mardi 27 décembre 2011

Le réseautage des associations d’irrigants (2)



Le réseautage des associations d’irrigants (2)
Bernard Ethéart
HEM, Vol. 25, # 46 du 07-13/12/2011

La semaine dernière, j’ai terminé mon article sur l’atelier organisé par la Fondation Haïtienne de l’Irrigation (FONHADI) le vendredi 25 novembre sur le thème du réseautage des associations d’irrigants lié au transfert de la gestion des systèmes d’irrigation (voir HEM Vol. 25 # 45 du 30/11-06/12/2011) en signalant qu’il ne s’est encore jamais trouvé un Ministre de l’Agriculture pour présenter au Parlement un projet de loi sur l’organisation et le fonctionnement des associations d’irrigants.

J’avais également mentionné que la méthodologie élaborée par le Programme de Réhabilitation des Petits Périmètres Irrigués (PPI 1), un programme du Ministère de l’Agriculture, pour la structuration des dites associations, n’a été adoptée que du bout des lèvres par la Direction des Infrastructures Agricoles (DIA) du MARNDR. Cela pose le problème de la position pour le moins ambigüe du Ministère à ce sujet.

En principe, au niveau des dirigeants, on est d’accord avec le transfert de la gestion des systèmes d’irrigations aux associations d’irrigants ; cela va dans le sens du « désengagement » du Ministère, devenu très à la mode à partir du retour du Président Aristide en 1994. J’entends encore Philippe Mathieu, alors Directeur Général Adjoint, proclamer à tout moment, avec sa vois de stentor, que le Ministère doit devenir un ministère normatif et que les actions de terrain seront le fait d’opérateurs spécialisés.

Cela faisait aussi l’affaire de certains cadres du ministère qui se sont dépêchés de créer des « boites de techniciens », souvent avec un label ONG, prêtes à signer des contrats d’exécution avec le ministère ou les grandes organisations finançant des projets d’irrigation. Mais, d’un autre côté, l’idée de confier des responsabilités à des associations de paysans dérange ; cela va à l’encontre d’une vieille tradition de confiscation du pouvoir, de tout pouvoir, par une certaine catégorie sociale ; sans parler de la crainte de certains cadres intermédiaires de perdre leur job si les paysans « deviennent trop forts ».

En fait, ce ne sont que des combats d’arrière-garde. Le principe de la participation-responsabilisation, qui guide tous ceux qui appuient les associations d’irrigants fera son chemin même si cela déplait à quelques uns. A la Villa Mamika, selon la liste que j’ai pu obtenir et qui n’est peut-être pas complète, ils étaient plus de 80 participants dont une quarantaine venus de 7 départements : Nord-Ouest (5), Nord (4), Artibonite (14), Centre (1), Ouest (5), Sud-Est (5), Sud (8).

Quand on sait que de nombreuses zones n’ont pas pu être touchées, souvent parce que les organisations ne sont pas encore bien solides ou simplement pas connues des organisateurs, on peut imaginer quel potentiel cela représente ; et c’est là qu’apparait une autre cause de la réticence ; la cause politique.

Le sénateur de l’Artibonite, Willy Jean-Baptiste, lui-même agronome, spécialiste en gestion des systèmes d’irrigation, et qui a été Directeur de l’ODVA, a cité des chiffres. 20.000 hectares irrigués dans la plaine de l’Artibonite, avec des parcelles de moins d’un hectare, cultivées par un paysan à la tête d’une famille de 6 à 7 personnes, on peut calculer quelle population et combien d’électeurs potentiels cela représente ! Vous comprenez maintenant pourquoi l’Artibonite est une zone politiquement « chaude ».

Mais revenons aux associations d’irrigants. Au cours des réunions préparatoires de cet atelier, les membres de la FONHADI se sont penchés sur les services que l’association peut offrir à ses membres :
-          Des services pour une meilleure valorisation de l’eau :
o   accès aux intrants (engrais, semences, pesticides …),
o   machinisme (attelage, motoculteur, tracteur ...) pour faciliter le travail de la terre,
o   regroupement de la production,
o   transformation de la production,
o   commercialisation, recherche de marchés …. ;
-          Un service de gestion des exploitations agricoles (travailler sur la rentabilité de la production) ;
-          Des actions de plaidoyer pour un meilleur accès aux intrants, pour davantage d’investissement de l’Etat, un meilleur accès au crédit …

Dans l’idée des membres de la FONHADI, les associations seraient encore plus efficientes si, au lieu d’agir chacune de son côté, elles conjuguaient leurs efforts en se regroupant en fédérations régionales. Il en existe déjà dans l’Artibonite, dans le Sud-Est, dans la zone goâvienne, sans parler de la grande Association des Irrigants de la Plaine de l’Arcahaie. C’est là un premier niveau de « réseautage » ; l’objectif est d’étendre ce mouvement à l’ensemble du pays.

Et comme on ne se refait pas, je ne peux m’empêcher de reprendre ce slogan que j’avais lancé à l’issue du colloque sur le « Transfert de la gestion des systèmes irrigués en Haïti » en juin 2004 (voir Conclusion du colloque sur l’irrigation, HEM Vol 19 # 12 du 20-26/04/2005), « Irrigants de tout le pays unissez vous ! »

Pour finir une bonne nouvelle : le nouveau Secrétaire d’Etat à la Production Végétale du MARNDR, l’agronome Fresner Dorcin, qui était présent à l’atelier, a promis son appui pour faire avancer le dossier de la loi sur les associations d’irrigants.

dimanche 25 décembre 2011

Le vaudou est biblique




Le vaudou est  biblique
Jean Erich René
erichrene@bell.net
22 décembre 2011


Le vaudou est un rite millénaire transmis, à cause de ses persécuteurs, plutôt par la tradition orale que par la mémoire de l’écriture. Frappé d’ostracisme, les héritiers de cette connaissance transcendantale sont obligés de la pratiquer en catimini. D’ailleurs en Haïti le Vaudou à diverses périodes de l’histoire a été l’objet d’attaque d’autres  sectes religieux. Le prosélytisme  des prêtres catholiques et des pasteurs protestants infirment l’épanouissement du vaudou. Pourtant toutes les Constitutions Haïtiennes de l’Indépendance à nos jours reconnaissent la liberté des Cultes. Parmi les événements qui ont conduit à l’Indépendance d’Haïti on ne saurait ignorer la Cérémonie du Bois Caïman, ce véritable sérum moral qui, psychologiquement, avait préparé les esprits pour la victoire finale. Ce bovarysme culturel qui nous affecte a comme  conséquence directe notre nanisme mental et par ricochet notre sous-développement social et économique. Il ne s’agit pas d’un accident mais d’une stratégie arrêtée à souhait par l’Occident afin d’exploiter les forces de travail des esclaves. En Haïti, les Moines du St Viateur étaient chargés de cette sale besogne de déculturation dont les séquelles engoncent notre structure mentale régressive.

                 Témoignage de Jésus, Matthieu 5.17.
  Je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir.
Sans défaire ce frein psychologique nous allons patauger dans les bas-fonds de la misère et de l’ignorance. On ne saurait mépriser l’importance prépondérante d’une religion au sein d’une société. Max Weber depuis 1901 dans « L’Éthique protestante et l’Esprit du Capitalisme »,  attribuait déjà l’origine  de l’esprit du travail du Capitalisme à la Réforme du Protestantisme. A la page 51 nous relevons ces propos  très éclairants de Weber : «  Le gain est devenu la fin que l'homme se propose, il ne lui est plus subordonné comme moyen de satisfaire ses besoins matériels.» Fondamentalement il ne s’agit pas d’un problème de foi  entre les  Sectes Religieux mais le conflit résulte plutôt de la course vers la richesse par l’exploitation de l’homme par l’homme. En effet les superpuissances telles que la France, l’Angleterre, les USA etc. ont financé leur développement par l’esclavage dont le fil conducteur le plus efficace était la religion. En une telle occurrence il fallait à tout prix détruire les croyances des religions alternatives. Pour les besoins de leurs propres cuisines l’Occident  par le biais du Catholicisme et du Protestantisme taxent  de diabolique, satanique etc. le Vaudou pourtant la religion des esclaves importés d’Afrique.

Ce véritable travail de reprofilage par le dénigrement a perturbé l’univers mental de l’homme haïtien. Nos prêtres catholiques et nos pasteurs protestants critiquent certaines pratiques du vaudou, sous prétexte de sorcelleries. Ils pointent du doigt les lampes et les Mangers Loas c’est à dire les luminations et les offrandes que nos Houngans et nos Mambos  et les serviteurs des Loas en général offrent à leurs dieux. Pourtant dans l’ANCIEN TESTAMENT de la BIBLE DES CHRETIENS on retrouve  les cérémonies du Vaudou. Nous vous invitons à lire le PENTATEUQUE c’est à dire les Premiers Livres de la BIBLE pour vous rendre compte à quel point nous sommes trompés par l’Occident. La bible des chrétiens nous offrent un panorama rituel propre aux cérémonies du Vaudou.

Lévitique 24
24.1  L'Éternel parla à Moïse, et dit:
24.2  Ordonne aux enfants d'Israël de t'apporter pour le chandelier de l'huile pure d'olives concassées, afin d'entretenir les lampes continuellement.
24.3  C'est en dehors du voile qui est devant le témoignage, dans la tente d'assignation, qu'Aaron la préparera, pour que les lampes brûlent continuellement du soir au matin en présence de l'Éternel. C'est une loi perpétuelle pour vos descendants.
24.4  Il arrangera les lampes sur le chandelier d'or pur, pour qu'elles brûlent continuellement devant l'Éternel.
24.5  Tu prendras de la fleur de farine, et tu en feras douze gâteaux; chaque gâteau sera de deux dixièmes.
24.6  Tu les placeras en deux piles, six par pile, sur la table d'or pur devant l'Éternel.
24.7  Tu mettras de l'encens pur sur chaque pile, et il sera sur le pain comme souvenir, comme une offrande consumée par le feu devant l'Éternel.
24.8  Chaque jour de sabbat, on rangera ces pains devant l'Éternel, continuellement: c'est une alliance perpétuelle qu'observeront les enfants d'Israël.
24.9  Ils appartiendront à Aaron et à ses fils, et ils les mangeront dans un lieu saint; car ce sera pour eux une chose très sainte, une part des offrandes consumées par le feu devant l'Éternel. C'est une loi perpétuelle.
 Dans nos Églises Catholiques pourquoi allume-t-on une Lampe Éternelle ? Est-ce de la sorcellerie? Comment peut-on reprocher à nos Houngans d’allumer leur bougie ou de monter leurs lampes à huile de Palma Christi.  Étymologiquement Palma Christi signifie : Palme du Christ. Comprenne qui pourra ! En tout cas, au sens des initiés la consumation de l’huile n’est pas quelconque. La célérité et les intentions varient avec le nombre de mèches allumées et la qualité de l’huile : olive, palma christi, saindoux (graisse de cochon).

La plus grande crainte des fossoyeurs du Vaudou c’est le don de devin du Houngan et de la Mambo en étalant ses cartes ou en évoquant l’oracle des loas. Une prouesse qui dépasse complètement l’entendement de nos Prêtres Catholiques et nos Pasteurs Protestants. Ils diabolisent littéralement la voyance révélée clairement dans la Bible.

 Genèse 44

44.1 Joseph donna cet ordre à l'intendant de sa maison: Remplis de vivres les sacs de ces gens, autant qu'ils en pourront porter, et mets l'argent de chacun à l'entrée de son sac.
44.2  Tu mettras aussi ma coupe, la coupe d'argent, à l'entrée du sac du plus jeune, avec l'argent de son blé. L'intendant fit ce que Joseph lui avait ordonné.
44.3  Le matin, dès qu'il fit jour, on renvoya ces gens avec leur ânes.
44.4  Ils étaient sortis de la ville, et ils n'en étaient guère éloignés, lorsque Joseph dit à son intendant: Lève-toi, poursuis ces gens; et, quand tu les auras atteints, tu leur diras: Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien?
44.5  N'avez-vous pas la coupe dans laquelle boit mon seigneur, et dont il se sert pour deviner? Vous avez mal fait d'agir ainsi
Les sacrifices d’animaux tels que bœufs, moutons  etc., sont complètement répudiés par nos prêtres catholiques et nos pasteurs protestant qui les perçoivent comme des offrandes aux esprits diaboliques. Pourtant ils sont recommandés par l’Eternel selon le message reçu par Moise que nous pouvons tous lire dans le deuxième livre de la Bible :

Exode 24
  1. Dieu dit à Moïse : Monte vers l’Éternel, toi et Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix des anciens d’Israël, et vous vous prosternerez de loin.
  2. Moïse s’approchera seul de l’Éternel ; les autres ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera point avec lui.
  3. Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de l’Éternel et toutes les lois. Le peuple entier répondit d’une même voix : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit.
  4. Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel. Puis il se leva de bon matin ; il bâtit un autel au pied de la montagne, et dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël.
  5. Il envoya des jeunes hommes, enfants d’Israël, pour offrir à l’Éternel des holocaustes, et immoler des taureaux en sacrifices d’actions de grâces.
  6. Moïse prit la moitié du sang, qu’il mit dans des bassins, et il répandit l’autre moitié sur l’autel.
  7. Il prit le livre de l’alliance, et le lut en présence du peuple ; ils dirent : Nous ferons tout ce que l’Éternel a dit, et nous obéirons.
  8. Moïse prit le sang, et il le répandit sur le peuple, en disant : Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous selon toutes ces paroles.
A la consécration qu’offre le Prêtre ? Le Corps et le Sang du Christ. Que dit-il aux fidèles ? Prenez et mangez car ceci est mon corps ! Prenez et buvez ceci est mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle versé pour nous et pour la multitude en rémission des péchés du Monde. Est-ce du cannibalisme ? A cette phase des débats n’est-ce pas une preuve d’obscurantisme crasse de taxer les pratiques du vaudou de sorcellerie au point de détruire nos Temples et renverser nos objets sacrés. Il faut éviter de participer à ces opérations de saccage et de pillage de nos Hounforts. A chaque période mouvementée de l’Histoire, on tente de nous couper de nos racines afin de faire de nous des corps sans âme. Le sacrifice d‘un cochon par Bookman au Bois Caïman s’intègre dans le cadre de l’orthodoxie de la Table des Lois de Moïse dictées par Dieu. Nos exploits guerriers sont dus  à notre fidélité aux dieux tutélaires de la race. Toute la force d’une nation est enracinée dans sa culture. C’est le Premier Môle quand elle s’en va tout le reste part. Ne nous laissons pas circonvenir par des pécheurs en eau trouble au service de l’Occident qui nous a transplantés dans la Caraïbe à des fins d’exploitation. Nous avons cumulé deux siècles de retard. Réveillons-nous ! Nous sommes les héritiers de cette grande race d’hommes qui ont énoncé les principes de vie de ce bas-monde. Tâchons d’y rester fidèle en méprisant la dissidence. Notre credo c’est l’Ancien Testament et le Christ ne nous tient nulle rigueur à ce sujetMatthieu 5.17. « Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.» dit-il. Rejeter les pratiques du Vaudou c’est bouder la parole de Dieu. Preuves à l’appui le vaudou est biblique.

Jean Erich René
22 décembre 2011
Ottawa/Canada

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