dimanche 28 février 2016
Accord politique pour la continuité institutionnelle à la fin du mandat du Président de la République en l’absence d’un président élu et pour la poursuite du processus électoral entamé en 2015
Accord politique pour la continuité institutionnelle à la fin du
mandat du Président de la République en l’absence d’un président élu et pour la
poursuite du processus électoral entamé en 2015
Vu les articles 92, 92-1, 95. 95-1. 98, 98-3,118, 134-1, 134-2,
134-3, 149, 149-1 de la Constitution de 1987 amendée ;
Vu l’article 134-1 de la Constitution de 1987 amendée consacrant
la fin du quinquennal du président de la République le 7 février de la 5ème
année de son mandat ;
Vu l’article 134-3 de la Constitution de 1987 amendée disposant
que le président de la République ne peut bénéficier d’aucune prolongation de
mandat ;
Considérant l’engagement de tous les acteurs intéressés dans la
démarche pour trouver une solution haïtienne allant dans le sens des intérêts
supérieurs du peuple haïtien, de la préservation des acquis démocratiques et de
la consolidation de la cohésion nationale;
Considérant l’urgence de rassurer et d’inspirer plus de confiance
à tous les acteurs impliqués dans le processus électoral;
Considérant le dysfonctionnement du Conseil électoral provisoire
(CEP) et la nécessite de le redynamiser en vue de poursuivre le processus
électoral ;
Considérant la fin du mandat du Président de la République le 7
février 2016 ;
Considérant l’obligation pour les deux (2) pouvoirs de l’Etat,
codépositaires de la souveraineté nationale, de trouver une solution haïtienne
afin d’assurer la continuité de l’Etat en s’inspirant des dispositions
constitutionnelles, en recherchant un large consensus de toutes les forces
vives de la Nation, en tenant compte de la situation exceptionnelle ;
Considérant qu’il est impératif de parvenir à un accord entre les
pouvoirs politiques de l’Etat afin de créer les conditions de stabilité et de
paix sociale;
Considérant l’entrée en fonction des parlementaires de la 50ème
législature ;
Considérant qu’il y lieu de mettre en place un gouvernement doté
de la confiance du Parlement ;
Après consultation engagée par le président de la République avec
les présidents des deux (2) chambres,
LES REPRESENTANTS DES DEUX (2) POUVOIRS POLITIQUES,
CO-DÉPOSITAIRES DE LA SOUVERAINETE NATIONALE, SE SONT ENGAGÉS À METTRE EN
APPLICATION CE QUI SUIT :
I. Du départ du Président du pouvoir le 7
février 2016
1. Le Président de la République, par-devant l’Assemblée Nationale
fait une adresse à la Nation relativement à la fin de son mandat et de son
départ du pouvoir le 7 février 2016. Il informe le Parlement, à titre de
Co-dépositaire de la souveraineté nationale, du vide provoqué par cette
situation au niveau du pouvoir exécutif.
2. Le Président de l’Assemblée Nationale, par un message
responsif, dit prendre note du message du Président de la République et
constate le vide présidentiel entrainant le dysfonctionnement du Pouvoir
exécutif.
3. Le vide une fois constaté, le Président de l’Assemblée
Nationale charge le Premier Ministre en poste de la gestion des affaires
courantes et annonce l’élection par l’Assemblée Nationale d’un Président
Provisoire.
4. Le Président de l’Assemblée Nationale en profite pour informer
de la tenue dans un délai ne dépassant pas cinq (5) jours calendaires des
élections Présidentielles par l’Assemblée Nationale pour combler le vide.
5. Une commission bicamérale est immédiatement constituée pour
définir et tracer la procédure à suivre pour la réalisation de ces joutes
électorales qui doivent être inclusives honnêtes et transparentes.
6. L’élection du Président provisoire aura lieu 48 heures après la
fin des inscriptions.
7. Le mandat du Président provisoire est de 120 jours maximum à
partir de la date de son installation. Le cas échéant l’Assemblée Nationale
prendra les dispositions qui s’imposent.
II. De la part du Président provisoire de la
République
1. À entrer en consultation avec les principaux partis politiques
représentés au Parlement, des groupes politiques non représentés au Parlement
et les acteurs de la société civile afin de recueillir des propositions de noms
de personnalités ayant les compétences et les qualités pour exercer la fonction
de Premier Ministre.
2. À entrer en consultation avec les Présidents des deux (2)
chambres du Parlement autour du choix d’un Premier ministre à designer.
III. De la part du Parlement
1. À confirmer l’éligibilité du Premier ministre de consensus
désigné.
2. À inviter le Premier Ministre, accompagné des membres de son
gouvernement, à se présenter par devant les deux (2) chambres, en séance
plénière afin de recevoir le vote de confiance de sa déclaration de politique
générale. Une fois le vote de confiance obtenu, le Premier Ministre est
immédiatement installé dans ses fonctions.
IV. De la redynamisation du Conseil électoral
provisoire (CEP)
1. Convocation, à l’initiative du Président provisoire des
secteurs ayant délégué des représentants au précédent Conseil électoral
provisoire (CEP) aux fins de confirmer ou de désigner de nouveaux membres en
vue de la reprise des activités au CEP, dans un délai n’ excédant pas 72 heure.
2. Publication de l’arrêté Présidentiel de nomination des nouveaux
membres du CEP.
V. De la poursuite du processus électoral
initié au cours de l’année 2015
1. Relance par le CEP du processus électoral après évaluation des
étapes déjà franchies :
a) Mise en application des recommandations techniques de la
Commission indépendante d’évaluation électorale.
b) Finalisation et proclamation des résultats des élections
municipales.
2. Organisation du deuxième tour de l’élection présidentielle, des
élections législatives partielles et des élections locales (24 avril 2016).
3. Proclamation des résultats définitifs (6 mai 2016).
4. Installation du Président élu de la République (14 mai 2016).
Fait de bonne foi à Port-au-Prince, le 5 février 2016, en trois
(3) originaux.
Le Président de la République
Le Président du Sénat de la République
Le Président de la Chambre des députés
mardi 23 février 2016
L'ENERGIE
L'ENERGIE
BERNARD ETHEART
22 FEVRIER 2016
Après avoir
consacré plusieurs (7) articles aux acteurs, plus précisément aux acteurs non
étatiques (HEM Vol. 29 # 50, 51, 52, Vol. 30
# 01, 02, 03, 04)
susceptibles d’apporter leur contribution à la lutte
contre le réchauffement climatique, j’ai voulu parler des champs dans
lesquels ces acteurs vont évoluer. J’ai commencé avec l’agriculture (voir Agriculture et changement
climatique, HEM Vol. 30 # 5 du 17-23/02/2016),
aujourd’hui je voudrais parler de l’énergie.
Que
j’aie commencé avec l’agriculture est évident pour tous ceux qui me
connaissent, mais pourquoi l’énergie ? Et, à peine avais-je formulé la
question, qu’une autre s’est imposée à moi : c’est quoi, l’énergie ?
Il ne me restait plus qu’à aller aux informations et voilà ce que j’ai trouvé.
« L'énergie est définie en physique comme la capacité d'un système à produire un travail, entraînant un mouvement ou
produisant par exemple de la lumière,
de la chaleur ou
de l’électricité.
C'est une grandeur physique qui caractérise l'état d'un système et qui est
d'une manière globale conservée au cours des transformations.
Outre
l'énergie au sens de la science physique,
le terme « énergie » est aussi utilisé dans les domaines
technologique, économique et écologique,
pour évoquer les ressources énergétiques, leur consommation, leur
développement, leur épuisement, leur impact écologique. Les principales
ressources énergétiques sont les énergies fossiles (le gaz naturel,
le charbon, le pétrole),
l’énergie hydroélectrique, l’énergie éolienne, l’énergie nucléaire, l’énergie solaire, l'énergie géothermique.
Après
avoir exploité sa propre force et
celle des animaux, l’homme a appris à exploiter les énergies contenues
dans la nature (d’abord les vents, énergie éolienne et
les chutes d’eau, énergie hydraulique) et capables de lui fournir une
quantité croissante de travail mécanique
par l’emploi de machines :
machines-outils, chaudières et moteurs.
L’énergie est alors fournie par un carburant (liquide ou gazeux, issu d'énergie fossile ou
non). »
Ce
dernier paragraphe me donne envie irrésistible d’aborder un thème qui m’amuse
depuis longtemps, celui du mythe de Prométhée. Il existe dans la mythologie
grecque deux héros qui me fascinent : Sisyphe et Prométhée. Je ne sais
plus quelle faute Sisyphe avait commise mais il fut condamner à rouler un
énorme rocher jusqu’au sommet d’une montagne. Mais ce maudit rocher avait la
mauvaise habitude, une fois qu’il était arrivé là-haut de rouler vers le bas,
et Sisyphe devait recommencer, indéfiniment. Albert Camus a écrit « Le
mythe de Sisyphe » où il conclut : « Il faut s’imaginer Sisyphe heureux … »
Prométhée
lui, je ne sais plus à quelle peine les dieux l’avaient condamné, mais je sais
pourquoi : « pour avoir donné
le feu aux hommes ». Le feu, c’est la manifestation d’une réaction
chimique qu’on appelle la combustion, ou l’oxydation, donner le feu aux hommes,
c’est leur donner l’énergie, et les dieux de la mythologie grecque se sont
montrés plus avisés que l’autre crétin qui aurait dit à nos premiers
parents : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et
l’assujettissez … » (Genèse 1, 28). Leurs descendants ont si bien compris
le message qu’ils sont à la veille sinon de détruire la planète, au moins de la
rendre totalement inhabitable.
Mais
revenons au XXIème siècle. Le réchauffement de la planète est dû à la présence
de gaz qui ont tendance à former autour de la planète une couche qui ne permet
pas à la chaleur produite de s’échapper, comme dans une serre, d’où le nom de gaz
à effet de serre (GES). Généralement, on considère qu’ils sont au nombre de
six :
-
le gaz carbonique, CO2, produit chaque fois qu’il y a un phénomène de combustion ;
-
le méthane, CH4, dont
nous avons parlé la semaine dernière (voir Agriculture et changement climatique, HEM Vol. 30 # 5 du 17-23/02/2016) car il se dégage des excrétions du
bétail ;
-
le protoxyde d'azote, N2O, dont nous avons également parlé à propos d’agriculture, car il vient des engrais azotés largement utilisés dans
l’agriculture dite « moderne » ;
-
les
hydro-fluoro-carbone, HFC, dont j’au eu l’occasion de
parler dans une émission sur la couche d’ozone le 27 septembre 2007, car en
plus d’avoir un effet de serre, ces gaz sont aussi destructeurs de la couche
d’ozone ;
-
les PFC et SF6 pour lesquels
je dois demander votre indulgence car je ne suis pas encore arrivé à les
identifier complètement.
De
ces six, c’est évidemment le CO2 qui nous intéresse car c’est lui
qui provient de cette réaction chimique qu’est la combustion. Maintenant, il va
nous falloir faire la distinction entre les différentes sources de CO2.
Le premier combustible que l’homme ait utilisé, une fois que Prométhée lui ait
appris à faire du feu. La chaleur ainsi produite lui permettait de faire cuire
sa nourriture, de se chauffer, de s’éclairer, mais aussi de travailler certains
métaux, en particulier l’or. Pour le développement de la grande métallurgie, il
faudra attendre qu’il découvre le minerai de fer, mais aussi un combustible
minéral, la houille. Avec ce développement, on rentre dans l’utilisation des
combustibles fossiles, au charbon minéral viendra s’ajouter le pétrole, huile minérale, qui
va connaitre une grande popularité avec le développement du moteur à explosion,
et le gaz naturel.
La
question qui se pose maintenant est pourquoi ce « koukourouj » contre
les combustibles fossiles ? La réponse serait dans ce que j’appelle le
« cycle du carbone ». On l’a déjà dit, toute combustion produit du
gaz carbonique. Tous les êtres vivants produisent du gaz carbonique qu’ils rejettent dans l’atmosphère lors de
l’expiration. Mais parmi les êtres vivants, les végétaux, en plus du mécanisme
de la respiration, on un autre mécanisme appelé la photosynthèse. Ils absorbent
du gaz carbonique dont ils utilisent le carbone pour fabriquer la cellulose
dont ils sont faits, et rejettent l’oxygène.
C’est
ce que j’ai appelé le cycle du carbone : le carbone du gaz carbonique
rejeté dans l’atmosphère par la respiration des êtres vivants est en partie
récupéré par les végétaux ; si maintenant on brule ces végétaux, on va
produire du gaz carbonique, mais une partie de ce carbone sera de nouveau fixé
par la photosynthèse. Il s’établit ainsi une sorte d’équilibre. Quand on se met
à utiliser les combustibles fossiles, l’équilibre est rompu car on rejette dans
l’atmosphère un carbone qui n’y était pas, ou tout au moins pas depuis
longtemps ; il était enfoui dans les profondeurs du sol depuis plusieurs
millénaires. C’est ce carbone « qu’on avait oublié » qui, en
réapparissant donne un « surplus » de gaz carbonique et renforce
l’effet de serre et le réchauffement
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