mercredi 2 octobre 2019


Messieurs, halte là!
Adelet Jean-Gilles
30 Septembre 2019

Depuis tantôt un mois le pays ne fonctionne pas. L'administration publique est paralysée, les institutions privées marchent au ralenti, la rentrée scolaire est ratée. A date, quinze jours de classe de perdus. On va entamer la quatrième semaine avec les mêmes risques; des parents ont payé alors que les enfants sont restés chez eux. La population est aux abois. Dans un premier temps c'était la rareté du carburant, viennent ensuite les troubles politiques émaillés de violences que les responsables politiques choisissent de coïncider avec la rentrée des classes. A qui profite le bénéfice d'une telle stratégie ? Au pays ou à ces derniers?

Depuis lors, la majorité silencieuse de la population est aux abois. Marchands, élèves, professionnels, employés des secteurs  public et privé ne connaissent que de mauvais jours et constatent avec amertume leur misère augmentée. Pas d'argent, pas de nourriture, pas de moyen de transport, violences partout dans le pays, aucun moyen de subsistance ...  Ca ne dit rien ni aux dirigeants qui abandonnent leur mission sacrée de protéger la population et de travailler à son bien-être; ni aux leaders de l'opposition qui ne tiennent qu'à leurs intérêts. La population est livrée à elle-même. Où sont passés ceux-là qui sont placés pour faire fonctionner les institutions régaliennes ? Les leaders de l'opposition ont-ils une conscience d'hommes et de femmes d'État ?

Aucune raison ne peut expliquer que les enfants soient contraints de rester à la maison sans pouvoir se rendre à l'école, que les gens ne peuvent s'approvisionner en besoins primaires, rentrer chez eux ou se rendre à l'hôpital ...

Rien n'explique que des gens se réclamant de manifestants dans des mouvements démocratiques soient munis de toutes sortes d'armes qu'ils utilisent pour contraindre d'autres gens à adhérer à leurs mouvements, pour piller et incendier des entreprises aux yeux des leaders de l'opposition qui se démarquent de toute responsabilité. Oui, beaucoup d'entre eux ont faim et vivent quotidiennement dans la précarité, mais ce n'est pas une raison de voler et de détruire les biens d'autrui.

Rien ne justifie que des ¨honorables sénateurs¨ fassent souiller et violer l'enceinte sacrée du Grand Corps par des ¨militants¨ pour l'arroser de produits fécaux et s'en prendre vertement, menacer violemment d'autres sénateurs, honorables comme eux.

Qu'est-ce qui justifie qu'un Président qui devrait être à l'écoute des gens, de ses mandants soit aussi entêté à rester dans la direction contestée par ceux-là pour lesquels il travaille à leur bien-être?
Tout cela, au profit d'une politique rétrograde pratiquée de part et d'autre et qui ne mènera le pays nulle part. De 1986 à nos jours qu'est-ce que les haïtiens peuvent mettre à l'actif de ces hommes politiques qui vont et reviennent dans le pouvoir? Permettez que je réponde: la liberté de la parole pour détruire nos frères moralement et physiquement.

Haïti est notre pays. Il n'appartient à aucun groupe en particulier, tous les haïtiens sont des héritiers privilégiés au même titre de Dessalines, de Christophe et de Pétion.
Nou fout plus nwi moun que nou ede moun. Halte là messieurs!

                                                                                                           Me Adelet  Jean-Gilles
                                                                                                                        Avocat
                                                                                                           30 septembre 2019

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