mardi 1 juin 2010

Pourquoi nous devons divorcer du Français et adopter l’Anglais comme nouvelle langue officielle

Pourquoi nous devons divorcer du Français et adopter l’Anglais comme nouvelle langue officielle
Samedi, 29 Mai 2010 00:22 | Écrit par PFA
Ce n'est pas par hasard que l'après 12 janvier 2010 a provoqué une explosion d'idées, de pensées, de réflexions qui, normalement, seraient murmurées en silence par peur de paraitre aigri, frustré, envieux, jaloux. Quand la terre a tremblé et que l'Etat s'est effondré, ce sont les vieux clichés, les peurs camouflées, les maquillages bon-enfant qui ont été chambardés. Quand la honte de cette décrépitude, vécue live sur tous les écrans du village planétaire a eu raison de nos orgueils, et que les bondieuseries habituelles se sont montrées vaines, la parole s’est révélée thérapeutique, la pensée libératrice, le rêve édifiant.

Ce n'est pas sans raison que nous parlons aujourd'hui de combattre le schéma colonial d'un pays qui a succombé sous le poids de ses propres contradictions. Après chaque grand chambardement, les esprits sont toujours en effervescence. Ce n'est pas sans raison que nous nous enquiquinons autour des idées qui nous ont toujours mis dos au dos. Car pour finalement décoller, il nous faut tirer nos squelettes des placards afin de les regarder en face et de les mettre derrière nous une bonne fois pour toute.

Aujourd'hui, alors que nous tenons sur le seuil de cette nouvelle ère dans laquelle le 12 janvier nous a bousculés, avec sous les bras les bagages de deux siècles d'exclusion, de marginalisation, d'errance et d'indigence, il nous incombe de faire des choix raisonnables sur le devenir de notre pays--des choix dénués de sentimentalisme niais--des choix qui nous permettraient de profiter à bon escient de la globalisation tout en ayant à l'œil qui nous sommes. L'un de ces choix serait d'adopter l'anglais comme langue officielle à coté du Créole et du Français.

1) Adopter l’Anglais c'est sortir de l'exclusion:

Géopolitiquement, il y va de notre avenir de nous libérer des contraintes géopolitiques du Français. A part la Martinique, la Guadeloupe (des Dom-TOM) et le Québec, avec lesquels nous entretenons de très faibles échanges commerciaux, tous nos voisins caraïbéens et latino-américains parlent l'anglais ou l'espagnol. L’Anglais nous aiderait à bien jouer notre partition dans la CARICOM. D'autant plus que notre premier bailleur de fond reste les Etats-Unis.

2) Divorcer du français c'est rendre l'éducation accessible à tous:

N'est-il pas pénible que des jeunes mémorisent des choses dans une langue qu'ils ne parlent pas? Les élèves des écoles congréganistes tombent toujours des nues le premier jour des examens officiels de BACC I, car c'est le jour ou ils sont confrontés pour la première fois à la réalité du français dans les autres écoles non-congréganistes. C'est en effet pénible de voir tous ces bacheliers mémoriser plusieurs sujets de dissertation. La réalité serait autre si ces mêmes bacheliers étaient libres de disserter, d'opiner sur des sujets d'intérêt national en Créole. Au lieu de passer des nuits blanches à mémoriser des sujets de dissertation, ils peaufineraient leurs techniques d'analyse et d'argumentation, et ils auraient plus de temps pour maitriser les autres sujets. Haïti est peut-être le seul pays ou l'éducation n'est pas accessible dans la langue maternelle. Que vous preniez l'Inde, les Philippines, la Chine, les élèves apprennent dans leur langue même quand les sujets scientifiques sont dispensés en anglais. Donc il est très courant de rencontrer un philippino qui a fini ses études universitaires sans savoir parler l'anglais. Ou un indien qui a fait toutes ses études en Hindi et qui apprennent l'anglais comme langue seconde. Haïti est donc le seul pays ou la culture ne soit accessible qu'en Français.

L'anglais éliminerait les complexes entourant le Français et donnerait au jeune qui ne parle pas français une chance de rentrer dans l’humanité.

3) Adopter l’anglais c’est maximiser la participation de la diaspora haïtienne

Les gros cerveaux de notre diaspora se trouvent, en majorité, aux Etats-Unis. Adopter l'anglais équivaudrait à leur donner l'opportunité de mettre leur compétence au service d'Haïti. Il faut signaler que les haïtiens-américains de deuxième et troisième générations (ceux qui sont nés de parents qui ont émigré d’Haïti ou ceux qui sont des petits-enfants d’haïtiens qui ont émigré d’Haïti) ne parlent généralement pas un mot de Créole ni de Français. Ils se considèrent généralement des afro-américains car ayant été déconnectés d’Haïti. Adopter l’Anglais comme langue officielle reviendrait à ouvrir notre pays à ces haïtiens-américains bourrés de talents et d’expertise. D’autant plus que nous avons maintenant une littérature haïtienne d’expression anglaise et que les Etats-Unis c’est, avec le Canada, l’une des destinations les plus prisées pour les études universitaires. Sans compter le nombre de mères haïtiennes qui viennent expressément aux Etats-Unis pour donner naissance à leurs enfants.

4) l'Anglais c'est la langue de la globalisation. Pas besoin de chercher l’Anglais, il vous trouve tout simplement. Adopter l'anglais comme le Rwanda l'a fait en 1994, c'est « faire de la place aux nouvelles langues »

Mis à jour (Lundi, 31 Mai 2010 19:27)

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