lundi 29 juillet 2013

NOTE DE PRESSE DU FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE HAITIEN



NOTE DE PRESSE DU FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE

La crise causée par la décision du Gouvernement Haïtien de renouveler l’interdiction de 2008 d’importer des produits avicoles de la République Dominicaine (RD), a fait ressurgir les vrais problèmes posés par les échanges commerciaux qui se réalisent entre Haïti et le pays voisin, échanges considérés comme abusifs et prédateurs.

Face à cette crise, le FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE apporte son soutien le plus complet à la décision adoptée par le Gouvernement qui a pour responsabilité de protéger la population haïtienne contre tous les risques de contamination, en particulier ceux véhiculés par les marchandises en provenance de la République Dominicaine. Cette protection est d’ailleurs conforme aux règles et principes du commerce international, en particulier ceux contenus dans l’Accord sur les Mesures Sanitaires et Phytosanitaires (SPS) et l’Accord sur les Obstacles Techniques au Commerce (OTC) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Par conséquent, le FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE appuie sans réserve les négociations en cours entre les deux parties en vue de la mise en place de mesures internes communes visant à reprendre le commerce des produits avicoles sur des bases plus sûres et plus équitables, en accord avec les dispositions des deux accords susmentionnés, y compris d’autres dispositifs internationaux tels que le “Codex Alimentarius”, etc.

C e p e n d a n t , le FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE attire l’attention sur le caractère inégal du commerce bilatéral caractérisé, entre autres, par le traitement non règlementaire accordé par la République Dominicaine aux produits d’origine haïtienne qui ne sont pas commercialisés sur le marché de ce pays conformément aux règles de I’OMC. Ces produits font, en effet, l’objet de pratiques commerciales déloyales telles que:

• Les barrières non tarifaires sous forme de mesures SPS applicables aux marchandises haïtiennes (Par exemple, impossibilité d’obtenir les certificats SPS règlementaires), en désaccord avec les clauses insérées dans les Accords de I’OMC y relatifs;

• Les pratiques de dumping systématique qui causent des préjudices graves aux secteurs nationaux de production et qui ont pour effet d’entraver leur capacité à développer des filières capables de concurrencer les produits similaires importés du pays voisin. Des contre-mesures sous forme de droits anti-dumping devraient être utilisées par le Gouvernement sur la base des dispositions de l’Accord sur la Mise en œuvre de l’Article IV (l’Accord Antidumping) de I’OMC afin de permettre aux branches nationales de production affectées de procéder aux ajustements de structure nécessaires;

L’application de licence automatique et/ou non automatique qui crée des entraves non nécessaires à la commercialisation des produits haïtiens sur le marché dominicain, en contravention avec les dispositions de l’Accord sur les Procédures de licences d’Importation de l’OMC. Des contremesures règlementaires devraient être adoptées en faveur des producteurs haïtiens dont les produits sont assujettis à de telles mesures en cas de non conformité avec les dispositions de cet Accord.

En plus des paramètres susmentionnés, le FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE note aussi :

• La situation incontrôlable, voire anarchique induite par les échanges commerciaux enregistrés sur les marchés binationaux (qui sont au nombre de plus de 50 du coté Dominicain) et qui fonctionnent à sens unique au profit des produits dominicains;

• L e s d i f f i c u l t é s , v o i r e l’impossibilité, pour les postes douaniers établis à la frontière de taxer les marchandises originaires de la République Dominicaine, exacerbant ainsi les pertes de recettes qui se situeraient autour de 15 Milliards de Gourdes;

• Les campagnes de dénigrement menées contre certains produits haïtiens. Dans le but de résoudre les problèmes provoqués par les échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine, le FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE encourage fortement le gouvernement à:

• Accroitre le contrôle des flux de marchandises qui passent régulièrement la frontière en renforçant les structures douanières déjà établies;

• Mettre en place des postes sanitaires et phytosanitaires capables de contrôler les marchandises qui présentent des risques pour la santé des personnes, des animaux et des végétaux conformément aux dispositions des accords commerciaux multilatéraux de l’OMC.

• M e t t r e e n p l a c e l e s structures légales et institutionnelles aptes à faciliter la gestion des échanges commerciaux bilatéraux et à déclencher, au besoin, les contremesures nécessaires en cas d’utilisation par la RD de pratiques commerciales déloyale (dumping, licence automatique/non automatique, etc.), conformément aux règles insérées dans les accords de I’OMC y relatifs...

• S’assurer que le passage de la frontière par des personnes ou des biens se fassent dans le plus strict respect de la Loi comme dans nos ports ou aéroports et, par conséquent, éliminer la mesure instituant les Marchés Binationaux.


Enfin, le FORUM ECONOMIQUE DU SECTEUR PRIVE encourage le Gouvernement Haïtien à œuvrer en vue d’aboutir, par la négociation, à une entente avec la partie dominicaine qui contemplera la réalisation du commerce bilatéral sur des bases axées sur le respect mutuel, la justice et surtout la réciprocité. Une telle entente doit être aussi impérativement basée sur l’application stricte et le respect des règles du commerce international administrées par I’OMC dont les deux pays sont Membres. Elle ne peut être d’ailleurs mise en œuvre tant que l’institution douanière haïtienne ne sera pas entièrement et profondément renforcée. 

dimanche 28 juillet 2013

DISCOURS DU 20e ANNIVERSAIRE DE LA UNIBANK



Discours 20e Anniversaire de la UNIBANK
  
M. Carl Braun, président directeur général 

19 Juillet 2013

Madame la Première Dame,
Monsieur le Premier Ministre,
Chers Clients,
Chers Actionnaires,
Chers Collaborateurs de la UNIBANK et du GFN,
Chers Amis,

Je vous souhaite, au nom du Conseil d’Administration et en mon nom propre, la plus cordiale bienvenue pour célébrer ce soir le 20ème anniversaire de la UNIBANK. La Banque a voulu commémorer cet anniversaire d’abord pour remercier de façon toute spéciale sa fidèle clientèle, mais aussi ses Actionnaires et Collaborateurs, pour avoir fait route ensemble avec elle depuis 1993. En effet, le 19 juillet 1993, 29 UNIBANQUIERS et une centaine de jeunes actionnaires inauguraient la UNIBANK, la « banque 5 étoiles » comme elle viendrait à être affectueusement connue de sa clientèle au fil des ans. Ce pari ambitieux, celui de lancer une nouvelle banque au milieu d’une des plus grandes crises que le pays ait jamais connues, était en gestation depuis 1991, et reflétait non seulement notre foi inébranlable dans l’avenir de notre pays, mais aussi notre ferme volonté de changer profondément, de révolutionner les services bancaires et financiers en Haïti. Ce pari, désormais historique, était le fruit d’un rêve et d’une vision.

Le rêve des fondateurs de la UNIBANK était de créer une grande banque, solide comme un roc, « une banque universelle », une banque inclusive offrant à sa clientèle des services bancaires et financiers modernes, présente avec des succursales et points de service partout où se trouvent des Haïtiens et Haïtiennes , à Port-au-Prince, en Provinces, dans la Diaspora.

La vision des fondateurs de la UNIBANK était claire et communiquée à tous: créer une grande institution ; une banque citoyenne, socialement responsable ; transparente et moderne ; dynamique, honnête et sérieuse ; fonctionnant à l’intérieur d’un groupe financier diversifié. En bref, une grande entreprise qui réussit dans le strict respect des lois , des règlements et des principes de moralité, en s’acquittant de toutes ses obligations envers le fisc, les régulateurs et ses clients, avec le souci permanent de bien faire, partout et en tout temps.

Ce rêve a-t-il été réalisé, 20 ans après ? Cette vision a-t-elle pu être mise en place, 20 ans après ?
Sans fausse modestie, en toute humilité et sans aucune arrogance, une analyse honnête du parcours et de la position compétitive de la UNIBANK nous permet de dire haut et fort : MISSION ACCOMPLIE. En effet, la période 1993-2013 a été caractérisée par :
• 20 ans de Leadership !
• 20 ans de Réussite !
• 20 ans de Services Bancaires de Qualité !
• 20 ans au Service du Progrès National !
• 20 ans au Service de la Communauté !
Comparons 1993 et 2013.
En 1993, à l’ouverture, 1 succursale dans une ville ; 29 Collaborateurs ; 96 déposants.
Aujourd’hui, en 2013 :
• 43 succursales et agences dans 20 villes, dont 26 succursales dans la Zone Métropolitaine de Port-au-Prince, et 17 dans 14 villes de province réparties dans les 10 départements géographiques, y compris à l’île de La Gonâve ;
• 716 points de services de UNITRANSFER, dont 284 en Haïti et 432 aux États-Unis, au Canada, dans la Caraïbe et en Europe, faisant de la UNIBANK, depuis 1999, la première multinationale haïtienne ;
• 27 agences de Micro Crédit National et du Kredi Agrikol à travers le pays.

Aujourd’hui en 2013, 20 ans après, nous offrons, SANS FUSION NI ACQUISITION, des services de qualité à 900 mille déposants ici en Haïti, et à 275 mille compatriotes qui envoient chaque année, à travers UNITRANSFER, plus de 200 millions de dollars de l’étranger à leurs parents ici en Haïti. Nous offrons du crédit à environ 45 mille emprunteurs, tant à Port-au-Prince qu’en provinces. En particulier, nous sommes très fiers de desservir environ 20,000 micro et petits entrepreneurs, dont 2,500 entrepreneurs agricoles, et 62% de femmes. Les entreprises et entrepreneurs à qui nous avons octroyé du crédit emploient plus de 55 mille Haïtiennes et Haïtiens dans les secteurs primaires, secondaires et tertiaires de l’économie nationale.

En 1993, à l’ouverture, la UNIBANK avait 15 millions de gourdes de fonds propres, et était une nouvelle banque à la recherche de la rentabilité. Aujourd’hui, en 2013, SANS FUSION NI ACQUISITION, elle compte environ 4 milliards 500 millions de gourdes de capitaux propres, soit plus de 100 millions de US Dollars de capitaux investis et réinvestis dans leur pays par les 391 actionnaires de la UNIBANK. Ensuite, et tout aussi important, elle a enregistré 20 ans de rentabilité continue, faisant de la UNIBANK la 17ème banque la mieux capitalisée du CARICOM, et la seule banque haïtienne du « CARICOM Top 20 » selon le classement du magazine spécialisé du Groupe Financial Times, The Banker.

Hier en 1993, nous commencions avec 5 millions de gourdes de dépôts et 1 million de gourdes de crédit. Le rang de la UNIBANK en 1993 ? Onzième et avant-dernière.

Aujourd’hui, 20 ans après:
• 45 milliards de gourdes de dépôts, soit l’équivalent de plus de 1 milliard de dollars US, ou 30% du marché national des dépôts;
• 18 milliards de gourdes de crédit à l’économie et à la production nationale, dont plus de 1 milliard de gourdes aux micro-entreprises et aux PME, y compris dans le secteur rural à travers notre programme de « KrediAgrikol » ;
• Notre rang ? Première banque d’Haïti, 13ème en actifs du CARICOM, et 17ème en actifs dans la Caraïbe (CARICOM plus République Dominicaine).

J’invite donc les Actionnaires et Collaborateurs qui sont ici ce soir à le dire avec moi, haut et fort : toutes ses réalisations ont été faites SANS FUSION NI ACQUISITION !
En effet, durant les vingt dernières années, la UNIBANK a révolutionné le marché bancaire non seulement au bénéfice de ses clients, mais aussi au grand bénéfice des 2.1 millions de déposants dans le système bancaire, tant le tourbillon de compétition introduit par la UNIBANK a forcé des changements positifs dans tout le secteur bancaire. Depuis 1993, la « banque 5 étoiles » s’est caractérisée par :
• l’introduction systématique de nouveaux produits et services ;
• la démocratisation de l’accès au crédit ;
• des tarifs compétitifs ;
• des heures et jours d’ouverture et des moyens électroniques permettant aux clients d’avoir accès à la banque 24 heures par jour, 365 jours par an ;
• l’extension d’un réseau inégalé de succursales fonctionnant « online, real time » ;
• la création de filiales spécialisées dans
o les services de banque d’affaires (UniFinance),
o les cartes de crédit (UniCarte),
o le crédit à la consommation (UniCrédit),
o le crédit aux micro-entreprises et aux PME (Micro Crédit National)
o les transferts transfrontaliers (UNITRANSFER)
o les assurances (UniAssurances)
o le développement immobilier (IMSA)
• la création du bras social du groupe, la Fondation UNIBANK ;
• l’utilisation systématique de la technologie pour faire de la UNIBANK un fleuron de la productivité nationale, et de UNIBANK Online le service d’internet banking préféré d’Haïti ;
• le strict respect des normes prudentielles et du « know your customer », et des politiques nationales et internationales de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; et, in fine,
• une approche inclusive aux services bancaires et financiers, approche basée sur la qualité et la sincérité de l’accueil que ce soit en milieu urbain ou rural, riche ou pauvre.

En 2003, lors de notre dixième anniversaire, la UNIBANK comptait déjà 275 mille clients qui avaient décidé de résolument « faire route ensemble » avec elle . Durant les 10 dernières années, entre 2003 et 2013, la UNIBANK a accueilli 625 mille nouveaux déposants. Ce record inégalé parmi les banques en Haïti, portant le nombre total de déposants à 900 mille, soit 42% de tous les déposants du système bancaire haïtien, constitue la preuve la plus éloquente de la grande confiance et de la sympathie agissante témoignée à la UNIBANK, devenue « la banque préférée d’Haïti ».Il est évident que cette grande confiance et cette sympathie agissante constituent le capital le plus précieux de notre institution et sont les premiers garants de son succès continu. À la UNIBANK, promès se dèt, et nous ne démériterons jamais de ce vote massif de confiance.

Aujourd’hui, 20 après l’ouverture de la banque, nous renouvelons solennellement ce serment qui avait été fait le 19 juillet 1993 à nos déposants, à nos banques correspondantes à l’étranger, à la Banque centrale et aux autorités de règlementation tant en Haïti qu’à l’étranger, à nos Actionnaires et Collaborateurs, et à la Société Haïtienne toute entière : bien faire, partout et en tout temps, avec efficacité et efficience, avec sérieux et honnêteté, dans le strict respect de la loi et de notre Code d’Éthique, et avec le même enthousiasme, la même vigueur, et la même rigueur qui nous caractérisent depuis 1993.

Si, donc, nous pouvons dire « mission bien accomplie »pour les 20 dernières années, qu’en sera-t-il pour les 20 prochaines ? La UNIBANK pourra-t-elle faire mieux pour ses clients et pour Haïti ? La situation politique et macroéconomique en Haïti laissera-t-elle la UNIBANK à mieux faire, en se surpassant ?

La réponse à ces questions de fond pourrait ne pas être évidente. Nous n’avons pas, à la UNIBANK, une boule de cristal. Nous ne sommes pas omniscients. Par contre, armé de notre intellect et de notre expérience du milieu national, ayant réussi malgré des conjonctures difficiles et compliquées, animé par notre optimisme stratégique bien connu, nous faisons notre la pensée du philosophe français Georges Bernanos au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait ».

Comment fera-t-on l’avenir à la UNIBANK durant les 20 prochaines années ? Qu’attendons-nous des Pouvoirs Publics pour permettre à l’économie nationale d’enregistrer durant les vingt prochaines années ce que nous appelons à la UNIBANK « une révolution de croissance », seule capable, par l’augmentation du pouvoir d’achat et la création d’une plus grande classe moyenne, de diminuer drastiquement le niveau de pauvreté et de sous-développement qui crucifient notre pays ?

Si ce soir n’est pas le lieu pour dresser une liste de mesures à prendre au niveau national pour l’instauration de cette « révolution de croissance » (et donc d’emplois) tant attendue par le peuple haïtien, nous ne pouvons pas sous-estimer son importance capitale, car en nous rappelant que la croissance démographique naturelle de notre pays étant de 2% par an, toute croissance économique en deçà de 6% par an nous condamne à attendre environ 18 ans avant de pouvoir doubler un revenu national per capita déjà rachitique, anémique et faible. Et rappelons-nous que nous avons très, très rarement atteint 6% durant les 50 dernières années de soubresauts sociopolitiques et de régression/stagnation économique caractérisés par de longues périodes de dictatures civiles et militaires, et par une transition démocratique en dents de scie, constamment soumise aux assauts de courants antidémocratiques . Donc, si Haïti ne peut pas connaitre une vraie « révolution de croissance » de l’ordre de 8 à 12% par an durant les prochaines décennies, et si elle ne peut pas renforcer la démocratie et l’état de droit toujours prôné et soutenu par le Conseil d’Administration de la UNIBANK, notre pays ne sera certainement pas une économie émergente en 2030, et notre faible revenu national per capita continuera à crucifier journellement les plus pauvres qui constituent la majorité de notre population.

Durant les vingt prochaines années, nous encourageons fortement les Pouvoirs Publics, l’Exécutif, le Parlement, le Pouvoir Judiciaire, à jouer à fond leur partition d’agents de modernisation et de changement pour que l’on connaisse enfin cette « révolution de croissance et d’emplois »qui seule changera la face de notre pays. Mettons-nous au travail pourlibérer les forces productives de ce pays ! Permettons aux entrepreneurs de toutes les couches sociales de ce pays de jouer leur rôle en créant, sans entraves bureaucratiques, descentaines de milliers d’emplois ! Retirons Haïti des ornières de la corruption, du non-respect de la loi et de la violation des principes économiques d’efficacité et d’efficience ! Combattons les fléaux que constituent la contrebande et la fraude fiscale, et modernisons résolument les structures et les pratiques surannées du secteur public ! Exigeons du secteur privé qu’il se modernise lui aussi et qu’il entre de pleins pieds dans le 21ème siècle en respectant ses obligations fiscales et en jouant sa partition d’élite responsable et ouverte au changement ! Modernisons le système judiciaire si décrié ! Débattons sereinement et institutionnellement d’autres changements à apporter à la Constitution de 1987 pour la rendre plus moderne, moins lourde et plus fonctionnelle ! Tenons nos élections à temps pour éviter l’instabilité politique et le vide institutionnel ! Jetons les bases d’un État fort et moderne, et rejetons l’État faible aux oubliettes de l’histoire ; rétablissons et renforçons notre souveraineté dans l’honneur et la dignité ; mettons nous-mêmes, sans qu’on ait à nous le dire,de l’ordre dans nos affaires ; et exigeons de nos partenaires internationaux une nouvelle approche à l’aide au développement, une approche qui ne renforce pas l’État faible ! Le pays tout entier n’attend que cette « révolution de croissance » et de modernisation pour sortir de son pessimisme et de son manque de confiance en lui-même, pour reprendre gaiement le chemin du progrès.

En attendant que ce changement profond vienne, à la UNIBANK nous continuerons à appliquer le principe de Bernanos en ne « subissant » pas l’avenir, mais « en le faisant », à notre manière, chaque jour, de façon positive et résolue. Que ferons-nous durant les 10 à 20 prochaines années ? Nous préparerons d’abord la relève managériale tant au niveau du Conseil d’Administration qu’au niveau des postes exécutifs de la banque. Si notre Conseil a une moyenne d’âge de 59 ans, relativement jeune par rapport à la moyenne d’âge plus élevée d’entreprises similaires des pays développés et de beaucoup de pays émergents , en dix ans, si nous ne rajeunissons pas les cadres, il aura une moyenne d’âge de 69 ans, qui à notre avis ne convient pas quand bien même il serait toujours dans les normes de beaucoup de grandes banques dominicaines, caribéennes, européennes et nord-américaines. Donc, nous formerons et intégrerons de plus jeunes actionnaires, femmes et hommes, dans un Conseil d’Administration élargi qui assurera une transition harmonieuse durant les prochaines décennies, tout en renforçant notre culture d’excellence et de performance. Le même principe guidera les transformations à apporter à la direction exécutive de la Banque. Aujourd’hui, et nous en sommes très fiers, environ 50% des cadres de direction et intermédiaires de la UNIBANK sont des femmes ; cette politique sera maintenue et renforcée durant les prochaines années. Ceux qui ont guidé les destinées de la UNIBANK de 1993 à 2013 seront certes présents – la santé aidant, bien évidemment – à différents titres et niveaux en 2023, mais leur principale tâche sera de soutenir, guider et accompagner celles et ceux qui devront prendre la relève et gérer les destinées de la Banque, l’amenant résolumentvers 2033.

Notre stratégie de renforcement de nos ressources humaines par la formation professionnelle continue, et par le recrutement de jeunes Licenciés, MBA, et Masters, professionnels polyglottes et motivés, sera poursuivie avec vigueur dans le futur. La Banque fera comme par le passé des investissements majeurs dans les domaines technologiques et informatiques, et renforcera son « business continuity planning » particulièrement dans le maintien de ses sites de contingence horsHaïti (aujourd’hui, elle est la seule banque haïtienne à maintenir un site informatique de contingence dans un immeuble sécurisé spécialisé à Miami, lui permettant ainsi d’assurer la parfaite continuité de ses opérations bancaires si jamais ces sites principaux et de backup en Haïti seraient l’objet d’évènements destructeurs).

La UNIBANK renforcera son programme d’inclusion bancaire et financière de la population à travers la poursuite de son déploiement géographique vers de nombreuses autres villes de province et l’extension des programmes de crédit, particulièrement ceux orientés vers le crédit PME, le microcrédit et le crédit agricole. Elle espère que la « révolution de croissance » lui permettra de renforcer son programme de démocratisation du crédit afin d’augmenter son nombre de clients ayant accès au crédit à au moins 500 mille d’ici vingt ans.

Durant les prochaines années, la UNIBANK introduira de façon soutenue ses produits de bancassurances, et renforcera et démocratisera l’offre de produits de la dernière-née du Groupe, la UniAssurances, qui a pénétré le marché des assurances de façon remarquable durant les deux dernières années. Elle utilisera son programme de « banque à distance » et renforcera l’internet banking pour toucher un plus grand nombre de clients, tant au niveau urbain que rural, à l’étranger comme en Haïti.Les cartes de débit et d’ATM, et les points de service correspondants, seront multipliés de façon importante durant les prochaines années. En dernier lieu, et afin de garantir sa croissance future, la UNIBANK continuera à renforcer ses fonds propres, et vise – « révolution de croissance » aidant -à tripler au moins ses capitaux propres dans vingt ans pour les porter à 15 milliards de gourdes, par rapport à 4.5 milliards aujourd’hui.

Voilà en quelques mots la stratégie de croissance de la UNIBANK durant les prochaines années. Elle peut être dévoilée et communiquée sans crainte aucune, la force étant tranquille.
Elle en a la capacité humaine, managériale, financière et technologique, et aborde le futur avec la sérénité nécessaire pour maintenir et renforcer sa position de leadership en Haïti et dans la Caraïbe. Elle compte sur une Haïti plus démocratique et plus prospère afin de stimuler une demande accrue de services financiers ; elle mise sur une Banque Centrale toujours forte, indépendante et bien structurée qui applique avec équité et intelligence les règles prudentielles et qui soutient le processus de modernisation du secteur financier. Et si la « révolution de croissance » tant souhaitée et attendue se matérialise, la UNIBANK saisira toutes nouvelles opportunités pour renforcer son offre de services financiers et bancaires en Haïti et aux Haïtiens vivant à l’étranger, et pour maintenir son statut de « Première Banque d’Haïti », de « Banque Préférée d’Haïti ». En avant donc pour 2023 et 2033 !

Pour avoir pu garder le leadership du secteur bancaire depuis sa création en 1993, et pour avoir pu s’imposer comme première banque d’Haïti, vous me permettrez, en conclusion à mes propos, de remercier tous ceux qui ont contribué à faire de la UNIBANK ce qu’elle est aujourd’hui. Tout d’abord, je voudrais, au nom du Conseil et en mon nom propre, dire aux 1,814 Collaborateurs du Groupe, et en particulier aux 1,046 UNIBANQUIERS qui fêtent ce soir le 20ème anniversaire de leur Institution : MERCI, BRAVO ET BONNE FÊTE !! Restez avec la même ardeur compétitive et le même esprit positif sur la « route des étoiles »que vous vous êtes tracée depuis 1993 ! Continuez avec courage, honnêteté et détermination sur la route du progrès, et aidez votre Pays et votre Banque à aller plus loin, plus haut, au bénéfice de tous ! J’invite nos Distingués Clients et Invités à se joindre au Conseil d’Administration et aux Actionnaires pour applaudir chaudement tous les Collaborateurs du Groupe et les remercier de leur apport inestimable au succès de la UNIBANK. Un « bravo » très spécial pour les 10 Collaborateurs qui fêtent 20 ans de collaboration en 2013, qui rentre dans ce qu’on appelle à la Banque, le « Cercle des 20 Ans ».

À nos 391 Actionnaires, nous disons : merci de votre constant support ! Merci d’avoir fait le choix d’investir plus de cent millions de dollars dans votre Banque et dans votre Pays ! Et surtout, merci d’avoir participé à renforcer la culture de modernité, de transparence, et de responsabilité sociale qui caractérise la UNIBANK ! Hier matin, à l’occasion du vingtième anniversaire de votre Institution, le Conseil d’Administration a fait, en votre nom et en celui des Collaborateurs, un don d’un million de dollars US à travers la Fondation UNIBANK au secteur de l’éducation supérieure, secondaire et de formation professionnelle, et il vous remercie de votre participation active au progrès de la Communauté Nationale. Je vous invite, Distingués Invités, à vous joindre à moi et aux Collaborateurs du Groupe pour applaudir chaudement les 391 Actionnaires de la UNIBANK !

Vous me permettrez également de remercier nos banques correspondantes étrangères, et tous nos fournisseurs de services tant en Haïti qu’à l’étranger. De façon toute particulière, je voudrais remercier notre autorité de tutelle et de règlementation, la Banque de la République d’Haïti, la Banque Centrale, une institution publique moderne, bien dirigée par le Gouverneur Charles Castel, assisté de ses collègues au Conseil d’Administration et à la Direction de cette institution.

En dernier lieu, last but certainly not least, vous m’accorderez l’opportunité de remercier mes Collègues au Conseil d’Administration de la UNIBANK et du GFN, avec qui c’est non seulement un honneur, mais un privilège, de travailler. Je demande donc aux distingués Membres du Conseil de me rejoindre au podium.

En tant que Président du Conseil d’Administration de la UNIBANK et du GFN depuis 1993, c’est encore une fois l’occasion pour moi, à titre personnel et de façon très spéciale, de remercier tous les Membres du Conseil d’Administration, les fondateurs, les anciens membres comme les membres actuels. Vous avez tous contribué, par votre sérieux, votre vision et votre travail, à faire de la UNIBANK une grande institution, prestigieuse et respectée. Avec une pensée spéciale pour feu Guy Malary, notre premier avocat-conseil et membrefondateur du premier Conseil de la UNIBANK, notre ami qui aurait été si heureux ce soir de fêter avec nous la réalisation de ce rêve et de cette vision qui nous avaient tous animés en 1993, je commencerai par remercier le Premier Vice-Président du Conseil, Edouard Baussan, également membrefondateur du Groupe et un des grands artisans de notre succès. Depuis 46 ans, Edouard et moi sommes des amis-frères, des frères de combat, et des associés. En quatre ans, nous fêterons 50 ans d’amitié. Permettez que je l’applaudisse, et que je vous invite, Distingués Invités, Actionnaires et Collaborateurs, à en faire autant. A Edouard, je dis comme toujours, comme chaque jour : ferme à la barre, toujours ensemble, et dans la même direction : droit devant !

À Adrien Castera, Deuxième Vice-Président du Conseil, et Premier Directeur Général de la UNIBANK, membrefondateur avec Edouard, Guy et moi du premier Conseil, que puis-je dire que je n’aie pas déjà dit plusieurs fois durant les vingt dernières années? Ami, collègue, associé, celui qu’on appelle affectueusement « Boy » a toujours su, avec la courtoisie et l’élégance qui caractérise le grand banquier qu’il est, contribuer de façon importante au succès de toutes nos entreprises. Bravo et merci, Adrien !

À Max Chauvet, Troisième Vice-Président du Conseil, je te remercie de tes 20 ans de service au Conseil. Tu mérites les applaudissements de tes Collègues et de nos Invités non seulement pour ton apport important au succès de notre Groupe, mais également pour ton intelligence, ton intérêt sans borne pour la Culture et les Arts, et ta constance dans l’effort et dans l’innovation ! Merci de tes conseils avisés, et bravo !

Franck Helmcke, affectueusement connu comme « Blanc », fête également 20 ans de service à la UNIBANK et au GFN. Il est Secrétaire-Trésorier du Conseil. Après Serge Dévieux, à qui je profite de lancer un grand salut amical, Franck a été le troisième Directeur Général de la UNIBANK, d’ailleurs celui qui a passé le plus de temps à ce poste : 14 ans. Qu’il soit remercié non seulement de son amitié et de son support à la Banque, mais de son sérieux, de sa présence permanente et de sa rigueur d’esprit d’ingénieur devenu gestionnaire ! Mille mercis, Franck, et continue à faire des heureux dans les fêtes des Collaborateurs quand tu chantes le « Ay Lina » de Ti Paris !

Lyonel Dartiguenave, Membre du Conseil et Directeur Général Adjoint de la UNIBANK, est un banquier professionnel qui participe avec Franck et moi à la direction journalière de la Banque. Homme discret, intelligent, perspicace. Travailleur infatigable, Lyonel joue le rôle de « stoppeur » dans notre formation et est l’un des principaux artisans de l’excellente santé de notre portefeuille de crédit et de notre structure de gestion de risques. Merci de tes 19 ans de service, merci de tes 14 ans à la Direction Générale : nous sommes tous honorés de collaborer avec toi ! Bravo, Lyonel !

A Jean-Pierre Blanchard, Thierry Gardère, et notre hôte ce soir au Karibe, Bertrand Buteau, ais-je vraiment besoin de rappeler le rôle combien important que vous avez joué durant les deux dernières décennies au sein du Conseil ? Jean-Pierre fête également vingt ans de service ce soir, et a été présent à tous les moments depuis le lancement de la Banque en 1993.Je le remercie de son amitié et de son grand apport au Groupe. Thierry, mon ami Thierry, lui aussi un homme discret et intelligent, apporte sa grande expérience et sagesse à notre Conseil. Si dans son ADN on retrouve les 150 années d’expérience du Rhum Barbancourt (comme chez Max avec les 115 ans du Nouvelliste), dans son quotidien on retrouve un Administrateur toujours soucieux des principes d’équité, de performance et d’efficacité. Bertrand, avec Franck et Lyonel, le plus jeune du Conseil (malgré sa calvitie avancée), est toujours présent pour apporter son pragmatisme et ses grandes connaissances commerciales à notre réflexion commune. Heureusement qu’il est aussi restaurateur, donc mon compagnon de table le plus volubile quand le Conseil déjeune ensemble. Je vous prie, chers Amis, d’applaudir chaudement Jean-Pierre, Thierry et Bertrand, et de garder vos applaudissements pendant que je remercie également mon grand frère, d’abord à Capital Consult et ensuite dans le Groupe, notre Premier Conseiller, notre Analyste chevronné, Bernard Fatton, pour 26 ans de Collaboration journalière avec moi ! Merci en fin de compte à nos épouses et familles, toujours présents pour nous encadrer et nous appuyer.

Si, comme me le rappelait hier un client de la Banque qui me disait : « 20 an pa 20 jou », et en conclusion à ces propos trop longs qui n’ont pu malheureusement être raccourcis compte tenu de la richesse et de l’intensité de ces 20 ans d’histoire de la UNIBANK, je tiens à vous remercier, Distingués Invités, Clients et Amis présents ce soir, de votre patience et de votre indulgence. À vous, au nom de tous les Collaborateurs de la Banque et du Groupe, au nom de tous mes Collègues au Conseil d’Administration et à la Direction de la UNIBANK, et en mon nom propre, je vous dis : Merci ! Merci de votre confiance, de votre fidélité, de votre support. Faisons ensemble l’avenir, et ne le subissons pas !


Je vous souhaite une très agréable soirée, et vous remercie d’être tous venus fêter ce soir avec nous :
• 20 Ans de Leadership !
• 20 Ans au Service de la Communauté !
Et pour les 20 prochaines années, la UNIBANK, la « banque 5 étoiles », vous dit à tous: « Faisons route ensemble » !

vendredi 26 juillet 2013

CONSTRUCTION DE SILOS A LAFITEAU : QUI PEUT PLUS PEUT MOINS


CONSTRUCTION DE SILOS A LAFITEAU : QUI PEUT PLUS  PEUT MOINS
MICHEL WILLIAM
24 JUILLET 2013

Le  jeudi 19 juillet 2013, le premier ministre  Laurent Salvador Lamothe accompagné du ministre de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural, Jacques Thomas,  a procédé  á la pose de la première pierre de la construction d'une réserve stratégique de silos  pour  stocker les excédents de la production agricole .D’après le  ministre Jacques Thomas ces silos font partie d’un complexe de stockage qui  sera d’une grande utilité aux producteurs qui bénéficient déjà et continueront de bénéficier á  l’avenir des mesures d’accompagnement prises dans le cadre du programme de relance agricole  2013-2016.

Ce complexe de stockage comprendra 4 silos  de 2.500 tonnes  chacun et un hangar de 25.000 tonnes métriques .Le tout occupera  une superficie de 5.400 m2. Il coutera  trois millions de dollars. Ajoutés aux anciens silos de la minoterie devenue « Les Moulins d’Haïti » de capacité de 50.000 tonnes, ces 4 nouveaux porteront á 60.000 tonnes  la capacité de stockage de Lafiteau. La réserve de Lafiteau ,si l’on en croit le premier ministre, ferait partie  d'un ensemble  d'infrastructures agricoles appelées á  intégrer le paquet social « EDE PEP » développé par son gouvernement  pour soutenir les couches les plus vulnérables de la population .Le programme « EDE PEP » intervient dans le cadre de l’assistance aux franges de la population  en état permanent d’insécurité alimentaire  et  á celles souffrant de pénurie  alimentaire  causée par l’arrivée de cataclysmes  naturels, sécheresse, cyclone, tremblement de terre, inondation etc...  Le  Premier Ministre a  aussi fait   mention de la construction prochaine  dans le  nord et le sud de deux  nouveaux complexes. Nous disons bravo au trio  Martelly, Lamothe et Thomas.

Nous profitons de cette fenêtre ouverte sur le  stockage des céréales par l’exécutif, pour rappeler aux honorables parlementaires qui vont redistribuer le  budget  2013-2014  ce vieux dicton populaire qui dit «  qui peut plus  peut moins. »  Nous entendons par lá  que le sénat et la chambre des députés, s’inspirant de l’approche heureuse  de l’exécutif d’utiliser les fonds petro caribe pour construire des infrastructures économiques de lutte  contre l’insécurité alimentaire peuvent faire d’une pierre deux coups .Ils profiteront de la politique d’ensilage du  premier ministre pour porter  le budget du MARNDR á  14% du budget national en exigeant que  cette augmentation aille dans l’importation du soja et du mais pour résoudre , une fois pour toute, les problèmes de l’importation  des 400 millions œufs dominicains infectés du virus de H5N2 , ceux de l’importation des 24 millions de poulets de chair américains  et ceux de l’importation des abats de porcs en relation avec la contrainte alimentaire dans ces élevages. Cette augmentation  du budget du MARNDR est d’autant plus nécessaire qu’il permettra la continuité du programme de subvention d’engrais au cout annuel de 700 millions de gourdes, l’achat de stocks de vaccins  pour combattre la  maladie du porc  communément appelée « rens cases ».  

Les honorables parlementaires  se souviendront  également de la perte en 2011-2012 de 10.000 has  d’arachides et de riz  dans le Nord et le Nord-est, , parce que le  ministère de l’agriculture  n’avait pas d’argent disponible dans le budget pour circonvenir á  temps, la propagation de la  cochenille  blanche Crypticerya genistaea sur 2000 has. Ces dix mille has représentent 10.000 tonnes d’arachides .Au prix de 30.000 gdes la tonne, la perte de ces 10.000 tonnes  représentait une perte économique de 300 millions de gourde pour la paysannerie. Il faut dans le budget 2013-2014, des disponibilités pour couvrir le programme de subvention agricole et de contrôle des maladies sur les plantes qui absorberont une bagatelle de  deux á trois milliards de gourdes. Quand on sait qu’au cours de l’année  2012-2013, le MARNDR a expérimenté l’agriculture protégée  et qu’il doit valoriser l’existence de 190 lacs collinaires qui ont couté la bagatelle  d’un milliard quatre cent cinquante quatre millions de gourdes au cours des 26 dernières années, il n’y a rien de sorcier á réajuster  le budget du secteur á  14% du budget national. Au lieu de chercher á  créer des boites de Pandore dans l’étude du budget le parlement haïtien devrait plutôt s’atteler á  damer positivement le pion á l’exécutif  en amplifiant  l’économique qui devra générer de l’argent  pour renforcer le programme social d’assistance aux pauvres «  EDE PEP ».

Le développement de ces types d’élevage est très rapide, plus rapide et moins risqué  que la production végétale parce que les techniques d’élevage sont connues et les technologies quant aux races, aux formules des rations et aux soins de santé sont déjà  á point. Il y a seulement le crédit et l’encadrement des éleveurs qui doivent suivre. Justement le crédit et l’encadrement des producteurs étaient deux points forts de la campagne électorale du président et des législateurs. A partir de l‘utilisation éclairée des fonds petrro Caribe, l’exécutif et le parlement haïtiens devraient s’entendre sur ces deux priorités pour retirer les producteurs haïtiens de  l’importation  dominicaine et américaine des produits  avicoles et porcins .Ils en profiteraient également pour sauver leur capital politique lors des prochaines élections. Ce raisonnement  a été fait en privé avec l’économiste  Eddy Labossiére qui actuellement conseille  le parlement sur le contrôle de la redistribution du budget dans des activités de développement économique   de moindre risque.

D’aucuns questionnent la construction de ces silos á  Lafiteau et non dans les zones de production du mais et du petit mil  comme le sud et le Plateau Central  pour diminuer les couts de transport et de séchage des grains. A ces sceptiques de l’économie et de la vision stratégique de demain il faudrait rappeler les leçons du passé. Il se pourrait bien que les silos construits et préparés pour recevoir les excédents de la  production végétale restent un vœu annuel pieux, en cas de sécheresse ou d’inondation qui causeraient la perte des plantations .Ceci a été le cas  des silos construits par le MARNDR dans les années 97-98  á  Mon Repos sur l’ancienne ferme du Colonel  Cayard .Ces silos au nombre de vingt et d’une capacité totale de 10.000 tonnes n’ont jamais  pu être remplis .A l’exception d’une seule année où les pluies ont été clémentes,  la production végétale á  travers  les politiques publiques  inadéquates conduites dans les projets d’intensification vivrière  PICV du FIDA ou de l’USAID á  travers le  PPPV de l’agronome  Naval dans le sud, n’a jamais permis la production á grande échelle  des céréales pour remplir les silos. Les allocations budgétaires au MARNDR ont été totalement insignifiantes  et des services  comme le crédit, l’irrigation, la recherche, la commercialisation ont disparu du porte folio du gouvernement haïtien. Ces derniers ont fait place depuis 1986 á la politique d’ouverture des marchés qui a amené la mort de la production agricole  nationale et  á  la politique humanitaire qui a contribué á l’enrichissement des ONGeistes au détriment des producteurs haïtiens.

 Pour obvier á  une éventualité  de la répétition d’un pareil scénario, en ayant á  l’idée que   les mêmes causes, dans les mêmes conditions, produisent les mêmes effets, une vision futuriste du trio Martelly, Lamothe et Thomas a génialement pensé á  la construction des silos á  Lafiteau, où existe un quai  de 100 pieds de long avec un tirant d’eau de 28 pieds pouvant accueillir des bateaux de 20.000 tonnes. En cas de non production agricole pour quelques raisons  que ce soit, la réserve stratégique  de Lafiteau  pourra accueillir les cargaisons de mais  et de soja  de l’Argentine ou du Brésil  achetés avec le fond Petro Caribe. Elle  évitera á  notre cheptel renaissant le sort funeste qu’avait connu le repeuplement porcin en 1986. A ce moment précis de la durée, il faudrait rappeler que  la minoterie d’Haïti avait une capacité installée  de 11.500 sacs de 100 livres de farine en 24 heures et une production de 4.000 sacs de son  de blé et du Semolina .En réalité elle ne produisait que 2000 sacs de 100 livres de son de blé  par jour. Cette disponibilité de son de blé  pouvait couvrir les besoins alimentaires de 600.000 porcs. Une course  á  l’argent de la classe moyenne de l’époque  favorisa l’éclosion d’une élite urbaine dans  l’élevage naisseur des porcs qui atteint en 1986 le nombre de 1.200.000 têtes. Comme la minoterie ne pouvait pas produire plus de 2000 sacs de 100 livres   de son de blé par jour, il n’y avait pas assez de nourriture pour les porcs. Les gens perdirent leur argent dans l’élevage  naisseur du porc qui crevait de faim  pendant que l’argent était disponible dans leurs poches et pendant que  le dumping américain et canadien des abats pleuvait á  profusion sur le marché haïtien.

A la lumière du rappel historique du projet de repeuplement porcin ,des mailles á  partir avec les dominicains dans le respect de l’embargo mis sur les œufs infectés du virus H5N2 et en relation avec les avantages offertes  par le programme  ZEP du  Fond Petro Caribe dans l’agriculture , les honorables députés et sénateurs de la république , forts de leur pouvoir constitutionnel de balancer le budget  et en fonction des intérêts immédiats  de leurs mandants , gagneraient  á  balancer le budget 2013-2014 , en amenant le  budget 2013-2014  du MARNDR á 14% ou 18 milliards de gourdes. Ceci permettrait une intensification de la politique des silos dans les neuf départements du pays  et une prévision budgétaire  pour acheter  avec les fonds  Petro Caribe, le soja et  le mais chez les  pays  qui entretiennent de bonnes relations  avec le  Venezuela. Ce réajustement du budget du MARNDR en faveur de l’élevage représenterait  le plus beau cadeau  que le parlement ait jamais offert  á la paysannerie haïtienne á  travers le temps. A ce concernant, on a déjà  parlé de l’igname, aujourd’hui  ce sont les élevages de porcs de poulets et de poisson qui s’invitent dans le programme  Zone économique  Petro Caribe  (ZEP)  du Venezuela. «  Yon sel bagay, mwen konen, ZEP pap pran bluff, Jwet,  pou ekzekitif ak paleman ayisyen, nan   balanse  tout bon distribisyon bidje a,  pou komanse an bote, pwogram twa zan Relans agrikol 2013-2016. »
24 juillet 2013.

Références
Haïti  veut intégrer la  ZEP Le Nouvelliste  28 juin 2013 Roberson Geffrard
Un Bluff du AH1N1 des dominicains  force Martelly á la capitulation,Michel Wiliam  Nouvelliste  Juin  2013
Programme de Relance Agricole  MARNDR 2013-2016
-Réunion mensuelle du 25 juin  2012  des directeurs départementaux agricoles  á  Damien , Agronome Elansye Moise  département du Nord-EST alerte sur la présence de deux pestes ravageuses dans les champs d’arachides  et de riz  du Nord-Est. 
2-Appui au développement de l’aviculture, cadre d’orientation politique MARNDR  décembre 2012
-Problématique de l’alimentation porcine en Haïti Carl Dejoie ,Bulletin du PLPPC #5 Aout 2007
-Projet intérimaire GOH-IICA-USAID juin 1985
-Le leurre du projet de repeuplement porcin Michel William  21 Nov 2011
Accord  de financement signé  10 Avril 1984   758/SF-2357-HA et
Accord technique de coopération non remboursable ATN/SF/-2357-HA
Projet Développement  Elevage Porcin   PDEP BID/MARNDR


mercredi 24 juillet 2013

COMMENT SORTIR DE CE MAUVAIS PAS?

Comment sortir de ce mauvais pas ?
BERNARD ETHEART
16 JUILLET 2013
C’est avec cette question que j’ai terminé, la semaine dernière, la chronique que j’avais consacrée à la dernière publication de Fritz Deshommes (voir Ce pays qui s’ignore / Yon peyi ki pa konnen valè tèt li, Fritz Deshommes, HEM Vol. 27 # 25 du 10-16/07/2013). Quand j’ai formulé cette question, je ne pensais pas y porter de réponse tout de suite, mais elle m’a trotté dans la tète toute la semaine et me voilà en train d’essayer d’apporter, au moins, des éléments de réponse.
Tenter de répondre à cette question nous renvoie à la thématique qui nous préoccupe depuis trois ans, la refondation. Si on se réfère aux textes officiels, je pense au Plan Stratégique de Développement a long terme (PSDH) publié par le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), quatre domaines ont été retenus : la refondation territoriale, de la refondation économique, de la refondation sociale et de la refondation institutionnelle.
En revoyant mon texte de la semaine dernière, je me dis que la refondation la plus importante, celle qui conditionne toutes les autres, avait été oubliée : la refondation mentale. Si vous me demandez en quoi consiste cette refondation mentale, je vous dirai, me référant, encore une fois à mon papier de la semaine dernière, que c’est tout simplement rompre avec le néo-colonialisme social.
Evidemment, c’est vite dit, mais mettre un tel programme en œuvre n’est pas une petite affaire. Cela suppose, par exemple que nous cessions d’accorder plus de valeur à des choses venant de l’extérieur, ou alors d’attendre que l’étranger donne de la valeur à quelque chose du pays avant d’en faire autant. Je vais prendre un exemple banal. Quand nous sommes revenus en Haïti, nous avons beaucoup fréquenté des étrangers. C’était la belle époque de la coopération française qui nous valait la présence d’un grand nombre de jeunes coopérants qui se sont emballés pour l’artisanat haïtien. Eh bien, c’est leur comportement qui a lancé la mode, chez les haïtiennes, de s’habiller avec de grandes robes en carabella, ou, quand ils reçoivent du monde à diner, de servir la salade dans un coui. Et si vous voulez un exemple plus « sérieux », je vous rappellerai qu’il a fallu qu’un blanc, Dewitt Peters, encourage la peinture haïtienne pour que les haïtiens la « découvrent ».
Pour revenir à des considérations plus générales, je dirais que le titre même du livre de Fritz Deshommes nous oriente vers deux pistes. Il y a « le pays qui s’ignore » et « le pays qui ne connait pas sa propre valeur ».
Dans le cas du pays qui s’ignore, il ya a depuis quelque temps des choses intéressantes qui se passent. J’ai eu l’occasion de recevoir à mon émission Alex Duquella. J’avais tenu à le recevoir pour l’avoir entendu parler de son Club Patrimoine, qui organise des sorties avec ses étudiants pour leur faire visiter les sites historiques ou culturels du pays. Dans le même ordre d’idée j’ai reçu également le jeune Jean Max Beauchamp qui a lancé dans le milieu étudiant Découvrir Haïti, un mouvement qui a un peu le même objectif. Il y a quelques années, nous avions rencontré, chez Manolo, à la Petite Rivière de Nippes, un bataillon de jeunes qui combinaient leur amour de la moto avec de sites à travers le pays ; mais je n’ai plus de contact avec eux.
Il est un autre domaine où il se passe aussi des choses : la gastronomie. Déjà le Ministère de l’Agriculture avait lancé la mode des foires qui offraient aux visiteurs l’occasion de gouter des spécialités culinaires venant de différentes régions du pays. Cette initiative a été reprise et on connait le succès qu’au la foire organisée par « Mèt Fey Vèt », un succès qui lui a fait perdre le contrôle de son initiative. Mais dans ce cas il est moins question de découvrir des choses que l’on ne connait pas que de retrouver des spécialités auxquelles on n’a pas accès à Port-au-Prince ou dans la diaspora.
Dans le cas du pays qui ne connait pas sa propre valeur, puisque nous parlons de Fritz Deshommes, je vais aborder un sujet qui lui tient à cœur : la Constitution. J’ai cité, la semaine dernière, les deux ouvrages auxquels je fais alusion, à savoir « Haïti : la Nation écartelée. Entre Plan Américain et Projet National » et « Et si la Constitution de 1987 était porteuse de refondation ? ». En gros, l’idée est que la Constitution que nous avons adoptée en 1987 est en fait un projet de société qui peut nous permettre de sortir du marasme dans lequel le pays est plongé. Seulement voilà, elle est l’œuvre d’Haïtiens et plutôt que de faire l’effort de la mettre en application, on préfère écouter les conseils de ces amis qui nous veulent tant de  bien et nous proposent des formules qui vont dans le sens de leurs propres intérêts.
Pour terminer j’aborderai un sujet qui a fait les grands titres au début de l’année mais est sorti de l’actualité ; je veux parler de Kita Nago. On a, à l’époque, dit tout et n’importe quoi sur cet évènement, mais surtout n’importe quoi, sans prendre la peine d’entendre vraiment ce qu’en a dit celui qui l’a lancé. De quoi s’agissait-il ? de faire la preuve que, quand ils le veulent, les Haïtiens sont capables de relever un défi, comme de transporter un morceau de bois d’une demi-tonne de la pointe ouest de la Pesqu’Ile du Sud à l’extrême nord-est du territoire. La preuve est faite ; malheureusement les organisateurs ne semblent pas avoir trouvé le moyen d’aller au-delà de l’évènement.
Bernard Ethéart

HEM Vol. 27 # 26 du 17-23/07/20113

CE PAYS QUI S'IGNORE


Ce pays qui s’ignore / Yon peyi ki pa konnen valè tèt li
Fritz Deshommes
BERNARD ETHEARD
7 JUILLET 2013
Si on en croit une certaine publicité, les vacances sont le moment idéal pour la lecture et on invite ceux qui partent à prendre, dans leurs bagages, le dernier Goncourt ou le dernier Renaudot qu’ils n’ont pas encore eu le temps de lire. J’ai donc pris avec moi le dernier Fritz Deshommes ; pour dire la vérité, je l’avais déjà lu, lors d’une fin de semaine à Jacmel, mais c’est aujourd’hui que j’ai le temps d’en dire tout le bien que j’en pense.
Attention, ce n’est pas vraiment un livre, mais plutôt un petit recueil où sont réunies des allocutions prononcées à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du colloque international « Patrimoine, Tourisme Culturel et Développement Durable : Enjeux et Défis » ou du séminaire pour la présentation des premiers résultats de l’étude sur « la résilience et les processus créateurs chez les enfants et adolescents haïtiens victimes de catastrophes naturelles », pour ne citer que deux exemples.
Mais qu’on ne s’y trompe pas ; même quand le texte est bref, on retrouve toujours le Fritz Deshommes de « Haïti : la Nation écartelée. Entre Plan Américain et Projet National » et de « Et si la Constitution de 1987 était porteuse de refondation ? », pour ne citer, encore une fois, que deux exemples.
En parcourant les pages de ce petit volume, je suis revenu à cette idée de souveraineté intellectuelle qui me trottait par la tête depuis quelques jours. Vers la fin du mois de mars, j’avais assisté au congrès organisé à Papaye pour célébrer le quarantième anniversaire du MPP (Mouvement Paysan Papaye). A cette occasion, une première table ronde avait réuni Michel Soukar, Michèle Duvivier Pierre-Louis sur le thème de souveraineté, souveraineté nationale, souveraineté alimentaire (voir C’était la fête à Papaye HEM Vol. 27 # 10 du 27/03-02/04/2013) et j’en étais venu à me dire que nous devrions parler aussi, et peut-être même avant tout, de souveraineté intellectuelle.
Mais qu’est-ce donc que la souveraineté intellectuelle ? Je dois reconnaitre que je n’ai pas, ou tout au moins pas encore, de définition à proposer. Disons que, pour le moment, aspirer à la souve-raineté intellectuelle c’est aspirer à sortir de cette situation que décrit Deshommes dans son introduc-tion : « Ce pays qui importe de l’étranger ses plans de développement, son horizon 2030, ses perspectives d’avenir, ses politiques publiques … ».
Mais pour commencer, il faudrait comprendre ce qui nous a mis dans cette situation.
On a pris l’habitude de parler de néo-colonialisme pour parler d’un système où un pays, tout en ayant les attributs de la « souveraineté », est sous la tutelle d’une puissance, le plus souvent l’ancienne puissance coloniale, qui contrôle son économie … et sa vie politique. Mais le néo-colonialisme n’est pas seulement économique ou politique, il est aussi social.
Pour expliciter mon propos, je vais faire appel à un auteur dont j’ai fait la connaissance au cours de mes études, je veux parler de Gabriel Tarde. C’est un auteur des tous débuts de la sociologie française, connu pour ses travaux sur le rôle de l’imitation. Mais Tarde a aussi écrit un petit bouquin sur la « sociologie coloniale ». Pour lui la sociologie coloniale c’est la « l’étude du contact des races » ; je dirais l’étude des relations entre les dominateurs, les colons, et les dominés, les colonisés.
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de rentrer dans le détail de ces relations ; ce qui nous intéresse ici, c’est de savoir que même après la fin du régime colonial ces relations perdurent, mais cette fois-ci entre les représentants de la puissance néo-coloniale, ceux qui lui permettent de contrôler la vie économique et politique du nouvel état « souverain », et … les autres. Le résultat est ce qu’on peut appeler une « société dualiste », même si certains gauchistes latino-américains refusent ce concept.
Dans un article daté du 22 janvier 2012 et publié dans Haïti en Marche (Vol. 26 # 7 du 07-13/03/2012), Ilionor Louis utilise le concept de « fracture sociale » définie comme « le fossé qui sépare deux populations dont l’une a un accès privilégié aux biens, aux services, à la richesse tandis que l’autre est marginalisée ».
Le concept est très intéressant, mais je m’en tiens, jusqu’à nouvel ordre au dualisme que l’on retrouve dans tous les aspects de la vie de la société : la langue, la religion, les habitudes alimentaires etc. Mais ce qui est grave c’est la valorisation différenciée de ces éléments fondamentaux de la vie sociale. Seul ce qui vient de la puissance néo-coloniale a de la valeur, le reste est considéré comme inférieur et est même quelque fois tout simplement interdit. En Haïti, il a fallu attendre la Constitution de 1987 pour que le créole ait le statut de langue nationale et que la religion vaudoue ait droit de cité comme n’importe quelle religion.
Il y a plus grave. La catégorie sociale porteuse de ces « non-valeurs » est elle-même dévalorisée, rejetée. Il est une formule relativement récente qui traduit bien cette situation, c’est celle de « pays en dehors » ; elle est souvent reprise et personnellement j’aime bien, même si, en l’adoptant, je n’échappe pas au travers que je suis en train de dénoncer : cette formule nous vient d’un Français !
A partir de là, on pourrait revenir à Fritz Deshommes pour lui dire que le titre de sa dernière publication n’est pas correct ; ce n’est pas le pays qui s’ignore, ou ki pa konnen valè tèt li, c’est une partie du pays, ou de la société ; malheureusement c’est justement cette partie-là qui est aux commandes et qui donne le ton, et ce, depuis que le pays existe en tant qu’état souverain. Question : comment sortir de ce mauvais pas ?
Bernard Ethéart
Miami, lundi 8 juillet 2013

HEM Vol. 27 # 25 du 10-16/07/2013

jeudi 18 juillet 2013

MANDIBA, UN HOMME POUR L’ÉTERNITÉ!!!


MANDIBA, UN HOMME POUR L’ÉTERNITÉ!!!
JEAN L THEAGENE
17 JUILLET 2013
« La difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre » Beaumarchais.
Texte dédié à l’agronome Gérard-Philippe Auguste (Tonton BOBO) qui m’a initié à la connaissance de l’Afrique.
 
Il y a pour certaines fleurs des teintes en clair-obscur enregistrées nulle part dans les données de l’arc-en-ciel original comme il existe pour l’humanité des échantillons qui demeurent totalement inclassables dans l’échelle des sentiments. Nelson Mandelaest bien de ces êtres qui échappent aux limitations temporelles des statistiques émotionnelles. Tandis que le vainqueur de Waterloo s’acharnait à décrisper l’Histoire en déboussolant le socle des mythes, un I8 Juillet de l’année 1918, Mandela, dans son village de Kounou, vainquit les touffeurs de l’amnios maternel et entra bruyamment dans cette vie qu’il sut apprivoiser de sa préparation intellectuelle, de son entregent naturel et des multiples attributs humains dont il disposait. En ce 18 Juillet 2013, où Il renouvelle son hypothèque de naissance à la banque de la vie, l’icône de la lutte anti-apartheid se bat contre la mort et  le cœur de l’humanité se fond pour ce dernier symbole de l’unité fragile du Continent Africain.
Au moment où l’apartheid, du haut de la tribune de L’ONU a été proclamé crime contre l’humanité, L’Afrique du Sud avait  besoin du soutien des nations et des peuples responsables du monde pour mettre effectivement fin à ce génocide.  Et parce que ce soutien contribuerait à alléger  leur malheur,  Winnie Mandelas’écria : « rompez avec l’Afrique du Sud. Ne rompez pas dans deux ans, ne rompez pas dans un mois. Nous vous en supplions, rompez maintenant ».
Le monde en général, et Haïti en particulier  se sont sentis encouragés par la prise de position de La France de François Mitterrand contre le sordide apartheid de L’Afrique du Sud. C’est qu’il était vraiment impensable que 80% de noirs fussent ainsi ostracisés par des Afrikaners, avec la tolérance, si ce n’est la bénédiction, des grandes puissances occidentales. Gloire à La France qui, au risque de perdre l’uranium de ce pays, venait de rompre avec ce racisme puant !
Quand Adolphe Hitler, parvenu au pouvoir en 1933, s’avisa d’élever l’Allemagne au rang de maîtresse  du monde, et que, pour y parvenir, il décida, entre autres crimes de guerre,  d’exterminer les Juifs, le monde entier se mit debout pour protester contre le nazisme et la folie de grandeur du Führer. Le crime de Peter Bothadépassait celui d’Hitler. Pourtant, les États-Unis, qui versèrent un sang si généreux pour défier le fascisme, témoignait d’une complaisance coupable envers l’Afrique des Boers. Comme si l’or, le diamant et surtout l’uranium de cette minorité blanche semblaient avoir plus de prix que les milliers de vies de nos congénères sacrifiées chaque jour dans ce coin maudit de la terre où les blancs professaient moins de considération  pour les noirs que pour leurs chiens.
Menacée timidement par le pays de Wilberforce, et visiblement tolérée par le pays de Charles Summer, L’Afrique du Sud continuait son impardonnable génocide et pratiquait du chantage avec l’éventuelle libération de Nelson Mandela qui, depuis plus de vingt ans, gémissait dans les geôles infectes de Peter Botha. Desmond Tutu a reçu le Prix Nobel de la Paix, pour avoir condamné la loi du Talion et recommandé la résistance passive contre l’apartheid immonde. Ce prélat noir anglican versa dans la même erreur que le pasteur Martin Luther King, car, dans de telles circonstances seules la révolte, l’incendie et l’émeute pouvaient avoir raison de la ségrégation et de l’assassinat.
C’est en effet, par le fer, le feu et le sang que l’on combat l’injustice aveugle et criante. La plaisanterie de ces blancs minoritaires avait trop duré. Les nègres de St Domingue, s’ils devaient attendre que les Caradeux et les Rochambeau se fussent réunis autour d’une table de conférence pour leur accorder la liberté, seraient encore aujourd’hui à soupirer après leur émancipation. Et Napoléon Bonaparte fut médusé quand le nègre JeanJacques Dessalines à Vertières fit mordre la poussière aux vétérans qui se couvrirent de gloire à Arcole, à Rivoli et aux pieds des pyramidesd’Egypte.
Il faut dire aussi que les héros haïtiens, pour réussir leur épopée, trouvèrent un appui considérable et exaltant auprès des Montagnards français, notamment chezRobespierre qui eut à s’écrier : « Périssent les colonies plutôt qu’un principe ». Et c’est pourquoi, Haïti, n’en déplaise à Me Moïse et à Mme Lemaire, à qui je voue énormément de respect et d’admiration, l’ancienne colonie française, ne pouvait se détacher entièrement de la France, même après l’indépendance. Au fort de la mêlée libératrice, Isaac, le fils légitime de Toussaint Louverture, refusa d’épouser la cause de son père contre La France. Pendant la guerre de 1914-1918, les Haïtiens se battirent à côté des Français et en 1940, quand Hitler occupa Paris, ces mêmes Haïtiens versèrent de chaudes larmes.  L’haïtien cultivé, contrairement aux idiots sonores  qui, de nos jours polluent l’air, connait mieux les Lettres Françaises que sa propre littérature. Et ce n’est point là du bovarysme aveugle !
La France éternelle mérite qu’on l’admire, qu’on l’aime et qu’on se range sous son leadership culturel. Haïti a vibré en 1940 à l’unisson de Charles de Gaulle se rebellant sur les ondes de la BBC de Londres contre l’agenouillement de Pétain, le vainqueur de Verdun, devant l’occupation allemande, car, pour nous également, La France avait perdu une bataille,  mais pas la guerre. Et, à la libération de Paris, on comptait des noirs dans l’armée de Philippe Leclerc. La France n’appartient pas seulement aux Français, contrairement aux demeurés haïtiens qui refusent toute reconnaissance aux compatriotes de l’extérieur. Elle appartient aux citoyens de l’univers puisque chaque fois qu’un Sardanapale sème la terreur quelque part, c’est à la Révolution  de 1789 et à la Déclaration des Droits de l’Homme qu’on se réfère pour le détrôner et l’abattre. Souvenons-nous de 2004 !
  La condamnation courageuse du racisme en Afrique du Sud, le rappel de l’Ambassadeur Français à Pretoria, la dénonciation devant le Conseil de Sécurité de L’Onu du génocide des noirs par ces blancs, altérés de sang, honoraient le pays de Robespierre et d’Emile Zola. Cette ruade de François Mitterrand et de son Premier Ministre  Laurent Fabius avait soulevé l’âme haïtienne qui, dans ce juste courroux, reconnaissait un peu  son sang. La vie de Nelson Mandela et de ces milliers de noirs, décimés quotidiennement valait plus pour La France que l’uranium tant convoité par la satrapie de Peter Botha.
  
C’est dans La France de Robespierre que Simon Bolivar alla sucer la substantifique moelle révolutionnaire avant d’engager, contre l’Espagne esclavagiste, la lutte titanesque d’où devait sortir la libération de l’Amérique Latine. Battu à plusieurs reprises et sur le point de jeter le manche après la cognée, c’est vers Haïti que l’illustre fugitif tourna ses regards en quête de secours. Simon Bolivar ne fut pas déçu dans ses espoirs. Alexandre Pétion lui fournit de l’argent, des armes et des munitions dont il avait besoin ne réclamant en retour que la libération des esclaves, partout où il serait  vainqueur.
Dans la lutte contre l’apartheid, Haïti n’avait pas d’armes à fournir pour épauler Nelson Mandela et  échapper à l’assassinat de nos congénères  dans  l’Afrique méridionale. Mais elle a fait vibrer sa voix à L’ONU pour protester à l’unisson de La France contre le racisme, cette plaie phagédénique. Haïti, comme La France, a ditNON à l’apartheid de Peter Botha, l’héritier d’Attila et d’Adolph HitlerAussi, à l’occasion du 18 Juillet, pour marquer les quatre-vingt quinze ans de l’Homme qui sauta dans l’arène pour livrer la guerre à l’ignorance et tous les autres adjuvants de la sauvagerie et de la médiocrité humaines, puisse la providence et les hommes de l’art continuer à améliorer à son endroit les termes du contrat d’existence ! Aux joies d’une famille unie autour de ce monument biologique, cette incarnation de la magnanimité, ce  combattant qui a entraîné ses troupes  au succès et à la gloire, nous joignons notre petite voix de crécelle pour parfaire la symphonie inachevée du Grand compositeur Allemand. Que les dieux prennent en charge sa pugnacité et continuent à exaucer ses vœux d’invincibilité !
                                                   Miami, le 17 Juillet 2013
                                                          Dr Jean L. Théagène
                                                              
 

Jean L. Théagène
Président de l'UNDH
(Union Nationale des Démocrates Haïtiens)
Tel: 786-234-5905
jeanlt212@yahoo.com

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