AGRIKILTI POU PEYE PETWO KARIBE,ANN KOMANSE AVEK YANM LAN
MICHEL WILLIAM
4 JUILLET 2013
Tous les ouvrages sur la vulgarisation agricole recommandent aux preneurs de décision de commencer toujours lá où le planteur produit déjà. « Start where the farmers are »Le gouvernement haïtien ayant déjà une dette d’un milliard de dollars envers le Venezuela, devrait profiter du créneau agricole offert par le gouvernement de Maduro pour relancer objectivement le secteur agricole en consentant les investissements dans les zones de production importante ,spécialement dans les régions où la stratégie de lutte de cette paysannerie contre l’insécurité alimentaire et la sécheresse a fait ses preuves .Il se trouve par contre que ces zones á fortes potentialités immédiates de production sont aussi celles qui sont les plus prioritaires pour le gouvernement en terme de protection des investissements lourds faits dans le tourisme et dans les infrastructures indispensables au développement du pays : routes, ponts, écoles, hôpitaux, eau potable .Il se trouve aussi que le paysan vivant dans ces zones est l’élément numéro 1 responsable de ces inondations en aval, justement á cause de l’hypocrisie du discours politique et du mépris des gouvernements haïtiens pour ces petits producteurs qui investissent des sommes astronomiques dans la terre sans encadrement technique et économique. C’est un ancien haut cadre du MARNDR qui écrit:"Une activité majeure concernant la stratégie de lutte des paysans contre la sécheresse est la culture des tubercules dont l’igname qui engage des investissements dépassant le milliard de dollars á travers tout le pays. Cette culture est a la fois génératrice d’espoir ou de deuil , si les gouvernements haïtiens prennent ou n’y prennent pas garde".
Dans le présent article seront décrites les contraintes á lever pour la production de l’igname tout en garantissant les investissements lourds consentis par le gouvernement pour le développement durable d’autres affaires dans les plaines côtières du pays.
Compte d’exploitation yanm/has en culture améliorée
Article
|
H/j
|
Px unitaire gdes
|
Prix 1 has gdes
|
Sarclage nettoyage
|
28
|
250
|
7.000
|
Fouille trous
|
88
|
250
|
22.000
|
Virage /traitement trous
|
40
|
250
|
10.000
|
Pose 500 tuteurs
|
5
|
250
|
1250
|
Plantation
|
40
|
250
|
10.000
|
Grattage (3)
|
84
|
250
|
21.000
|
Marage
|
66
|
250
|
16.500
|
Fertilisation 3
|
15
|
250
|
3.750
|
Aspersion
|
15
|
250
|
3.750
|
Récolte/transport
|
60
|
250
|
15.000
|
Cout total main oeuvre
|
441
|
250
|
110.250
|
Cout des Intrants
Article
|
Quantité
|
Cout unitaire gdes
|
Cout /has
|
Investissement
de départ
|
Tuteurs tuyaux 11/2
|
50
|
3.000
|
7.500
|
150.000*
|
Rouleaux fil ligature
|
3
|
750
|
750
|
2.250*
|
Paniers Plans yanm
|
287
|
1000
|
287.350
|
287.350
|
Engrais
|
16
|
900
|
14.400
| |
Diazinon
|
6 livres
|
1000
|
6.000
| |
Dithane
|
12 livres
|
1500
|
18.000
| |
Nematicide
|
130 kilos
|
26.000
| ||
Pompes/
|
1 pompe
|
3500
|
700
| |
Total
|
362.250
|
Avantage de la culture de l’igname
1-Capital monétaire.
Il existe aujourd’hui plus de 60.000 has d’igname cultivés en compagnonnage avec le chou et le malanga. Pour être plus modeste en restant dans les anciennes statistiques on considérera le chiffre traditionnel de 30.000 has de plantations d’igname. Sans intervention du MARNDR, un has d’igname fournit 180 h/j de travail. Avec l’intervention éclairée du MARNDR qui exclue l’assistance économique mortelle des ONG et de la coopération étrangère, un has d’igname fournira 441 H/j de travail. 30.000 has d’igname en culture traditionnelle dégagent un emploi de 5 millions 400 mille h/j et 13 milliards 314 millions 239 mille H/j en culture modernisée. A 250 gdes la journée de travail, cela fait une circulation respective d’argent d’un milliard trois cent cinquante millions et de trois milliards 314 millions 750 mille gourdes dans l’emploi., commercialisation exclue.
S’agissant des semences d’ignames , les 30.000 has dégagent une circulation d’argent de (287.250 gdes X30.000 has) 8 milliards 600 millions gdes .
La paysannerie ne dépense pas cet argent qu’elle n’a pas, mais elle fournit la moitié de cette valeur en énergie qui est sa force de travail et elle conserve chaque année les plans d’igname devenus super chers..
Au total le paysan engage annuellement presque 11 milliard de gourdes pour cultiver 30.000 has d’igname. En toute vérité les politiciens qui gouvernent le pays ou qui parlent quotidiennement á la radio devraient se sentir coupables á chaque inondation car ils ont leur part de responsabilités dans la vulnérabilité de la population du pays en exposant un tel capital aux risques politiques et en parlant toujours « aloral. ».
Igname comme élément de Stratégie de lutte contre l’insécurité alimentaire et la sécheresse.
Les tubercules dont l’igname sont un élément de lutte paysanne contre l’insécurité alimentaire et la sécheresse. L’igname comme culture a 60% de chance de réussite sur les autres cultures en cas de sécheresse prolongée .Elle a survécu au détriment du café et du cacao face aux fluctuations mondiales des prix . La récolte de l’igname fournit les revenus pour l’achat d’autres commodités.
Culture parcellaire
L’igname est la seule culture dont la conduite sur des micro parcelles de l’ordre d’un trente deuxième á un seizième d’has procure un revenu assez décent lorsque les services publiques essentiels de l’état sont disponibles dans la zone de production.
Désavantages de la culture de l’igname
-Culture fouillée
C’est une culture fouillée plus dangereuse que la culture sarclée. Elle encourage l’érosion des terres arables et facilite l’inondation des plaines et des plages avec toutes les conséquences que l’on connaît’
Elle a peur du vent qui dessèche le sol et déchire ses feuilles .Le vent fait baisser les rendements
Elle est la culture de déboisement par excellence parce qu’elle a besoin de tuteurs. Son expansion dans les montagnes humides a entrainé la disparition des racks bwa qui réduisent l’érosion et qui constituent une source de combustibles pour la cuisson des aliments.
Elle exige beaucoup de débours . Sans crédit, les chances sont grandes que les rendements diminuent considérablement parce que les soins et pratiques culturaux ne seront pas faits á temps.
Politiques publiques á mettre en place
Exploitant la motivation des besoin de nourriture et de travail de la population qui est la motivation la plus forte qui pousse l’exploitant agricole á planter même après l’arrivée tardive des pluies saisonnières, les politiques publiques á mettre en place dans un contexte de programmes de remboursement en aliments de la dette du PetroCaribe dans le cadre de la culture de l’igname pourront être les suivantes :
1-Reboisement obligatoire des zones de production d’igname avec le bambou comme brise vent
Toutes les zones de production d’igname doivent être protégées obligatoirement en bambou, parce que cette plante non seulement a plusieurs finalités économiques , mais elle a la propriété de protéger le sol contre l’érosion et d’empêcher la déchirure ou la brulure des feuilles d’igname par le vent
2-Création d’une force de police environnementale de 28,500 têtes á raison de 50 par sections communales.
Cette police serra en charge de la surveillance des plantules de reboisement et des pénalités encourues par le premier contrevenant á la survie des plantules de bambou
3-Création d’une banque de développement agricole et industrielle pour la culture de l’igname
4-Crédit de substitution de tuteurs
Une politique de crédit a long terme visant á remplacer les tuteurs en branches d’arbres et d’arbrisseaux par la culture en palissade en utilisant les pieux en tuyaux galvanisés et du fil de fer a ligaturer
5-Publication d’un code de l’igname comme culture stratégique de sécurité nationale incluant la promotion, la protection, la production, la commercialisation et l’exportation pour faciliter la gouvernance agricole locale.
6-Renforcement des structures du MARNDR dans chaque section communale (Augmentation des budgets de fonctionnement et d’investissement)
7-Redéfinition des rôles et des interventions du combiné assistance technique externe /ONG dans l’agriculture. »Nou pa bezwen okenn etranje sou teren an ,yo montre nou deja enkonpetans yo « Pro Huerta Argentine.Projet Winer,DEFI, PADF etc…»
9-Préparation d’un plan de 10 ans de production d’igname
Faisabilité de programme
Un programme d’igname pour rembourser la dette Petro Caribe doit commencer aujourd’hui même..Seul un pays reconnaissant comme le Venezuela peut aider Haïti á le faire. Il s’inscrit dans une logique de reconstruction d’Haïti et de reconsidération de l’aide externe .Un piqué vertical du gouvernement Lamothe pour laisser la stratosphère vertigineuse des projets politiciens et pour faire un atterrissage á l’horizontal sur le terrain réel des besoins économiques et sécuritaires de la population est de toute urgence pour exécuter ce programme d’igname..Fok nou ateri politikman kanmenm.Si nou pa ateri, nou pap ka fel.
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4 juillet 2013
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