vendredi 6 janvier 2012

2011 ou l'année des dupes ...



2011 ou l'année des dupes ...
Marcus, Miami - Haïti en Marche,
29 décembre 2011


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Haïti: La crise s'ouvre le 11 septembre 2001. Des kamikazes précipitent des boeings avec leurs passagers contre les tours jumelles du World Trade Center à New York et d'autres cibles aux Etats-Unis.
Bilan : pas moins de 3 000 morts. Les marines débarquent en Afghanistan à la recherche de l'auteur présumé des attentats. Il s'appelle Oussama Ben Laden, le dirigeant d'une organisation radicale islamiste dénommée Al-Qaïda. En 2003, le président George W. Bush lance la deuxième guerre contre l'Irak (la première avait été faite en 1990 par son père, le président George Bush). Les Etats-Unis viennent d'achever le retrait de leurs troupes huit années plus tard. Ben Laden lui aussi n'est plus. Abattu pendant l'année par des forces spéciales américaines au Pakistan. L'Irak qu'ils quittent n'est plus celui du dictateur qu'ils ont renversé (et qui a été exécuté) Saddam Hussein. Mais aussi dans un pays qui est une collectivité de différentes ethnies (principalement sunnites, chiites et kurdes), la balance des forces se retrouve totalement inversée.

L'ancien colonisateur britannique ...

Quoique sunnite, Saddam Hussein dirigeait officiellement sur une base de république laïque mais n'en représentait pas moins le pouvoir de la minorité sunnite par rapport à la majorité chiite. Tel que l'avait laissé l'ancien colonisateur britannique comptant toujours et partout sur une minorité qui de ce fait continuerait à avoir besoin de l'ex-métropole pour maintenir le pays sous contrôle.

Le renversement de l'homme fort d'Irak ouvre la voie à la revanche des chiites majoritaires, qui prennent le pouvoir et s'emparent des principaux leviers du pays à la faveur de l'intervention américaine. Or, dans toute la région (Arabie saoudite, Koweit, Emirats arabes unis, etc.), le pouvoir est sunnite. Sauf en Iran, pays voisin de l'Irak.

Le verrou Saddam Hussein ayant sauté, ce sont les retrouvailles entre deux peuples d'une même ethnie. L'influence des chiites iraniens ayant augmenté avec la révolution qui a renversé en 1979 le shah d'Iran, un Perse, et installé ce qui s'appelle aujourd'hui une république islamique.

'Comme un acte de guerre' ...

La semaine dernière, l'amiral commandant la flotte iranienne a annoncé, afin que nul n'en ignore, que si les menaces de boycott contre les exportations de pétrole iraniennes étaient mises à exécution, l'Iran fermerait le détroit d'Ormuz par où transite au moins le tiers du pétrole et du gaz naturel consommé en Europe et dans le reste du monde (Reuters). Déclaration qui fait monter d'un cran la tension qui règne entre le bloc occidental (Etats-Unis, Union européenne) et la république islamique d'Iran soupçonnée de vouloir se doter de l'arme nucléaire et ennemi juré d'Israël, celui-ci allié indéfectible des Etats-Unis.

L'Iran a aussi bien sûr pour adversaires les pouvoirs sunnites de la région, principalement l'Arabie saoudite, qui réagit en promettant d'augmenter sa capacité de production de pétrole si nécessaire. Quant aux Etats-Unis, la parole est au commandant de la 7e flotte américaine. 'Le détroit d'Ormuz est une voie d'eau internationale. Nous considérerions sa fermeture, si elle se produisait, comme un acte de guerre.'
Commentaires de son homologue iranien : 'la fermeture du détroit est un jeu d'enfant.'

Le commun dénominateur ... 








Sans entrer dans les considérations de haute politique (car les objectifs des grandes puissances se veulent bien sûr comme les desseins de Dieu : impénétrables), est-ce que l'administration Bush était vraiment au top de la question quand elle a lancé la guerre contre l'Irak en 2003 ?
D'autant que le sujet de guerre n'a jamais été établi, savoir que Saddam Hussein empilait des armes de destruction massive.
Et si l'accusation contre l'Iran de concocter l'arme nucléaire était de la même facture ?
Une dernière visite de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) conclut qu'elle peut en avoir les capacités.
A cela l'Iran répond qu'il n'a aucune visée militaire mais qu'il est un grand pays et que la maîtrise de l'énergie nucléaire est indispensable à son développement.

A présent, venons-en à l'événement majeur de l'année. Ce ne sont pas les méfaits de la crise économique internationale (taux de chômage incontrôlables, faillite de la Grèce et menace de faillite pour l'Italie et l'Espagne, les Etats-Unis et la France perdant leur garantie AAA pour les investissements, etc.).

2011 restera plutôt l'année du 'Printemps arabe', le vent de soulèvement qui a bouleversé l'échiquier politique dans toute cette partie du monde. Changement de pouvoir en Tunisie et en Egypte; en Libye, chute et mort de Kadhafi tandis que la révolution est aux portes de la Syrie de Assad.
Mais ce ne sont pas tant les événements eux-mêmes que leur tournure finale qui alimente la réflexion en cette fin d'année.
S'il y a un commun dénominateur, ce sont les islamistes qui prennent partout le pouvoir. Et par la voie électorale. De manière tout à fait démocratique.
Qui plus est, on perçoit une sorte de renaissance de la grande nation musulmane.

Jusqu'aux frères ennemis palestiniens, le Hamas et l'OLP, les deux entités qui se partagent à couteaux tirés le territoire palestinien, qui ont annoncé leur prochaine fédération.

Jouer à l'apprenti sorcier ...

Washington reconnaît qu'Israël n'est pas dans une position favorable. Et que sa force de frappe militaire (seul pays de la région à avoir l'arme nucléaire) ne suffit pas.

A quoi pense l'Occident qui a favorisé (entre autres par le truchement d'une grande presse internationale faisant plus de ravages que tous les B 52 de la US Navy) la chute de ces régimes autoritaires, certes, mais dont la majorité (à l'exception d'un Mouammar Kadhafi) était à ses ordres ?
Qu'est devenu le précepte : ce sont peut-être des salauds, mais ce sont nos salauds !
Après l'élection de George W. Bush le 8 novembre 2000, un débat idéologique faisait rage à Washington. Les plus ultras du clan présidentiel ont lancé une interrogation ? Qu'ont fait les Etats-Unis de leur position de seule superpuissance de la planète ? A quoi doit servir la puissance ?
La guerre d'Irak n'était pas loin.
Mais depuis, est-ce que 'le Blanc' a encore toute la maîtrise des événements ?
N'a-t-on pas joué à l'apprenti sorcier ? 2011, l'année des dupes.

Pas tout à fait la fin du monde ...

Il semble que dans le calendrier des anciens Mayas, l'année 2012 devrait être celle de la fin du monde. 21 décembre 2012.
Néanmoins, ce n'est pas la guerre qui en serait la cause mais un grand bouleversement de nature apparemment sismique.
Cependant on signale que le calendrier Maya contient encore beaucoup d'autres dates. Par conséquent, ce n'est pas tout à fait la fin du monde.
Aussi pourrait-on implorer ce 12 janvier nos 300 000 êtres chers tombés le 12 janvier 2010, qu'ils veillent sur nous et sur nos enfants !

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