dimanche 13 novembre 2011

LA REPUBLIQUE A L'ENVERS DANS L'AFFAIRE D'ANEL BELISAIRE


La République á l’Envers dans l’affaire d’Anel Bélisaire
MICHEL WILLIAM
11 NOV 2011
La formation de la commission  sénatoriale pour enquêter sur l’arrestation du député prévenu Anel Bélisaire est la nouvelle qui continue de défrayer l’actualité depuis des  semaines. Le sénat semblerait s’y engager tête baissée au mépris des conséquences, telle une force aveugle et incontrôlable.  La presse rapporte que le ministre de la justice et le Staff de la PNH ont été déjà entendus  par la commission .Actuellement les procédures sont en cours pour interroger les officiels du gouvernement. Entendez bien  le premier ministre, les ministres ,les secrétaires d’état des affaires étrangères et de l’intérieur concernés de prés ou de loin dans cette affaire. .Dans le judiciaire , la commission  a essayé d’interroger le commissaire du gouvernement, Mr Félix Léger, qui,  d’après le Sénateur Jean William Jeanty ne se montrerait pas très coopératif avec  la dite commission en refusant de répondre á certaines  questions indiscrètes, je devine,  .qui ne relèveraient pas de la compétence du pouvoir parlementaire..

Cette accusation de non coopératif du chef du parquet  nous amène  á  nous interroger sur le mobile de la commission sénatoriale en conduisant ces enquêtes. ? A vrai dire le mobile  ne semblerait  pas être clair dans la tête des analystes politiques.. Selon la compréhension de tous, le sénat a  dit que dans l’arrestation du député, il y a eu violation constitutionnelle de l’immunité parlementaire  en la personne  du député prévenu Anel Bélisaire. Il importe que cette commission fasse la vérité sur l’autorité  qui aurait donné l’ordre á  la police d’arrêter le député  á sa descente de l’Aéroport le  28 octobre écoulé afin de fixer les responsabilités.. En d’autre terme le sénat de la république en formant cette commission d’enquête ne ferait  pas et de fait  ne fait pas confiance á l’institution du parquet de Port-au-Prince qui a dit  qu’elle a émis un ordre d’arrestation  de l’évadé de prison Anel Bélisaire  et qu’elle a  passé les instructions á  la police pour rechercher, appréhender  et déposer  l’évadé á  la prison civile de Port-au-Prince  d’où il était sorti..En clair la police auxiliaire de la Justice, en retrouvant le recherché, en procédant á  son arrestation et en le conduisant  á  la prison civile de Port-au-Prince  a exécuté un ordre du Judiciaire. Le sénat, une des deux branches du parlement, lui-même en conflit avec l’exécutif, aurait  adopté une démarche qui ignore le pouvoir du judiciaire et qui  cherche á  ouvrir un nouveau front  de bataille  politique  avec ce dernier, le troisième pouvoir tenu jusque la en dehors du  conflit  original. Logiquement le sénat á  travers cette enquête cherche á  la fois  le chaos et le K.O. politiques du pouvoir haïtien. Le parlement s’érige  dans cette affaire  en supra  pouvoir et cherche une solution politique unilatérale..

S’il n’émerge de cette situation chaotique  aucune voix intermédiaire, nationale ou internationale, pour faire entendre au parlement la voix de la raison, il ne restera plus que la solution de la tutelle  pleine et entière par les Nations Unies de l’état haïtien. Les Nations Unies reprendraient leur rengaine coutumière pour indexer l’état haïtien d’entité réellement  chaotique ingouvernable. Comme telle, Haïti affublée á nouveau de ce sempiternel titre redeviendrait ou resterait toujours une  menace pour la stabilité économique  régionale  des pays du continent américain. Une des conséquences immédiates de ce qualificatif recherché par le parlement haïtien est qu’Haïti  devra  ou dire adieu au programme des cinq E du gouvernement ou envisager une tabula rasa pour permettre au pays de retrouver sa sérénité politique. Dans les deux cas le sénat joue avec le feu et prononce la sentence de la MINUSTHA comme une unité inutile et indésirable..

Les Nations Unies refuseront d’avancer dans le projet périlleux du sénat parce que  non seulement  attentoire  á leur présence  mais aussi chargé d’impondérables. Elles refuseraient cette passerelle  parce qu’elles aussi  ont  déjà un contentieux  pendant avec  le peuple haïtien qui est le cholera et que de  plus en plus des voix s’élèvent pour exiger son départ. Si les nations Unies ne marchent pas dans ce sillon scabreux, l’option finale reste dans l’autre branche de l’alternative, c'est-à-dire le Judiciaire, comme pouvoir non impliqué dans le cas d’espèce. On est en présence d’un parlement déboussolé..

Le mot est tombé. Le parlement est déboussolé. Déboussolé signifie perte de toute  notion de direction  et dans le cadre du sénat, perte de  la sagesse  proverbialement acquise á  l’esprit du grand corps. Il se pose  maintenant une question d’importance pour le peuple haïtien. Peut-il  confier á  des déprimés le soin de prendre des décisions d’état et de  faire des lois pour la république ?

La république n’est pas encore á  l’envers. Elle en  est sur le chemin et elle est en danger.. Elle se donne cet objectif avec un parlement déboussolé. Le parlement est déboussolé et déstabilisé  avec la présence en son sein d’un député recherché comme un  évadé de prison .Celui-ci  est retrouvé, mais ne peut pas être appréhendé  ni déposé á  la prison civile parce qu’il serait  protégé par un corps politique qui revendique  son immunité parlementaire acquise frauduleusement. Le parlement a endossé  la défense de cette  mauvaise cause pour se protéger á  son tour  contre les intentions légères du président de la république de vouloir nettoyer trop tôt  l’institution d’individus infectes qui compromettent la stabilité et   le bon fonctionnement de la dite institution...Voilá le véritable objet du conflit et la nature du conflit á  investiguer.. La question qui se pose dans le public est si le président est le  garant de la  bonne marche des institutions, en vertu de l’article 136 de la constitution, n’est il pas dans son droit de  diligenter une enquête  sur la présence su sein du parlement d’élus  dont certains   ne seraient pas catholiques ?. Si oui quelle devrait être  la procédure ?.Lá est toute la question !

« Si nou kite kote  kadav  la ye, nap kouri de sekey , se zafek  gade  nou. Si sou preteks  nou pa vle Mately, nou kanpe deye la chanm kap vyole sou vyole konstitisyon, nan fe sak pa sa,  se zafe ‘k gade  nou. Lè na gade nan mont’nou, na wèl trè zè.

Le parlement a  deja  á  son actif  le blocage de la formation du  gouvernement pendant cinq mois pour des questions de séparation des attributions présidentielles. Aujourd’hui il entrave le fonctionnement du gouvernement á  seulement huit jours de sa ratification , au moment où un analyste politique prévoit que le président Matelly pourrait ne pas passer un an au pouvoir.

A la recherche de la vérité et dans le cadre du fonctionnement du pouvoir de l’état, le grand Montesquieu a dit  c’est le pouvoir qui doit arrêter le pouvoir lorsque le pouvoir abuse du pouvoir. Entendons-nous. Si c’est le pouvoir qui doit arrêter le pouvoir, il faut un pouvoir parmi  les trois pouvoirs pour prononcer le mot du  droit. Justement le sénat de la république en voulant questionner le commissaire du gouvernement, un agent. judiciaire.  s’ oppose  á  ce principe universel et veut étendre la crise au judiciaire pour rendre le pays ingouvernable.. La cour de cassation devra s’y opposer. Le conseil du pouvoir  judiciaire devra s’y opposer .Le premier ministre devra surseoir á  son projet de mise  en disponibilité du commissaire du gouvernement pour ne pas s’impliquer dans cette  politique de comédiens. et pour ne pas compliquer d’avantage la situation politique.

Le sénat qui représente le parlement avec la chambre des députes en vacances, cherche á  faire fonctionner  la république á l’envers  et  se positionne comme un super pouvoir qui ignorerait et de fait ignore la compétence du judiciaire pour traiter un conflit de pouvoir entre l’exécutif et lui ( le parlement). Son intervention vise uniquement á  :
Semer le doute autour du véritable sujet
Confondre le public et les honnêtes gens
Diffamer davantage les officiels de l’exécutif en les décrédibilisant et en  les rendant indignes de la fonction
Répandre la honte sur toute l’institution parlementaire
Faire de l’état haïtien une entité chaotique ingouvernable.
Rechercher des situations de compromissions qui ne font qu’ajourner la solution définitive du conflit.

Pour éviter á la république une aventure politique aux conséquences  économiques , sociales et  désastreuses sur une population en plein dans la misère, le judiciaire devra s’armer de courage pour ordonner la cessation immédiate et sur minute de toute enquêtes présidentielles et parlementaires sur un faux sujet. Il devra prendre  un arrêté annonçant que c’est lui qui aura  á  mener ses propres enquêtes sur
-La nationalité du président, celle  des ministres dans l’exécutif et dans le législatif
-La  constitutionalité des sénateurs et députés présents au parlement en violation de
 la constitution et  des articles de la loi électorale
-La responsabilité de tous les officiels dans la profanation de l’amendement de la constitution de 1987
-La responsabilité du conseil électoral de Gaillot Dorsainvil dans le conflit  puant entre deux pouvoirs issus d’élections (malathiong).
-Les dommages collatéraux á  d’augustes absents
-Les prouesses spectaculaires du député Anel Bélisaire  dans cette affaire,  établissement de sa culpabilité citoyenne ou de  son innocence le cas échéant
-Opter pour une solution á  la jurisprudence de la cour  de NewYork , DSK-Nassufito, pour  aboutir  á  la non crédibilité du député Anel Bélisaire  et évacuer le fallacieux  problème de violation d’immunité parlementaire.
-Ou évoquer la jurisprudence haïtienne en le cas d’espèce , notamment ceux du sénateur Dany Toussaint et du député retrouvé mort deux ans après son absolution  par le judiciaire.

Si la population haïtienne  paie les trois pouvoirs de l’état c’est pour lui trouver des solutions á des problèmes qui la concernent aux premier plan dont la santé, l’éducation, la mangeaille, le travail, la justice, la sécurité. La population  ne peut pas accepter que les taxes qu’elles payent á  l’état servent pour démultiplier des problèmes qui n’ont rien á voir avec ses souffrances, sa misère et son insécurité á un moment où les kidnappeurs profitant du vide créé par le parlement occupent le haut du pavé  et  continuent de terroriser nos enfants. La MINUSTHA conforme á sa mission de stabilisation de la vie politique du pays..doit se tenir prête pour renforcer le judiciaire au cas où celui-ci voulant éviter l’inévitable serait forcé de réquisitionner ses  services .
NY 11 novembre 2011

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