mardi 17 août 2010

Le deal électoral plausible du 28 novembre 2010

Le deal électoral plausible du 28 novembre 2010
William Michel
16 aout 2010

On dit quelquefois que la politique a sa logique que la logique ne connaît pas .On dit aussi que cette logique n’est assimilée au niveau des initiés que dans le souci majeur de protéger les intérêts économiques vitaux acquis dans l’exercice du pouvoir. .Existerait il une logique dans la décision respective de Mr Baker et de Mme Manigat d’intégrer le processus électoral boudé par la majorité des partis politiques majeurs et de crédibiliser une opération qui n’aurait de crédit qu’aux yeux du palais national et de l’international qui gèrent le politique haïtien ?Est-ce que tous les candidats de l’INITE potentiels victimes aujourd’hui du droit de décharge , faisant partie du cabinet privé des conseillers immédiats du Président Préval n’ont pas été á l’origine du dysfonctionnement institutionnel du pays qui nous vaut cet imbroglio électoral ? Au nom de quelle théorie du droit politique pourraient ils profiter de leurs propres erreurs qui seraient plutôt des idées préméditées ou de mauvais calculs.

L’analyse du comportement des acteurs politiques porterait á croire que par delà les alliances et les mésalliances de la classe politique, par delà les discours de l’international et des différents candidats voulant renouveler le personnel de la classe dirigeante du pays il existerait, ou une entente qui donnerait le 28 novembre 2010 un parlement majoritaire aux hommes actuels du palais national et l’apparence de l’exercice du pouvoir á mme Manigat ou á mr Baker, ou un consensus que les élections n’auront pas lieu á la date prévue. .Si cette analyse est acceptable , ce serait le nouveau séisme que le stratège René Préval aurait provoqué en drillant profondément le terroir politique haïtien. Où se cacherait la vérité sous les décombres impénétrables du séisme politique conçu par le président René Préval et par ses proches du palais national .

Tout d’abord analysons les décisions irrévocables respectives de mr Baker et de mme Mirlande Manigat de participer coute que coute au processus électorale qui laisse la population indifférente á moins de l’apparition d’un candidat Messie qui viendrait rallumer la flamme électoraliste. A date, le candidat Wiclef Jean ferait les frais de ce Messie jusqu'à la proclamation par le CEP des noms des candidats ayant surmonté les épreuves de candidature présidentielle.

Le coup de Baker s’expliquerait par la garantie donnée par l’internationale qu’après les élections le business se fera as usual et que les bénéficiaires seront les ténors de la sous-traitance et des compagnies étrangères de construction dans des joint venture avec les petites compagnies d’Haïti. Une telle décision rallierait l’ancien fameux groupe des 184, le groupe dit de Bourdon, les tous récents millionnaires du pouvoir Lavalsso Preval des vingt dernières années. Elle plairait aussi á la communauté internationale qui attendrait de mr Baker une politique de centre droit proche de l’extrême droite chilienne ou colombienne des temps passés. Mr Baker n’aurait aucune préoccupation pour accepter ce deal qui consacrerait la continuité du statuquo avec un simulacre de renouvellement des dirigeants du pouvoir exécutif qui entérinerait la formation d’un cabinet Sud Dartiguenave entièrement gagnée á la cause de la présence des Clinton, des Paul Farmer , Des Nations Unies ,de l’OEA, du CARICOM et des ténors de l’INITE dans la continuité du pouvoir.

Le coup de Mme Manigat serait du très pur Lesly Manigat qui dans sa hantise permanente de percée Louverturienne chercherait dans cette entente controversée la reconquête du pouvoir exécutif á travers les traditionnelles manœuvres politiques dont l’ancien leader du RDNP est capable quitte á concevoir des acrobaties politiques plus périlleuses pour rétablir l’équilibre du pouvoir exécutif. En plus de la présidence, il serait promis á mme Mirlande quelques élus á la chambre législative.

Si cette analyse des décisions respectives de Mr Baker et de Mme Manjgat de rallier les processus électoral ne ferait pas la quasi unanimité aux yeux d’autres politologues haïtiens non intéressés aux retombées de leurs commentaires , comment expliquer au niveau du palais national ce pléthore de candidats Pro-Préval ou lavalasso prévalien qui viennent numériser le nombre des candidats aspirant au fauteuil présidentiel et du meme coup se diminuer chacun les chances de réaliser un bon score au niveau de la proportion des votants prête á dédouaner la politique du président Préval ? Certains seraient venus pour combler le vide causé par l’absence des grands ténors de l’opposition Haïtienne dans le processus électoral et donner plus d’apparence légale aux élections programmées .D’autres se seraient faits inscrire pour pouvoir jouer la partition assignée á savoir le droit á la contestation légale de leurs propres compagnons de combat étant donné que tous ces derniers constitutionnellement parlant tombent sous les fameux articles qui prescrivent obligatoirement le certificat de décharge de la chambre bicamérale qui n’existe pas, ou la démission un an á l’avance de leur poste de ministre avant toute déclaration de candidature présidentielle. Serait-ce enfin pour compliquer la situation du CEP qui devant la complexité du processus mal ficelé aurait mijoté la possibilité de renvoyer les élections sine die ?

Tous les candidats lavalaso-prevaliens , á l’exception peut être du « rigide » Jacques Edouard Alexis , qui bien imbu des embuches que lui tendent des principaux rivaux pour la chaise présidentielle aurait ficelé au CENAREF un plan B alternatif au cas où l’INITE ne le choisirait pas comme candidat officiel du pouvoir, tous ont retenu une leçon apprise des joutes électorales de 2006. Ils ont appris que la démultiplication des candidats dans le parti pour donner plus de visibilité internationale au processus électoral ne fait que réduire la chance du parti INITE qui verrait chacun de ses poulains après avoir franchi le cap d’acceptation de candidature réaliser que des scores de 0, ½, 1 , 2 a 3 pour cent de la population en âge de voter .Tous ces prétendus concurrents du palais national auraient fait cette analyse et en toute connaissance de cause ils auraient décidé de présenter leur candidature pour les présidentielles du 28 novembre pour créer des diversions et faciliter le deal de Baker qui aurait en présence d’autres difficultés la préséance sur celui de Mirlande Manigat dont on redoute les retournements de l’ancien leader du RDNP.

Dans ce deal la candidature de Wiclef Jean serait un pis aller .Wiclef, s’il est accepté par le CEP pourrait faire échouer le deal sismique de Mr Préval ,comme étant le seul candidat á pouvoir déjouer le plan des hommes du palais national et á réaliser un score fleuve même avec une élection sélection. Cependant aux yeux du pouvoir comme de l’opposition, la candidature de Wiclef apparaît similaire á celle de Jean B Aristide de 1990. N’étant pas un adepte de parti politique son inscription au processus électoral ouvrirait le pas á l’aventurisme politique et pourrait valoir un nouveau J.B.A qu’aucun acteur important sur la scène politique nationale et internationale ne voudrait voir se reproduire. D’aucuns déjà font allusion á la chanson du star HIP POP candidat « Si j’étais président » qui prévoit son élection le vendredi, son assassinat le samedi et son enterrement le dimanche.

Dans ce deal aussi, le parti fanmi Lavalass ne ferait pas non plus de poids .D’une part ses candidats ne sont pas aussi populaires qu’ils le font croire sur le terrain. En témoignent les résultats médiocres des élections législatives de février 2006 qui n’accordaient á ce parti qu’une dizaine de d’élus au sénat et á la chambre des députés á coté du vote fleuve donné á Mr Préval..D’autre part une bonne partie des membres du parti fanmi lavalas s’est ralliée au camp de Préval qui a consacré le divorce définitif d’avec l’ancien président JBA..

Bref ,Samedi dernier au cours de l’émission Ramasse, l’ancien Sénateur Edgar Leblanc Fils a déclaré péremptoirement qu’en l’absence de la commission bilatérale du parlement ,l’exécutif en conseil des ministres peut prendre un décret et donner une décharge générale á tous les anciens grands commis de l’état qui briquent aujourd’hui le poste présidentiel. Mr Edgar soutient que ceci a été fait sous le gouvernement de Gérard Latortue, que cette mesure a été prise sous le règne des gouvernements éphémères de six sept mois et que le président Préval ne veut pas le faire pour ne pas être obligé de donner décharge générale á des anciens compagnons qui auraient perdu sa confiance.

Si dans toutes ces réflexions ,c’est le deal Baker qui fait tache d’huile et si les anciens parlementaires du bloc CPP devenu UNITE n’arrivent pas á se faire élire en majorité, le pourcentage élu de ce parti pourrait négocier avec l’équipe de Baker une majorité parlementaire pour s’assurer des décisions politiques á venir, voir la Primature et conserver le pouvoir . Finalement comme la cerise sur le gâteau pour confirmer ce plausible deal, les candidats Baker et Mirlande Manigat n’ont pas osé lever le moindre petit droit pour contester les candidats des autres partis pro présidentiels.

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