L'ENERGIE
BERNARD ETHEART
22 FEVRIER 2016
Après avoir
consacré plusieurs (7) articles aux acteurs, plus précisément aux acteurs non
étatiques (HEM Vol. 29 # 50, 51, 52, Vol. 30
# 01, 02, 03, 04)
susceptibles d’apporter leur contribution à la lutte
contre le réchauffement climatique, j’ai voulu parler des champs dans
lesquels ces acteurs vont évoluer. J’ai commencé avec l’agriculture (voir Agriculture et changement
climatique, HEM Vol. 30 # 5 du 17-23/02/2016),
aujourd’hui je voudrais parler de l’énergie.
Que
j’aie commencé avec l’agriculture est évident pour tous ceux qui me
connaissent, mais pourquoi l’énergie ? Et, à peine avais-je formulé la
question, qu’une autre s’est imposée à moi : c’est quoi, l’énergie ?
Il ne me restait plus qu’à aller aux informations et voilà ce que j’ai trouvé.
« L'énergie est définie en physique comme la capacité d'un système à produire un travail, entraînant un mouvement ou
produisant par exemple de la lumière,
de la chaleur ou
de l’électricité.
C'est une grandeur physique qui caractérise l'état d'un système et qui est
d'une manière globale conservée au cours des transformations.
Outre
l'énergie au sens de la science physique,
le terme « énergie » est aussi utilisé dans les domaines
technologique, économique et écologique,
pour évoquer les ressources énergétiques, leur consommation, leur
développement, leur épuisement, leur impact écologique. Les principales
ressources énergétiques sont les énergies fossiles (le gaz naturel,
le charbon, le pétrole),
l’énergie hydroélectrique, l’énergie éolienne, l’énergie nucléaire, l’énergie solaire, l'énergie géothermique.
Après
avoir exploité sa propre force et
celle des animaux, l’homme a appris à exploiter les énergies contenues
dans la nature (d’abord les vents, énergie éolienne et
les chutes d’eau, énergie hydraulique) et capables de lui fournir une
quantité croissante de travail mécanique
par l’emploi de machines :
machines-outils, chaudières et moteurs.
L’énergie est alors fournie par un carburant (liquide ou gazeux, issu d'énergie fossile ou
non). »
Ce
dernier paragraphe me donne envie irrésistible d’aborder un thème qui m’amuse
depuis longtemps, celui du mythe de Prométhée. Il existe dans la mythologie
grecque deux héros qui me fascinent : Sisyphe et Prométhée. Je ne sais
plus quelle faute Sisyphe avait commise mais il fut condamner à rouler un
énorme rocher jusqu’au sommet d’une montagne. Mais ce maudit rocher avait la
mauvaise habitude, une fois qu’il était arrivé là-haut de rouler vers le bas,
et Sisyphe devait recommencer, indéfiniment. Albert Camus a écrit « Le
mythe de Sisyphe » où il conclut : « Il faut s’imaginer Sisyphe heureux … »
Prométhée
lui, je ne sais plus à quelle peine les dieux l’avaient condamné, mais je sais
pourquoi : « pour avoir donné
le feu aux hommes ». Le feu, c’est la manifestation d’une réaction
chimique qu’on appelle la combustion, ou l’oxydation, donner le feu aux hommes,
c’est leur donner l’énergie, et les dieux de la mythologie grecque se sont
montrés plus avisés que l’autre crétin qui aurait dit à nos premiers
parents : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et
l’assujettissez … » (Genèse 1, 28). Leurs descendants ont si bien compris
le message qu’ils sont à la veille sinon de détruire la planète, au moins de la
rendre totalement inhabitable.
Mais
revenons au XXIème siècle. Le réchauffement de la planète est dû à la présence
de gaz qui ont tendance à former autour de la planète une couche qui ne permet
pas à la chaleur produite de s’échapper, comme dans une serre, d’où le nom de gaz
à effet de serre (GES). Généralement, on considère qu’ils sont au nombre de
six :
-
le gaz carbonique, CO2, produit chaque fois qu’il y a un phénomène de combustion ;
-
le méthane, CH4, dont
nous avons parlé la semaine dernière (voir Agriculture et changement climatique, HEM Vol. 30 # 5 du 17-23/02/2016) car il se dégage des excrétions du
bétail ;
-
le protoxyde d'azote, N2O, dont nous avons également parlé à propos d’agriculture, car il vient des engrais azotés largement utilisés dans
l’agriculture dite « moderne » ;
-
les
hydro-fluoro-carbone, HFC, dont j’au eu l’occasion de
parler dans une émission sur la couche d’ozone le 27 septembre 2007, car en
plus d’avoir un effet de serre, ces gaz sont aussi destructeurs de la couche
d’ozone ;
-
les PFC et SF6 pour lesquels
je dois demander votre indulgence car je ne suis pas encore arrivé à les
identifier complètement.
De
ces six, c’est évidemment le CO2 qui nous intéresse car c’est lui
qui provient de cette réaction chimique qu’est la combustion. Maintenant, il va
nous falloir faire la distinction entre les différentes sources de CO2.
Le premier combustible que l’homme ait utilisé, une fois que Prométhée lui ait
appris à faire du feu. La chaleur ainsi produite lui permettait de faire cuire
sa nourriture, de se chauffer, de s’éclairer, mais aussi de travailler certains
métaux, en particulier l’or. Pour le développement de la grande métallurgie, il
faudra attendre qu’il découvre le minerai de fer, mais aussi un combustible
minéral, la houille. Avec ce développement, on rentre dans l’utilisation des
combustibles fossiles, au charbon minéral viendra s’ajouter le pétrole, huile minérale, qui
va connaitre une grande popularité avec le développement du moteur à explosion,
et le gaz naturel.
La
question qui se pose maintenant est pourquoi ce « koukourouj » contre
les combustibles fossiles ? La réponse serait dans ce que j’appelle le
« cycle du carbone ». On l’a déjà dit, toute combustion produit du
gaz carbonique. Tous les êtres vivants produisent du gaz carbonique qu’ils rejettent dans l’atmosphère lors de
l’expiration. Mais parmi les êtres vivants, les végétaux, en plus du mécanisme
de la respiration, on un autre mécanisme appelé la photosynthèse. Ils absorbent
du gaz carbonique dont ils utilisent le carbone pour fabriquer la cellulose
dont ils sont faits, et rejettent l’oxygène.
C’est
ce que j’ai appelé le cycle du carbone : le carbone du gaz carbonique
rejeté dans l’atmosphère par la respiration des êtres vivants est en partie
récupéré par les végétaux ; si maintenant on brule ces végétaux, on va
produire du gaz carbonique, mais une partie de ce carbone sera de nouveau fixé
par la photosynthèse. Il s’établit ainsi une sorte d’équilibre. Quand on se met
à utiliser les combustibles fossiles, l’équilibre est rompu car on rejette dans
l’atmosphère un carbone qui n’y était pas, ou tout au moins pas depuis
longtemps ; il était enfoui dans les profondeurs du sol depuis plusieurs
millénaires. C’est ce carbone « qu’on avait oublié » qui, en
réapparissant donne un « surplus » de gaz carbonique et renforce
l’effet de serre et le réchauffement
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