il est, et dans le cadre de la gestion environnementale, la communauté scientifique exige du pollueur qu’il paie pour la pollution. Voila pourquoi il est important d’établir la source et la provenance de la contamination en Haïti pour la réparation du tort et des dommages causés par la source á la population.

4-Impact du cholera sur l’agriculture
4-1-Augmentation du cout de la main d’œuvre.

Avec ou sans la présence du cholera, le paysan haïtien continuera de produire car il lui faut vivre et survivre. Par contre la production coutera plus chère au producteur parce que le travailleur agricole qui se faisait payer 200 gourdes par jour, va faire payer pour le risque qu’il prend en travaillant dans les rizières et dans les marécages contaminées. Quand on sait qu’il faut 180 homme jour pour cultiver un hectare de riz ou de légumes, en exigeant cinquante gourdes de plus ,cela fait une augmentation supplémentaire du cout de neuf mille gourdes du cout de production á l’hectare.
Actuellement on travaille sur près de 60.000 has de riz et sur 40.000 hectares de marécage où l’on fait du riz, des légumes, de la patate, du mazoubelle. Sur 100.000 has , cela fait un surplus de neuf cent millions de gourdes de cout de production
Cette exigence du travailleur agricole n’est pas une spéculation. Elle est une conséquence de son changement de comportement avec l’eau. Chaque matin avant de partir au travail, il achète un gallon d’eau traitée, ou il achète du chlorox pour traiter le gallon d’eau. encore il fait bouillir l’eau en achetant du bois á bruler ou du charbon .Le travailleur fait payer ses dépenses au producteur qui en retour ne bénéficie pas d’augmentation de sa production
4-2-La commercialisation
Le producteur subit á la commercialisation les retombées psychologiques du cholera. Son produit de récolte est stigmatisé et accusé á tort ou á raison d’être souillé par le cholera
La revendeuse qui achète au producteur le produit de récolte sait aussi qu’elle va subir l’indexation du cholera et la stigmatisation du produit de la part du consommateur. Elle offre en conséquence au producteur un prix qui ajoute au désespoir du producteur.
On sait que le riz décortiqué en grain, ne contient pas de cholera, mais il est indexé á tort.

4-3-Mode de commercialisation et de conservation des légumes feuilles
On coupe le légume á l’aube ou tard dans l’après midi. Le conditionnement se fait dans des récipients recouverts de linges mouillés et placés dans des endroits frais. Au marché on garde ces légumes á l’ombre et on les arrose de temps en temps de façon á augmenter l’humidité relative du milieu ambiant pour diminuer la transpiration. Cette méthode de conservation avec l’eau ne dure que deux jours au plus et peut propager le microbe si l’eau et les linges sont déjà pollués.( Contribution á l’étude de quelques légumes feuilles mars 1987 Marie Katleen Pierre)
Les légumes se vendent dans tous les marchés de Haut et de Bas Artibonite, tant á Port-au-Prince qu’au Cap haïtien. L’eau d’arrosage dont on se sert pour arroser les légumes apportés au marché provient de la même eau tirée des canaux d’irrigation de la vallée de l’Artibonite. A Port-au-Prince, on ignore d’où les marchandes de la Croix des Bossales prennent l’eau d’arrosage des légumes pour les tenir au frais et empêcher la perte d’eau par transpiration. Les marchandes en vendant les légumes au Cap,á Port-au-Prince, et aux Gonaïves peuvent propager le microbe. Toutes ces eaux sont polluées et venant des gens vivant sous les tentes , elles constitueraient une boisson potentiellement mortelle. (Jean Baptiste Jean Willy Oct 1992).
NB-Utilisation éventuelle de séchoir solaire á la place de l’arrosage pour conserver les

4-4-Augmentation de la consommation en eau
Actuellement nous consommons 750.000 tonnes de fruit et plus de 100.000 tonnes de légumes feuilles qui demandent d’être lavées á l’eau traitée. On produit et on mange le Lalo, le Panzou, le Caya le chou, la laitue, le cresson, l’épinard, le pourpier ,la patate, la Liane panier ,la Chicorée, le Cresson , la moutarde ,le Cœur de Mazoubelle , la Liane pois Ginen..Ces légumes constituent la base de l’alimentation paysanne et sont mangés avec la peur.
La consommation d’eau va augmenter dans le monde rural. Le lavage des mains va exiger plus de consommation d’eau traitée. Le cholera va faire augmenter le travail des femmes rurales et des enfants charges du transport d’eau a la campagne.

4-5-Augmentation du déboisement
Faire bouillir l’eau pour la traiter est un nouveau poste de dépense pour l’achat du charbon dont la consommation va augmenter et á la campagne et dans les villes. Il faut s’attendre á un renforcement du phénomène du déboisement et de ses conséquences á chaque cyclone.
Consequences sur nos exportations
L’eau intervient dans l’exportation des mangues depuis la collecte dans les zones de production pour le lavage jusqu'à l’usine de traitement. Actuellement la mangue donne á l’exportation douze á quinze millions de dollars américains .Il n’est pas anticipé d penser á une stigmatisation de ce commerce á l’étranger qui irait jusqu'à son interdiction. On sait que la mangue subit déjà les effets de la cochenille rose, qu’elle fait face aux attaques de la mouche du fruit qui nous avait déjà valu une première fermeture de ce commerce.
Le miel très propre dans la ruche peut être souillé dans la manipulation post récolte et indexé..

4-5-Mesures de Mitigation
Dès qu’on parle d’études d’impact on doit immédiatement penser aux mesures de mitigation qui impliquent les actions á mettre en œuvre sans tarder pour réduire les conséquences de l’impact et la propagation géométrique de la maladie. Dans la mitigation environnementale il ne suffit pas de savoir poser les actions pour corriger l’impact, il faut trouver la cause de la cause efficiente pour éliminer á jamais cette cause et empêcher á l’avenir qu’elle ne se reproduise.
Dans le cas qui nous préoccupe, Haïti, dit l’environnementaliste Jean André Victor, avait ses problèmes d’assainissement d’eau potable, mais elle n’avait pas le microbe du cholera. Haïti avait les problèmes de matières fécales mais elle n’avait pas le microbe du cholera. Haïti avait les problèmes de fatras , de rats, de souris, de fourmis, mais elle n’avait pas le cholera. Haïti manquait d’hôpitaux mais elle n’avait pas de cholera. Haïti réunissait toutes les conditions pour que le cholera fasse des ravages, mais elle n’avait le cholera et les citoyens ne mourraient pas en masse. La cause de la mort des haïtiens et de l’empoisonnement de l’eau potable est la présence du cholera par la personne ou l’institution qui l’a introduite en Haïti.

Scientifiquement il est prouvé que lorsque dans un pays, il se produit continuellement des mouvements de troupe comme c’est le cas de la MINUSTHA ou des entrées et sorties rapides d’étrangers sur un territoire, comme dans le cas de l’aide internationale post séisme par les ONG qui ont pratiquement liquidé le reste de l’état qui restait au pays avec le consentement du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui a placé le pays sous l’obédience du chapitre sept de l’institution en enlevant á ses citoyens la gestion directe de l’Etat, il est clair que les nations unies en sont la source du cholera. Ajouté á cela, les enquêtes de la presse internationale et nationale ont démontré images á l’appui et avec les test de CDC que la souche est d’origine népalaise , que la SANCO, bénéficiaire également du contrat de gestion des excrétas, n’a pas géré conformément aux dispositions internationales les excrétas de la troupe aussi bien á Fort Liberté qu’a Mirebalais .

Il revient donc aux yeux de l’opinion nationale et internationale que les Nations Unies sont le responsable direct ou indirect des dommages causés par le cholera. Il appartient donc aux Nations Unies d’établir officiellement, par une commission indépendante d’enquêtes la culpabilité des gestionnaires de l’institution en Haïti, de sanctionner l’équipe coupable et d’entreprendre les grands travaux d’institutionnalisation du pays, les grands travaux d’aménagement et d’assainissement du territoire pour empêcher que le cholera même s’il est présent ,ne profite des conditions de saleté, de promiscuité, et de pauvreté tolérées par l’ONU depuis le 29 septembre 1990.

michelwilliam1000@hotmail.com

Références
Colloques sur la contribution de la Société civile á la lutte contre le Cholera Hôtel Le Plazza 21 novembre 2010.
Association haïtienne de droit de l’Environnement(AHDEN) pour la Réparation des dommages causés aux victimes du Cholera dans l’Artibonite Nov 2010
Enquêtes Michel William Desarmes , Villa ,Gonaïves 16-17 novembre 2010
Diaporama Laboratoire National de Santé Publique Lucien Raccut Novembre 2010
Plan National d’Investissement agricole MARNDR juillet 2010
Enquêtes á l’ODVA M William oct 2005/PIA
Cultures des légumes MARNDR/GTZ mars 1991
Les besoins en eau des cultures Denis Dallien PPI 1998
-Systeme de drainage et Cultures maraicheres dans la valle de l’Artibonite Mémoire de sortie Jean Baptiste Jean Willy Oct 1992
-Contribution a L’Etude de quelques legumes feuilles Marie Katleen Pierre Mémoire de sortie FAMV mars 1987
-L’ODVA Son Passe ,Son Présent et Son Avenir ODVA Mars 1982

samedi 20 novembre 2010

Haiti va faire peau neuve en 2011

Haiti va faire peau neuve en 2011
Jean Erich René erichrene@bell.net

A la veille de 2011, Haiti présente l'allure d'un état ruiné, non seulement pauvre pis encore paupérisé par la cleptomanie de ses dirigeants dans une aventure de Jean Gabin. Les 230 millions de dollars de PetroCaribe pour financer son développement économique se sont volatilisés comme l'éther sans laisser aucune trace dans les cahiers de la comptabilité nationale. Même la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif n'en a eu vent. Avec une croissance économique proche de zéro comment relever la masse de sa situation grabataire. Quand l'économie s'enfonce la situation sociale devient de plus en plus alarmante, la pauvreté explose et l'insécurité augmente. Par ricochet, la chance de voir émerger une structure politique stable est compromise.

Actuellement en Haïti, vivre dans une maison commode, manger à sa faim, s'instruire, recevoir des soins de santé adéquats deviennent le privilège d'un groupe de nantis. Autant dire que les droits élémentaires sont bafoués pour la majorité nationale. Les rues de la Capitale sont transformées en marché et en dépotoire. Les villes sont remplies comme des œufs. La circulation devient presqu'impossible. L'approvisionnement en électricité dans plusieurs Centres urbains est un souvenir du passé. Même quand les plantes électriques sont encore en bon état, elles ne sont plus fonctionnelles faute de carburant et d'une saine administration. On a dû dépêcher à Port-au-Prince par un hélicoptère de la Minustah un enfant dont la jambe est cassée à Jérémie. Le service d'orthopédie n'existe plus à l'Hôpital St Antoine. De jour en jour, la situation devient de plus en plus insupportable sur le plan de la distribution des soins médicaux.

En comparant le taux de chômage de 67% au prix élevé des aliments c'est la catastrophe. La population haitienne quasiment sinistrée est dépendante de l'aide humanitaire. Rien que pour les produits de base le constat est alarmant. Peut-on aborder une nouvelle année dans les mêmes perspectives de misère et de nager pour sortir de nos dirigeants actuels ? Les élections de 2010 seront significatives du virage à imprimer à la machine politique pour changer les données économiques et sociales. Au niveau des urnes le message de la Nouvelle Génération doit être claire en marquant bien sûr une rupture nette avec ces hommes politiques de bas étage qui se sont barriccadés derrière des slogans politiques sectaires excluant les fils les plus vaillants de la nation de l'exercice du pouvoir.

La Nouvelle Génération rejette tout instrument de division de la société haitienne et refuse de s'identifier à aucun clan. Dans l'espace de 25 ans, elle a été le témoin oculaire et auriculaire des effets dévastateurs des catégorisations entreprises par les leaders des factions politiques qui se sont succédés au Palais National. Les prétendus défenseurs des pauvres et les apôtres du bien-être collectif bercés par l'idéal socialiste ont raflé les recettes de la Teleco, empoché l'aide économique du Vénézuéla et vendu son don d'asphalte.La Nouvelle Génération opte pour un changement positif à travers une vision démocratique de l'avenir. L'éducation demeure le fer de lance de ce nouveau combat qu'elle entreprend pour tirer Haiti des ornières du sous-développement.

Sans nier ses origines culturelles ni son appartenance sociale, la Nouvelle Génération met son potentiel au profit de l'avancement d'Haiti en faisant appel aux techniques modernes de la Gestion Scientifique et du Management. Elle est prête à se battre pour réaliser le rêve de grandeur de nos aïeux face à la déloyauté de nos dirigeants actuels vassalisés par la République voisine. Nos jeunes compatriotes égarés sur des terres étrangères avec des connaissances assez pointues dans des domaines scientifiques et techniques très sophistiqués rassemblent leur énergie pour porter ce coup de bélier qui doit ouvrir une ère nouvelle en Haiti. Nous comptons des professionnels de l'informatique, de l'énergie solaire, du service social, de l'éducation, de l'économie, de la médecine, des sciences infirmières,des finances etc. qui se mettent au service d'Haiti afin de relever le défi de son sous-développement quasi chronique.

Point n'est besoin de réveiller Etzer Vilaire dans sa tombe ni Massillon Coicou etc. Ils ont déjà accompli leur mission et se reposent au séjour des Bienheureux. C'est à nous de prendre le flambeau d'une main virile afin d'assurer la relève avec compétence et dignité. La Nouvelle Génération est affranchie des inhibitions personnelles de nos hommes politiques traditionnels , divorcée avec le passé d'émotions de ses ainés afin de canaliser ses efforts vers le relèvement d'Haiti. A la fois formée et bien informée des derniers vagissements du Monde moderne, en un temps record elle peut élever Haiti vers les sommets les plus insoupçonnés. Le progrès économique et l'avancement social n'ont jamais été l'œuvre d'un seul homme voire d'un leader charismatique. Les responsabilités doivent être partagées. Il faut le concours de plusieurs sciences pour dégager la société haitienne du carcan de la misère. Tout changement doit commencer par l'émission d'idées novatrices et progressistes dont l'internet, au 21e siècle, devient le champion incontestable et incontesté. Des pensées agissantes quoique virtuelles débouchent toujours sur des actions bien pensées. Ainsi a été, est et sera notre monde.Coûte que coûte, en 2011 Haiti doit faire peau neuve .
Jean Erich René

mercredi 17 novembre 2010

Appel général de la Conférence Episcopale d'Haïti a la Nation pour une lutte concertée contre le choléra

Appel général de la Conférence Episcopale d'Haïti a la Nation pour une lutte concertée contre le choléra.


1.- Frères et sœurs, fils et filles d'Haïti, ce pays qui est nôtre et que nous aimons, nous avons été frappés successivement par un séisme le 12 janvier, un fléau le 19 octobre et un cataclysme le 5 novembre. Ce fléau, le choléra, qui nous est malencontreusement arrivé d'ailleurs, nous affecte tous. Il a déjà fauché, en effet, un nombre important de vies et il s'étend rapidement à travers le pays.

2.- Devant le danger, il y a deux attitudes : ou bien l'inertie du découragement ou bien l'audace du courage. Que notre attitude soit plutôt celle de l'audacieuse détermination dont nous avons toujours fait montre tout au long de notre histoire traversée par tant d'épreuves et de tragédies.

3.- Nous signalons avec grande admiration les initiatives très opportunes prises par les instances compétentes pour tenter d'enrayer le mal au lendemain de son apparition. Elles sont intervenues, certes, à point nommé, mais la contention du mal est l'affaire de nous tous. Voilà pourquoi, nous vous invitons tous à conjuguer nos bonnes volontés et nos efforts pour modifier nos habitudes de vie et accepter les contraintes de la prévention. Nous nous adressons à vous tous, autorités constituées, professionnels médicaux, agents de santé, officiers sanitaires, directeurs d'opinions, journalistes et particulièrement vous, parents, éducateurs, ministres religieux : prenons donc en main la situation avec courage et détermination, créativité et dépassement, pour affronter, voire conjurer ce malheur qui menace le pays tout entier.

4.- Nous recommandons une mobilisation générale de tous les secteurs afin de mettre un frein à la course meurtrière et rapide du choléra. Nous préconisons une intervention multisectorielle coordonnée à travers tout le pays et, plus particulièrement, dans les camps, les quartiers populaires, les bidonvilles, les sections communales, car ce sont les zones les plus vulnérables. Cette intervention facilitera, entre autres l'accès à l'eau traitée, la distribution et l'apprentissage du sérum oral, l'écoute des messages radiophoniques et l'information sur tous les moyens de prévention.

5.- Quant à nos organismes de l'Eglise, tels que la Caritas, le CRS, le Food for the Poor, Justice et Paix, la CEEC qui sont engagés sur le terrain, nous les encourageons à poursuivre et à renforcer, dans la concertation, l'action très vaillante qu'ils ont déjà déployée pour contrôler jusqu'à endiguer ce fléau.

6.- A présent, étant donné la gravité de la situation et des risques élevés de transmission, nous souscrivons aux mesures préventives et restrictives des autorités sanitaires.

7.- Nous décidons que le temps du 21 novembre au 8 décembre 2010 soit dédié à la prière à travers tout le pays, dans les cathédrales, les paroisses, les chapelles, les communautés de mission d'Eglise et les maisons de formation, pour implorer la protection divine contre le choléra et tous les autres fléaux qui s'abattent sur le pays. En la solennité de l'Immaculée Conception, nous renouvellerons la consécration d'Haïti, comme en 1882, à Notre-Dame du Perpétuel Secours.

8.- Frères et sœurs, fils et filles d'Haïti, nous vous disons : courage, reprenez cœur, vous tous qui espérez le Seigneur. (Ps 31, 25).



Donné au siège de la Conférence Episcopale d'Haïti, à Lillavois, en la fête de l'apôtre de la Charité, Saint-Martin, Evêque de Tours, le 11 novembre 2010.

samedi 13 novembre 2010

Vacuum !

Vacuum !
Daly Valet

À entendre parler et déparler ceux qui, plus ou moins capables, aspirent humblement à nous gouverner, et ceux qui, foncièrement incapables, rêvent incongrûment de régner sur nous dans la continuité de l’Haïti à répudier, on dirait qu’ils perdent tous de vue que l’Haïti des secousses sismiques récurrentes, des sans-abris, du choléra et des ouragans tapageurs, a vraiment soif d’idéal. Nos foules et électeurs ont toujours été traditionnellement de grands sentimentaux. Nos options politiques et nos votes ne résultaient pas forcément de délibérations citoyennes rationnelles et bien informées. Et Dieu, nos affairistes politiques les plus futés en ont grassement tiré profit dans la longue durée. Ils ont usé de tous les artifices et expédients pour dérouter la nation, pervertir les appels au peuple, nos grands rendez-vous électoraux, et pour subvertir l’ordre républicain.
Le vide programmatique dans lequel s’inscrit l’actuelle campagne électorale donne froid au dos. On assiste à une trivialisation de l’idée de projets et de débats, de telle sorte que la majorité des candidats semble n’avoir que leur bonne ou leur mauvaise mine à offrir aux électeurs à titre de programmes. Un vacuum qui se lit dans les oppositions binaires factices du type « continuité vs changement». La rupture est-elle vraiment possible entre des cousins complices, accidentellement rivaux ? Le pays n’est pas vraiment mobilisé sur les grands enjeux et clivages structuraux. C’est comme la mort du politique en tant que lieu d’articulation, d’agrégation et de médiation des tensions et contradictions sociétales. Les discussions désertent l’essentiel pour se cantonner dans l’amplification des tapages accessoires autour de la simple prise du pouvoir par des coteries partisanes impatientes. Des coteries qui, à l’analyse, ne paraissent pas suffisamment préparées à mieux gouverner et à effectivement délivrer que celles qu’elles projettent d’évacuer du pouvoir.
Le comportement des élites politiques établies n’en finit pas de décontenancer et d’embrouiller les électeurs. C’est un exercice vraiment fastidieux que de vouloir les situer à l’échelle des idéologies, dans leurs choix et positionnements stratégiques, et par rapport à nos tourments réels de peuple. À la décharge de celles qui se mêlent d’institutionnalisation politique, il faut reconnaitre que le milieu haïtien ne se prête ni matériellement ni culturellement à l’émergence de grands partis porteurs de projets mobilisateurs. D’autant que les mi-lieux d’argent et de pouvoir en Haïti se sont toujours historiquement arrangés par croupions interposés pour confisquer le pouvoir par la ruse, la violence, les fraudes électorales et la corruption. Le financement des campagnes des dix-neuf candidats actuels à la présidence se fait dans une opacité déroutante, voire suspecte et troublante pour certains. L’absence de cadre normatif contraignant se prête évidemment aux extravagances et dépenses électorales incontrôlées. Le jeu de l’alternance politique démocratique et régulière se retrouve comme faussé durant ces joutes électorales aux relents de poker coquin.
Pourtant, en dépit de cet héritage apparemment indécrottable, il va falloir, à nouveau, voter le 28 novembre prochain. Peut-être qu’un vrai leader capable et tourné vers le changement vrai finira par sortir des urnes et se détacher pour notre bien de ces nombreux prétendants au fauteuil présidentiel. Nous vous présentons leurs visions du futur de notre pays dans les pages qui suivent. L’abstention ne saurait être une option. Les fraudes officielles se nourrissent généralement du consentement tacite et de l’apathie d’électeurs démissionnaires. ll va falloir voter. Malgré tout. Malgré ce CEP décrié. Massivement. Sans peur ni complexe. Pour l’autre Haïti.

Daly Valet
Le Matin

Vacuum !

Vacuum !
Daly Valet

À entendre parler et déparler ceux qui, plus ou moins capables, aspirent humblement à nous gouverner, et ceux qui, foncièrement incapables, rêvent incongrûment de régner sur nous dans la continuité de l’Haïti à répudier, on dirait qu’ils perdent tous de vue que l’Haïti des secousses sismiques récurrentes, des sans-abris, du choléra et des ouragans tapageurs, a vraiment soif d’idéal. Nos foules et électeurs ont toujours été traditionnellement de grands sentimentaux. Nos options politiques et nos votes ne résultaient pas forcément de délibérations citoyennes rationnelles et bien informées. Et Dieu, nos affairistes politiques les plus futés en ont grassement tiré profit dans la longue durée. Ils ont usé de tous les artifices et expédients pour dérouter la nation, pervertir les appels au peuple, nos grands rendez-vous électoraux, et pour subvertir l’ordre républicain.
Le vide programmatique dans lequel s’inscrit l’actuelle campagne électorale donne froid au dos. On assiste à une trivialisation de l’idée de projets et de débats, de telle sorte que la majorité des candidats semble n’avoir que leur bonne ou leur mauvaise mine à offrir aux électeurs à titre de programmes. Un vacuum qui se lit dans les oppositions binaires factices du type « continuité vs changement». La rupture est-elle vraiment possible entre des cousins complices, accidentellement rivaux ? Le pays n’est pas vraiment mobilisé sur les grands enjeux et clivages structuraux. C’est comme la mort du politique en tant que lieu d’articulation, d’agrégation et de médiation des tensions et contradictions sociétales. Les discussions désertent l’essentiel pour se cantonner dans l’amplification des tapages accessoires autour de la simple prise du pouvoir par des coteries partisanes impatientes. Des coteries qui, à l’analyse, ne paraissent pas suffisamment préparées à mieux gouverner et à effectivement délivrer que celles qu’elles projettent d’évacuer du pouvoir.
Le comportement des élites politiques établies n’en finit pas de décontenancer et d’embrouiller les électeurs. C’est un exercice vraiment fastidieux que de vouloir les situer à l’échelle des idéologies, dans leurs choix et positionnements stratégiques, et par rapport à nos tourments réels de peuple. À la décharge de celles qui se mêlent d’institutionnalisation politique, il faut reconnaitre que le milieu haïtien ne se prête ni matériellement ni culturellement à l’émergence de grands partis porteurs de projets mobilisateurs. D’autant que les mi-lieux d’argent et de pouvoir en Haïti se sont toujours historiquement arrangés par croupions interposés pour confisquer le pouvoir par la ruse, la violence, les fraudes électorales et la corruption. Le financement des campagnes des dix-neuf candidats actuels à la présidence se fait dans une opacité déroutante, voire suspecte et troublante pour certains. L’absence de cadre normatif contraignant se prête évidemment aux extravagances et dépenses électorales incontrôlées. Le jeu de l’alternance politique démocratique et régulière se retrouve comme faussé durant ces joutes électorales aux relents de poker coquin.
Pourtant, en dépit de cet héritage apparemment indécrottable, il va falloir, à nouveau, voter le 28 novembre prochain. Peut-être qu’un vrai leader capable et tourné vers le changement vrai finira par sortir des urnes et se détacher pour notre bien de ces nombreux prétendants au fauteuil présidentiel. Nous vous présentons leurs visions du futur de notre pays dans les pages qui suivent. L’abstention ne saurait être une option. Les fraudes officielles se nourrissent généralement du consentement tacite et de l’apathie d’électeurs démissionnaires. ll va falloir voter. Malgré tout. Malgré ce CEP décrié. Massivement. Sans peur ni complexe. Pour l’autre Haïti.

Daly Valet
Le Matin

Vacuum !

Vacuum !
Daly Valet

À entendre parler et déparler ceux qui, plus ou moins capables, aspirent humblement à nous gouverner, et ceux qui, foncièrement incapables, rêvent incongrûment de régner sur nous dans la continuité de l’Haïti à répudier, on dirait qu’ils perdent tous de vue que l’Haïti des secousses sismiques récurrentes, des sans-abris, du choléra et des ouragans tapageurs, a vraiment soif d’idéal. Nos foules et électeurs ont toujours été traditionnellement de grands sentimentaux. Nos options politiques et nos votes ne résultaient pas forcément de délibérations citoyennes rationnelles et bien informées. Et Dieu, nos affairistes politiques les plus futés en ont grassement tiré profit dans la longue durée. Ils ont usé de tous les artifices et expédients pour dérouter la nation, pervertir les appels au peuple, nos grands rendez-vous électoraux, et pour subvertir l’ordre républicain.
Le vide programmatique dans lequel s’inscrit l’actuelle campagne électorale donne froid au dos. On assiste à une trivialisation de l’idée de projets et de débats, de telle sorte que la majorité des candidats semble n’avoir que leur bonne ou leur mauvaise mine à offrir aux électeurs à titre de programmes. Un vacuum qui se lit dans les oppositions binaires factices du type « continuité vs changement». La rupture est-elle vraiment possible entre des cousins complices, accidentellement rivaux ? Le pays n’est pas vraiment mobilisé sur les grands enjeux et clivages structuraux. C’est comme la mort du politique en tant que lieu d’articulation, d’agrégation et de médiation des tensions et contradictions sociétales. Les discussions désertent l’essentiel pour se cantonner dans l’amplification des tapages accessoires autour de la simple prise du pouvoir par des coteries partisanes impatientes. Des coteries qui, à l’analyse, ne paraissent pas suffisamment préparées à mieux gouverner et à effectivement délivrer que celles qu’elles projettent d’évacuer du pouvoir.
Le comportement des élites politiques établies n’en finit pas de décontenancer et d’embrouiller les électeurs. C’est un exercice vraiment fastidieux que de vouloir les situer à l’échelle des idéologies, dans leurs choix et positionnements stratégiques, et par rapport à nos tourments réels de peuple. À la décharge de celles qui se mêlent d’institutionnalisation politique, il faut reconnaitre que le milieu haïtien ne se prête ni matériellement ni culturellement à l’émergence de grands partis porteurs de projets mobilisateurs. D’autant que les mi-lieux d’argent et de pouvoir en Haïti se sont toujours historiquement arrangés par croupions interposés pour confisquer le pouvoir par la ruse, la violence, les fraudes électorales et la corruption. Le financement des campagnes des dix-neuf candidats actuels à la présidence se fait dans une opacité déroutante, voire suspecte et troublante pour certains. L’absence de cadre normatif contraignant se prête évidemment aux extravagances et dépenses électorales incontrôlées. Le jeu de l’alternance politique démocratique et régulière se retrouve comme faussé durant ces joutes électorales aux relents de poker coquin.
Pourtant, en dépit de cet héritage apparemment indécrottable, il va falloir, à nouveau, voter le 28 novembre prochain. Peut-être qu’un vrai leader capable et tourné vers le changement vrai finira par sortir des urnes et se détacher pour notre bien de ces nombreux prétendants au fauteuil présidentiel. Nous vous présentons leurs visions du futur de notre pays dans les pages qui suivent. L’abstention ne saurait être une option. Les fraudes officielles se nourrissent généralement du consentement tacite et de l’apathie d’électeurs démissionnaires. ll va falloir voter. Malgré tout. Malgré ce CEP décrié. Massivement. Sans peur ni complexe. Pour l’autre Haïti.

Daly Valet
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À entendre parler et déparler ceux qui, plus ou moins capables, aspirent humblement à nous gouverner, et ceux qui, foncièrement incapables, rêvent incongrûment de régner sur nous dans la continuité de l’Haïti à répudier, on dirait qu’ils perdent tous de vue que l’Haïti des secousses sismiques récurrentes, des sans-abris, du choléra et des ouragans tapageurs, a vraiment soif d’idéal. Nos foules et électeurs ont toujours été traditionnellement de grands sentimentaux. Nos options politiques et nos votes ne résultaient pas forcément de délibérations citoyennes rationnelles et bien informées. Et Dieu, nos affairistes politiques les plus futés en ont grassement tiré profit dans la longue durée. Ils ont usé de tous les artifices et expédients pour dérouter la nation, pervertir les appels au peuple, nos grands rendez-vous électoraux, et pour subvertir l’ordre républicain.
Le vide programmatique dans lequel s’inscrit l’actuelle campagne électorale donne froid au dos. On assiste à une trivialisation de l’idée de projets et de débats, de telle sorte que la majorité des candidats semble n’avoir que leur bonne ou leur mauvaise mine à offrir aux électeurs à titre de programmes. Un vacuum qui se lit dans les oppositions binaires factices du type « continuité vs changement». La rupture est-elle vraiment possible entre des cousins complices, accidentellement rivaux ? Le pays n’est pas vraiment mobilisé sur les grands enjeux et clivages structuraux. C’est comme la mort du politique en tant que lieu d’articulation, d’agrégation et de médiation des tensions et contradictions sociétales. Les discussions désertent l’essentiel pour se cantonner dans l’amplification des tapages accessoires autour de la simple prise du pouvoir par des coteries partisanes impatientes. Des coteries qui, à l’analyse, ne paraissent pas suffisamment préparées à mieux gouverner et à effectivement délivrer que celles qu’elles projettent d’évacuer du pouvoir.
Le comportement des élites politiques établies n’en finit pas de décontenancer et d’embrouiller les électeurs. C’est un exercice vraiment fastidieux que de vouloir les situer à l’échelle des idéologies, dans leurs choix et positionnements stratégiques, et par rapport à nos tourments réels de peuple. À la décharge de celles qui se mêlent d’institutionnalisation politique, il faut reconnaitre que le milieu haïtien ne se prête ni matériellement ni culturellement à l’émergence de grands partis porteurs de projets mobilisateurs. D’autant que les mi-lieux d’argent et de pouvoir en Haïti se sont toujours historiquement arrangés par croupions interposés pour confisquer le pouvoir par la ruse, la violence, les fraudes électorales et la corruption. Le financement des campagnes des dix-neuf candidats actuels à la présidence se fait dans une opacité déroutante, voire suspecte et troublante pour certains. L’absence de cadre normatif contraignant se prête évidemment aux extravagances et dépenses électorales incontrôlées. Le jeu de l’alternance politique démocratique et régulière se retrouve comme faussé durant ces joutes électorales aux relents de poker coquin.
Pourtant, en dépit de cet héritage apparemment indécrottable, il va falloir, à nouveau, voter le 28 novembre prochain. Peut-être qu’un vrai leader capable et tourné vers le changement vrai finira par sortir des urnes et se détacher pour notre bien de ces nombreux prétendants au fauteuil présidentiel. Nous vous présentons leurs visions du futur de notre pays dans les pages qui suivent. L’abstention ne saurait être une option. Les fraudes officielles se nourrissent généralement du consentement tacite et de l’apathie d’électeurs démissionnaires. ll va falloir voter. Malgré tout. Malgré ce CEP décrié. Massivement. Sans peur ni complexe. Pour l’autre Haïti.

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À entendre parler et déparler ceux qui, plus ou moins capables, aspirent humblement à nous gouverner, et ceux qui, foncièrement incapables, rêvent incongrûment de régner sur nous dans la continuité de l’Haïti à répudier, on dirait qu’ils perdent tous de vue que l’Haïti des secousses sismiques récurrentes, des sans-abris, du choléra et des ouragans tapageurs, a vraiment soif d’idéal. Nos foules et électeurs ont toujours été traditionnellement de grands sentimentaux. Nos options politiques et nos votes ne résultaient pas forcément de délibérations citoyennes rationnelles et bien informées. Et Dieu, nos affairistes politiques les plus futés en ont grassement tiré profit dans la longue durée. Ils ont usé de tous les artifices et expédients pour dérouter la nation, pervertir les appels au peuple, nos grands rendez-vous électoraux, et pour subvertir l’ordre républicain.
Le vide programmatique dans lequel s’inscrit l’actuelle campagne électorale donne froid au dos. On assiste à une trivialisation de l’idée de projets et de débats, de telle sorte que la majorité des candidats semble n’avoir que leur bonne ou leur mauvaise mine à offrir aux électeurs à titre de programmes. Un vacuum qui se lit dans les oppositions binaires factices du type « continuité vs changement». La rupture est-elle vraiment possible entre des cousins complices, accidentellement rivaux ? Le pays n’est pas vraiment mobilisé sur les grands enjeux et clivages structuraux. C’est comme la mort du politique en tant que lieu d’articulation, d’agrégation et de médiation des tensions et contradictions sociétales. Les discussions désertent l’essentiel pour se cantonner dans l’amplification des tapages accessoires autour de la simple prise du pouvoir par des coteries partisanes impatientes. Des coteries qui, à l’analyse, ne paraissent pas suffisamment préparées à mieux gouverner et à effectivement délivrer que celles qu’elles projettent d’évacuer du pouvoir.
Le comportement des élites politiques établies n’en finit pas de décontenancer et d’embrouiller les électeurs. C’est un exercice vraiment fastidieux que de vouloir les situer à l’échelle des idéologies, dans leurs choix et positionnements stratégiques, et par rapport à nos tourments réels de peuple. À la décharge de celles qui se mêlent d’institutionnalisation politique, il faut reconnaitre que le milieu haïtien ne se prête ni matériellement ni culturellement à l’émergence de grands partis porteurs de projets mobilisateurs. D’autant que les mi-lieux d’argent et de pouvoir en Haïti se sont toujours historiquement arrangés par croupions interposés pour confisquer le pouvoir par la ruse, la violence, les fraudes électorales et la corruption. Le financement des campagnes des dix-neuf candidats actuels à la présidence se fait dans une opacité déroutante, voire suspecte et troublante pour certains. L’absence de cadre normatif contraignant se prête évidemment aux extravagances et dépenses électorales incontrôlées. Le jeu de l’alternance politique démocratique et régulière se retrouve comme faussé durant ces joutes électorales aux relents de poker coquin.
Pourtant, en dépit de cet héritage apparemment indécrottable, il va falloir, à nouveau, voter le 28 novembre prochain. Peut-être qu’un vrai leader capable et tourné vers le changement vrai finira par sortir des urnes et se détacher pour notre bien de ces nombreux prétendants au fauteuil présidentiel. Nous vous présentons leurs visions du futur de notre pays dans les pages qui suivent. L’abstention ne saurait être une option. Les fraudes officielles se nourrissent généralement du consentement tacite et de l’apathie d’électeurs démissionnaires. ll va falloir voter. Malgré tout. Malgré ce CEP décrié. Massivement. Sans peur ni complexe. Pour l’autre Haïti.

Daly Valet
Le Matin

mardi 2 novembre 2010

Un pôle de croissance pour le Nord

Un pôle de croissance pour le Nord
Cyprien L. Gary
Le Nouvelliste du 29 otobre 2010



Haïti: Le processus de décentralisation prôné par la Constitution de 1987 a franchi une étape décisive avec le lancement jeudi, dans la métropole du Nord, du projet de développement d'un pôle de croissance dans le Nord. A cette occasion, une importante délégation gouvernementale conduite par le ministre de l'Economie et des Finances, Ronald Baudin, des représentants de la Banque interaméricaine de Développement (BID), de l'Agence américaine pour le Développement international (USAID), des représentants de l'Union européenne et des représentants de secteur privé des affaires notamment ceux du Grand Nord, ont pris part à la conférence de lancement de ce grand projet.

L'objectif de cette conférence de lancement selon l'un des représentants de la BID M. Eduardo Almeida était d'expliquer au grand public la raison d'être du programme de développement du Nord et aussi d'écouter les propositions des autres parties concernées et leur donner l'opportunité de former un réseau en vue de travailler conjointement à la réalisation de ce projet.

Doté de grandes potentialités touristique, agricole et industrielle, le Nord (particulièrement le département du Nord et du Nord-Est) réunit presque toutes les conditions pour devenir un pôle générateur de croissance et d'emplois et surtout un exutoire idéal pour le décongestionnement de la République de Port-au-Prince qui succombe sous le poids d'une centralisation à outrance. Ce problème est à la base de la décision du gouvernement haïtien d'établir un pôle de développement dans le nord du pays, à en croire les propos du ministre des Finances Ronald Baudin, au moment de faire l'historique de ce projet.

« L'idée d'un pôle de développement dans le Nord n'est pas nouvelle. Elle remonte à bien avant le 12 janvier. Sauf que cette catastrophe nous a confortés dans la décision de délester Port-au-Prince. Dès le lendemain du 12 janvier, le gouvernement a décrété clairement son option en faveur de la décentralisation. Et cette option a été matérialisée dans le plan d'action pour le relèvement et le développement d'Haïti qui a été présenté à New York le 31 mars 2010 », a indiqué le grand argentier de la République qui souligne au passage que le choix du Nord pour l'établissement de ce pôle n'est pas innocent.

C'est une région qui a un grand potentiel touristique (Labadee, Citadelle, etc.) et agricole. L'ouverture qu'elle offre sur des pays comme les Etats-Unis, la République Dominicaine, les Bahamas fait du Grand Nord une région apte à accueillir de grands investissements industriels. Cela explique en quelque sorte les investissements consentis par le gouvernement dans cette zone avec notamment le réaménagement du port de Labadee, la construction de la route Cap/Ouanaminthe, la construction d'une nouvelle centrale thermique et le chantier en cours actuellement pour non seulement l'établissement d'une centrale électrique à Carrefour Chevry situé à mi-chemin de Ouanaminthe et de Fort-Liberté, mais aussi pour raccorder cette centrale à tout le réseau du Nord-Est.

Selon Ronald Baudin, il y a d'autres chantiers qui sont ou bien en cours ou bien qui ont des contrats déjà signés tels que l'aéroport du Cap-Haïtien qui va faire l'objet de grands travaux d'agrandissement et de modernisation, la réfection des rues du Cap-Haïtien, un nouveau pont à la place du pont Hyppolite.

Tous ces travaux énoncés par le titulaire du ministère des Finances sont pour signifier au grand public que le projet de la création d'un pôle de croissance dans le Nord et le Nord-Est était déjà là. « Et quand la BID nous a approchés pour nous proposer l'idée de faire une grande concentration dans ces deux départements, cela était perçu comme une tentative d'enfoncer une porte ouverte », a déclaré M. Baudin qui a exprimé la volonté de continuer à rencontrer régulièrement les gens d'affaires du Nord et du Nord-Est, non seulement pour les mettre au courant du projet du gouvernement pour cette zone, mais aussi pour avoir leur avis sur l'acheminement de ce projet.

Le ministre des Finances a profité de son allocution pour inviter le secteur privé à investir dans ce projet. « Car si on s'arrêtait aux seuls investissements publics dans les infrastructures économiques, nous aurions raté notre initiative », dit Baudin, qui souhaite que le secteur privé du Nord et du Nord-Est retrouve plus d'allant et plus d'enthousiasme, et surtout qu'il soit plus imaginatif pour pouvoir tirer le meilleur de ce pôle de croissance.

De son côté, le gouvernement promet de faire tout ce qui est en son pouvoir pour enlever toutes les épines qui habituellement jalonnent la route du potentiel investisseur, en vue de faciliter les investissements privés.

Dans le cadre de l'établissement de ce pôle de croissance, trois filières seront privilégiées : le tourisme, l'agriculture et l'industrie. Cela explique la présence, à cette cérémonie de lancement, des trois titulaires des ministères précités, respectivement Patrick Delatour, Josselyne C. Féthière, Joanas Gué, qui ont, tour à tour, pris la parole pour faire part de ce que sera la contribution de leur ministère dans ce grand projet.

Pour la ministre du Commerce, Josselyne Féthière, la question de la création de pôle de croissance a été déjà agitée depuis l'année dernière par la Commission présidentielle sur la Compétitivité. Et déjà, le Nord était, d'un point de vue commun, la première région susceptible d'accueillir un pôle de croissance. Et tout à coup survint le 12 janvier. Cependant, cette catastrophe a un peu épargné la zone industrielle, et loin de ralentir les activités, les demandes étrangères avaient augmenté, explique Mme Féthière qui dit constater, depuis ces derniers temps un déficit d'espace pour les demandes qui arrivaient.

Face à cette situation, les autorités haïtiennes soutenues par la BID, ont envisagé la construction d'un parc industriel moderne dans le pôle de croissance du Nord. Les Coréens, très intéressés par le textile, ont manifesté leur intérêt pour y implanter une usine. Des compagnies brésiliennes également ont manifesté le désir de venir s'implanter en Haïti, a précisé la titulaire du Commerce et de l'Industrie, qui croit que le mieux pour le gouvernement haïtien est de créer l'environnement nécessaire pour permettre aux investisseurs étrangers d'apporter leur contribution au développement du pays.

Pour le ministre du Tourisme, Patrick Delatour, participer à une réunion de ce genre pour lui est l'aboutissement d'à peu près cinq ans de réflexions, de communication et de débats dans un contexte de partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Cela allait déboucher sur un Plan Directeur Tourisme que nous avons versé dans la discussion de l'ouverture d'un pôle qui serait le pôle Nord.

Le ministre Delatour, comme nul autre avant lui, a posé le problème du développement du Nord qui ne peut se faire qu'avec le leadership de la communauté du Nord, que ce soit la communauté politique ou économique.


Plus loin, l'architecte pense que la discussion devrait déboucher sur deux grandes questions, à savoir : C'est quoi le grand plan de développement du Nord, et comment s'articule ce plan au niveau de l'aménagement du territoire, au niveau de zonage, en prenant en compte des problèmes comme le centre-ville de la ville historique du Cap qui est la base de tout le programme de développement touristique de la région. Qu'est-ce qu'on en va faire ?

D'autre part, s'interroge t-il, comment va-t-on gérer la croissance exponentielle de cette ville qui fait que la nouvelle ville du Cap est en train d'étouffer l'ancienne ?

M. Delatour s'inquiète de la gestion et de la gérance de ce développement dans un pays où, dit-il, justement, nous avons tendance à laisser à l'individu le soin de décider de son destin et de son futur. Exemple: la situation après le 12 janvier, où les victimes n'ont pas attendu qu'il y ait un programme proposé par le gouvernement pour décider quelles solutions elles allaient prendre par rapport à leur programme d'habitat.

Selon Delatour, on risque d'avoir le même problème dès qu'on aura décidé d'implanter un parc, une destination touristique ou une activité économique. Cela implique qu'il y ait un plan d'aménagement émanant strictement de la réflexion des gens du Nord.

De son côté, le ministre de l'Agriculture Joanas Gué a entretenu l'assistance sur les réflexions initiées avant le 12 janvier au niveau de son ministère devant aboutir à l'élaboration d'un plan d'investissement agricole afin de valoriser les différentes potentialités de ce secteur. Et, en ce sens, la région du Nord a été considérée comme un point d'investissement à cause du niveau de potentialité lié à certaines zones partant du plateau irrigué de St-Raphaël, passant par les zones de montagnes humides de Dondon, Grande Rivière du Nord et à l'ouest de Plaisance, Limbé, Port-Margot, Borgne pour le développement de l'arboriculture fruitière, jusqu'à la rive nord des plaines irriguées du nord et aussi des plaines sèches du Trou-du-Nord de Terrier-Rouge jusqu'à la région de Maribahoux.

Selon Joanas Gué, le but de sa présence à la conférence de lancement c'est de voir avec l'ensemble des acteurs qui vont être impliqués dans le secteur agricole quelles sont effectivement les orientations et comment mettre ensemble les ressources du secteur privé et du secteur public pour mieux valoriser les potentialités du département du Nord.

Un panel composé d'hommes d'affaires, dont Georges Sassine de la CTMO-HOPE et Grégory Brandt ont fait valoir leur point de vue par rapport au programme de développement du pôle Nord. M. Sassine après une brève mise en contexte de CTMO-HOPE et le rappel de sa visite au Cap il y a deux ans pour informer la communauté d'affaires du Nord de l'intention de la BID de construire un parc industriel dans la région, a entretenu l'assistance sur les offres étrangères d'implantations d'industries dans le pays. Le parc industriel moderne dont a fait mention la ministre du Commerce, peut être une réalité dans les deux prochaines années, a annoncé Georges Sassine qui rappelle que ce parc sera installé à l'est de la ville du Cap.

Pour sa part, Grégory Brandt a mis l'accent sur la nécessité des infrastructures dans tout projet de décentralisation. Pas de décentralisation sans un fort appui des infrastructures en ports et aéroports. Car les produits que nous comptons mettre sur le marché international doivent pouvoir sans difficultés transiter par nos ports et aéroports. Face à cette situation de quasi-dénuement dans ce domaine, M. Brandt appelle le secteur des affaires capois à s'ouvrir aux investissements et partenariats étrangers.

Après le secteur des affaires, c'était au tour des bailleurs de fonds de donner leur point de vue sur ce projet de développement de pôle de croissance du Nord. Ericq Pierre, le représentant d'Haïti au Conseil d'administration de la BID a parlé de son engagement vis-àvis d'Haïti. C'est un engagement qui date de 50 ans, dit-il et selon lui malgré le rôle important qu'Haïti a joué dans la création de cette institution, le pays ne participe pas assez dans le fonctionnement de la BID.

Parlant des actions de la Banque interaméricaine de développement en faveur d'Haïti, Ericq Pierre a mentionné les 500 millions de dollars de dette que la BID a éliminés pour Haïti en 2007. Après le séisme, la Banque a également éliminé la totalité des dettes haïtiennes évaluées à plus de 450 millions de dollars. A côté de cela, la BID s'est engagée à offrir un don annuel de 200 millions de à Haïti sur une période de 10 ans.

Tenant de compte de cette situation qui n'est pas totalement reluisante pour l'image du pays, M. Pierre se demande pendant combien de temps encore Haïti va rester un pays qui ne peut recevoir que des dons. Que vont faire les dirigeants haïtiens pour corriger cet état de fait ?

Le représentant de l'USAID à la conférence de lancement, M. Anthony Chan, a laissé entendre au cours de son allocution que « cet événement marque un tournant décisif dans la coopération internationale en Haïti. C'est la preuve que tous les bailleurs de fonds ont harmonisé leurs efforts et ainsi évité la duplication de leurs travaux qui a longtemps affaibli notre support à Haïti ».

En ce qui a trait au département du Nord, a précisé M. Chan, l'objectif du gouvernement américain est de favoriser le développement des potentialités et soutenir le développement du secteur industriel pour créer des emplois durables. Les investissements supplémentaires vont renforcer les résultats obtenus par les autres projets de l'USAID qui fonctionnaient déjà dans la région selon le représentant de l'USAID qui réaffirme le soutien du gouvernement son soutien au plan d'investissement agricole préparé par le gouvernement haïtien avec le support de la communauté internationale.

Mme Lut Fabert, représentante de l'Union européenne, à travers son exposé, a laissé entrevoir que la contribution de l'UE dans ce grand projet de développement du Nord se situera surtout au niveau des infrastructures. En ce sens, elle a annoncé la continuation de son programme de construction routière sur la Route nationale #3. Ce travail va aboutir au rétablissement d'un lien plus direct entre Cap-Haïtien et la capitale. L'UE a travaillé également depuis quelques années dans des projets de sécurité alimentaire dans le département du Centre. Récemment, elle a lancé des activités d'amélioration de technologie agricole dans les régions de St-Raphaël et Fort-Liberté.

Selon Mme Fabert, le Cap-Haïtien doit pouvoir garantir à sa population une meilleure opportunité d'emploi. Cela explique l'apport de l'UE à ce programme qui va permettre une meilleure répartition des richesses et des possibilités d'emploi à cette importante partie de la population haïtienne.

L'un des traits marquants de cette cérémonie de lancement a été l'absence très remarquée des autorités capoises. Le maire et le délégué n'y ont point mis leur nez. Autre sujet d'inquiétude au cours de cette manifestation, c'est la déclaration du président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Nord, M. Malherbe Dorvil, qui a indiqué n'avoir aucun problème avec le projet. Toutefois, son grief c'est de n'avoir pas été partie prenante du programme. Il dit souhaiter que les initiateurs de ce projet s'asseyent avec les représentants du Nord pour discuter de sa faisabilité de ce projet.

A ce sujet, M. Dorvil a eu la garantie du ministre des Finances, M. Ronald Baudin, qui a souligné à l'adresse de l'homme d'affaires capois que le projet est loin d'être un produit fini. « Nous venons à peine d'entamer la réflexion sur le grand programme et nous avons décidé de venir continuer cette réflexion avec vous », a soutenu M. Baudin en vue de calmer les appréhensions du secteur des affaires capois.


Cyprien L. Gary

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