mercredi 29 décembre 2010

« Le monde.fr » est passé á coté de la solution de sortie de crise

« Le monde.fr » est passé á coté de la solution de sortie de crise
William Michel
29 Dec 2010

D’entrée de jeu, « le monde.fr » a fait fausse route en spéculant sur les résultats préliminaires affichés par le CEP et non sur les revendications des électeurs á propos du déroulement du scrutin de la journée du 28 novembre 2010. Les résultats préliminaires affichés par le CEP ne procèdent d’aucun comptage fiable des procès verbaux .Ceux-ci ne reflètent pas les revendications exprimées par la masse des votants le jour du scrutin. Le problème prioritaire des élections du 28 novembre 2010 est un problème de violation des droits civils et politiques des électeurs á élire librement les dirigeants de leurs choix. Le taux de participation a été de 20% quand la grogne populaire contre le régime en place laissait augurer une participation de 60 a 70%. Le peuple voulait voter et en a été empêché. Voila de quoi il s’agit. Il s’agit du droit de l’électeur á élire le dirigeant de son choix.

Les résultats préliminaires publiés procèdent de manipulations politiques qui devant la flagrance de procès verbaux galvaudés ont contraint le CEP á annuler un grand nombre d’entr’eux et á attribuer aux candidats présidentiels et législatifs ou des votes fictifs qui ont été annulés á la suite de sabotage des bureaux de vote , ou d’extra votes résultant de manœuvres frauduleuses réciproques de fanatiques et d’autorités qui ont sciemment abuse de leur position pour remplir les urnes de bulletins antérieurement écrits, ou encore de manipulations grossières par le CEP des procès verbaux á lui transmis par le centre de tabulation . Les résultats préliminaires n’ont convaincu personne et ont provoqué le sabotage des biens et services publics et privés dans certains endroits du pays..

« Le monde.fr » doit connaître que les élections présidentielles haïtiennes lorsqu’elles se réalisent dans un contexte de changement du personnel politique dont le bilan est critiqué par la majorité de la population, elles drainent un flux considérable de votants. Ceci a été le cas pour les élections de 1990 qui devaient mettre fin á la tyrannie des militaires ayant relayé les trente années du règne des Duvalier. Ceci a été aussi le cas pour les élections de 2006 que le peuple avait approprié pour sanctionner le mouvement GNBiste et pour se venger de l’enlèvement de leur icône , le Président Jean Bertrand Aristide, en anticipant que le président Préval y allait faciliter le retour. Le vote du 28 novembre était un vote de sanction contre le président Préval qui n’aurait pas tenu une promesse non promise et aussi un vote de rejet d’une politique associée aux pires calamités de l’année 2010. Les hommes de l’INITE et du CEP au flair politique et conservatif avancé ont anticipé le résultat du scrutin et ont verrouillé le système électoral pour réduire la participation populaire á son taux le plus bas possible et pour faciliter l’orchestration de toute une série de manœuvres électorales qui n’ont fait que renforcer les doutes sur l’organisation du scrutin.

Mais en dehors de la réalité du scrutin il y a aussi les enjeux
L’INITE á ses enjeux qui sont la gestion des retombées des dix milliards de la reconstruction, le contrôle du parlement pour le contrôle du gouvernement et pour l’amendement de la constitution qui devra garantir la conservation de son personnel politique dans la gestion apparente du prochain pouvoir des cinq prochaines années.

Les Nations Unies et les investisseurs de la CIRH ont aussi leurs enjeux.
Le premier des enjeux de ces derniers est la gestion des dix milliards de dollars de la reconstruction qui doit se faire par l’intermédiaire d’un gouvernement fantoche dont le chef de la MINUSTHA devra être le véritable détenteur
Le deuxième de ces enjeux est le renouvellement permanent de l’actuel mandat de stabilisation de la paix dans un pays oú la paix est la mieux lotie en regard des taux élevé d’insécurité dans les autres pays de la région. Un tel mandat fait des soldats de la MINUSTHA des soldats en vacances permanentes ou des touristes permanents qui coulent la vie douce en Haïti et qui s’excellent á maintenir ce statut quo en imposant la paix du cimetière. Un troisième enjeu est la gouvernance du pays á travers le financement des ONG qui permettent d’avoir un contrôle dilué de la population . Un quatrième enjeu est la politique de sauve qui peut des Nations Unies qui ne voudraient ne pas perdre la face après avoir été le complice avéré des actes impopulaires posés par les gouvernements de Mr Préval. Enfin il y a le vœu de l’international d’avoir la même structure parlementaire de l’INITE dans la gestion parallèle du pays á la condition que ces anciens élus retrouvent la confiance légale et légitime des votants pour retourner dans la quarante neuvième législature á la suite d’élections transparentes , honnêtes et démocratiques.

Pour terminer il y a les enjeux de la classe politique haïtienne toute tendance confondue qui est le refus de respecter les règles du jeu démocratique dans la lutte pour l’exercice du pouvoir politique et la propension d’être le prochain allié de l’International dans la gestion de ce pouvoir quelles que soient les conditions de la prise de ce pouvoir...

Donc, la solution á la crise électorale, contrairement á la proposition de « Lemonde.fr » n’est pas de trouver un élément fédérateur capable de rassembler les pièces éparses du puzzle politique haïtien et etranger .La solution est de trouver un consensus sur le modèle de gestion du pouvoir á mettre en place dans les cinq années pour concilier entr’eux les intérêts de l’INITE, ceux de l’International dont le groupe de Clinton et le groupe du secteur privé haïtien des affaires , ceux du reste de la classe politique de l’opposition á l’intérieur d’un cadre macroéconomique qui garantit un minimum de bien être á la population haïtienne, spécialement son droit de vote qui apparaît comme la première des mesures á prendre pouvant apaiser le climat de tension sociale et rétablir la confiance de cette population. On devra gagner d’abord la bataille d’opinion.

Si l’OEA peut réunir tout ce beau monde pour discuter de leurs intérêts de groupe et pour aplanir les difficultés en empêchant l’obtention d’un consensus qui n’en est pas un mais en facilitant l’atteinte d’un consensus politique á effet durable pour la population haïtienne, elle fera œuvre qui vaille. michelwilliam1000@hotmail.com

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