Chaine de valeur et
valorisation
Bernard Ethéart
10 Mars 2014
La semaine dernière, j’ai parlé du cinquième « briefing »
de la PROMODEV qui avait pour thème : Le
financement des chaines de valeur, une opportunité pour le développement
économique d’Haïti (voir HEM Vol. 28 # 07 du 05-11/03/2014), et puis hier, en
feuilletant mes notes de l’année dernière, je suis tombé sur celles relatives
au deuxième « briefing » de la PROMODEV qui avait pour thème : Valorisation des produits locaux, une
alternative pour la sécurité alimentaire en Haïti et auquel j’avais
consacré trois articles (voir HEM Vol. 27 # 41, 42 et 43).
« chaine de valeur » -
« valorisation », je n’ai pas fait le rapprochement tout de suite,
mais, en relisant les notes, j’ai quand même réalisé que, en plus du cousinage
sémantique, il y avait quelque chose de commun aux deux démarches. C’est Jean
André Victor qui, dans ses remarques préliminaires, nous met sur la
piste : « Valoriser veut dire
aussi bien coter dans l’échelle de nos valeurs. On peut aussi ajouter
de la valeur à un produit sans le
consommer ».
Mettons cela en face de la définition de « chaine de valeur » que
nous donne le numéro hors -série – JUILLET 2012 du
magazine SPORE, une publication Centre technique
de coopération agricole et rurale ACP-UE (CTA) : « Une chaîne de valeur est une succession
d’étapes qui sont toutes sources de valeur ajoutée, coordonnées, à tous les
niveaux de la production, de la transformation et de la distribution, et
destinées à répondre à la demande du consommateur ».
Le mot-clé c’est la « valeur ajoutée »
au produit, en l’occurrence le « produit local » résultant du travail
de l’agriculteur, mais aussi de l’artisan ou de l’artiste. Et si on veut bien
voir, la « valorisation » est plus large que le concept de « chaine
de valeur », car, alors que ce dernier ne considère que l’aspect
économique des opérations qui ajoutent de la valeur à un produit, la
valorisation implique aussi, comme le dit André Victor, la place que l’on donne
au produit dans l’échelle de nos
valeurs.
J’espère que vous avez compris que je ne suis près
d’avoir fini de parler de valorisation et de chaine de valeur. Déjà, lors du
deuxième « briefing », profitant de l’invitation qui m’avait été
faite de prononcer quelques mots en ouverture, j’avais signalé que cette valorisation des produits locaux est la démarche indispensable
vers la création de ces pôles de croissance-développement que nous avons prônée
dans le PLAIDOYER POUR LA REFONDATION DE L’ETAT D’HAITI SELON UNE VISION HAITIENNE publié par
la FONHDILAC (Fondation Haïtienne pour le
Développement Intégral Latino-Américain et Caraïbéen) en février 2010.
La semaine
dernière, je suis revenu à la charge. Rappelant que nous vivons dans une époque
où il devient de plus en plus évident qu’il y a urgence à créer des emplois et
assurer des revenus à la population, en particulier la population rurale, qui
représente encore 60 % de la population totale, mais qui est aussi la plus
touchée par la pauvreté et l’insécurité alimentaire, je disais que Le financement des chaines
de valeur n’est pas seulement une opportunité pour le développement
économique d’Haïti mais un moyen de sortir la population rurale du marasme
dans lequel elle croupit.
Les présentations du deuxième
« briefing », je pense en particulier à celles des agronomes Jean André
Victor et Arthur J. Bonicet et de l’économiste Yanick Damour, ont
indiqué les différents points sur
la chaine de valeurs où des interventions sont nécessaires, j’en avais parlé
dans les articles mentionnés plus haut, mais je pense que je vais devoir y
revenir, de manière plus systématique et en tirant profit de connaissances
supplémentaires que j’ai pu acquérir entre temps.
Bernard Ethéart
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