vendredi 24 mai 2013

L'ECONOMIE VERTE, LA REDUCTION DES PERTES POST- RECOLTES


« L’économie verte » (11)
La réduction des pertes
Bernard Ethéart
Solidarité oblige, j’ai du interrompre ma série sur l’« économie verte » pour parler de la septième édition du Forum Agricole Goâvien (voir HEM Vol 27 # 16 et 17). Je reviens donc à mes amours du moment en terminant avec l’analyse du dernier membre de cette équation d’un haut cadre du MARNDR selon laquelle la production est fonction de productivité x superficie + réduction des pertes (voir « L’économie verte » (9) Une agriculture moderne, HEM Vol. 27 # 14).
Dans ce même article j’ai parlé de la possibilité de développer une agriculture « productive », mais qui soit en même temps « durable », c'est-à-dire qui ne porte pas de préjudice à l’environnement, contrairement à certaines pratiques dites « modernes » que l’on veut nous imposer. Il s’agissait de faire appel à la pratique de l’agro-écologie.
Dans l’article suivant, j’ai abordé le second membre de l’équation, la superficie, en essayant de montrer que, en dépit du relief très montagneux de notre territoire, il y a encore moyen d’augmenter la surface cultivée, à conditions de prendre les précautions nécessaires (voir « L’économie verte » (10) La reconquête des mornes, HEM Vol. 27 # 15).
Aujourd’hui, donc, nous allons parler du troisième membre de l’équation, la réduction des pertes. Il faut savoir que les pertes après récolte réduisent considérablement la capacité de notre agriculture de remplir sa fonction première qui est de nourrir la population. A l’appui de cette affirmation ce citerai simplement ce passage tiré du PROGRAMME TRIENNAL DE RELANCE AGRICOLE du MARNDR : « Les pertes céréalières post-récoltes varient entre 15 % et 35 % en raison de l'insuffisance de structures de stockage et de transformation de produits agricoles. Le système national de santé animale et protection végétale est faible, occasionnant des pertes significatives de production et des opportunités ratées pour les exportations agricoles ».
Je rappellerai au lecteur que j’avais abordé ce problème au début de cette série, quand je parlais des investissements en infrastructures à faire dans le secteur agricole (voir « L’économie verte » (3) La décentralisation, HEM Vol. 27 # 5). Je reprends ci-dessous ce passage :
Mais on ne doit pas oublier qu’une bonne partie de la production se perd dans ce qu’on a coutume d’appeler les « pertes après récoltes », dues aux ravages causés par les rats et autres vermines. Il est donc indispensable de penser à des structures de stockage (silos).
Pour réduire les pertes durant le transport (pensez aux mangues qui sont transportées dans des paniers ou des sacs empilés dans la « boite » d’un camion et dont toutes celles qui se trouvent dans les couches inférieures arrivent au marché dans un état qui les rend invendables) on doit aussi penser à des centres de tri et « d’empaquetage ».
Enfin, il est temps que l’on cesse d’envoyer la production brute sur le marché et qu’on crée, dans les zones de production, des centres de transformation qui permettront de produire une valeur ajoutée qui restera sur place.
Et pour ne pas perdre les bonnes habitudes je reprends le tableau que j’avais utilisé alors et qui indique la place de ces investissements à la fois sur l’Axe D, Axe infrastructurel et l’Axe E, Axe économique.


Tableau 2
Axes

A

B

C

D

E

F


Paliers
 Humain
Socio- Culturel
Environ-nemental
Infra-structurel
Economique et Financier
Politique
I
 Humain
Droits individuels





II
 Social et Culturel

Système social




III
Environ-nemental


Environne-ment naturel



IV
Infra-structurel



Environne-ment aménagé
Investisse-ment dans les infrastructures

V
Economique et Financier



Répartition équitable des infrastructures
Système économique et financier

VI
Politique





La Gouvernance

On ne peut donc que se réjouir de voir ce thème mentionné dans le PTRA (Programme Triennal de Relance de l’Agriculture) du MARNDR ; malheureusement, en lisant la suite du document, en particulier à où sont énumérés et chiffrés les différents projets, je ne l’ai pas retrouvé. J’espère que c’est moi qui ai mal lu.
Bernard Ethéart
HEM Vol. 27 # 18 du 22-28/05/2013

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