Messieurs,
halte là!
Adelet
Jean-Gilles
30
Septembre 2019
Depuis tantôt un
mois le pays ne fonctionne pas. L'administration publique est paralysée, les
institutions privées marchent au ralenti, la rentrée scolaire est ratée. A
date, quinze jours de classe de perdus. On va entamer la quatrième semaine avec
les mêmes risques; des parents ont payé alors que les enfants sont restés chez
eux. La population est aux abois. Dans un premier temps c'était la rareté du
carburant, viennent ensuite les troubles politiques émaillés de violences que
les responsables politiques choisissent de coïncider avec la rentrée des
classes. A qui profite le bénéfice d'une telle stratégie ? Au pays ou à ces
derniers?
Depuis lors, la
majorité silencieuse de la population est aux abois. Marchands, élèves,
professionnels, employés des secteurs public et privé ne connaissent que de mauvais
jours et constatent avec amertume leur misère augmentée. Pas d'argent, pas de
nourriture, pas de moyen de transport, violences partout dans le pays, aucun
moyen de subsistance ... Ca ne dit rien
ni aux dirigeants qui abandonnent leur mission sacrée de protéger la population
et de travailler à son bien-être; ni aux leaders de l'opposition qui ne
tiennent qu'à leurs intérêts. La population est livrée à elle-même. Où sont
passés ceux-là qui sont placés pour faire fonctionner les institutions
régaliennes ? Les leaders de l'opposition ont-ils une conscience d'hommes et de
femmes d'État ?
Aucune raison ne
peut expliquer que les enfants soient contraints de rester à la maison sans
pouvoir se rendre à l'école, que les gens ne peuvent s'approvisionner en
besoins primaires, rentrer chez eux ou se rendre à l'hôpital ...
Rien n'explique que
des gens se réclamant de manifestants dans des mouvements démocratiques soient
munis de toutes sortes d'armes qu'ils utilisent pour contraindre d'autres gens
à adhérer à leurs mouvements, pour piller et incendier des entreprises aux yeux
des leaders de l'opposition qui se démarquent de toute responsabilité. Oui,
beaucoup d'entre eux ont faim et vivent quotidiennement dans la précarité, mais
ce n'est pas une raison de voler et de détruire les biens d'autrui.
Rien ne justifie
que des ¨honorables sénateurs¨ fassent souiller et violer l'enceinte sacrée du
Grand Corps par des ¨militants¨ pour l'arroser de produits fécaux et s'en
prendre vertement, menacer violemment d'autres sénateurs, honorables comme eux.
Qu'est-ce qui
justifie qu'un Président qui devrait être à l'écoute des gens, de ses mandants
soit aussi entêté à rester dans la direction contestée par ceux-là pour
lesquels il travaille à leur bien-être?
Tout cela, au
profit d'une politique rétrograde pratiquée de part et d'autre et qui ne mènera
le pays nulle part. De 1986 à nos jours qu'est-ce que les haïtiens peuvent
mettre à l'actif de ces hommes politiques qui vont et reviennent dans le
pouvoir? Permettez que je réponde: la liberté de la parole pour détruire nos
frères moralement et physiquement.
Haïti est notre
pays. Il n'appartient à aucun groupe en particulier, tous les haïtiens sont des
héritiers privilégiés au même titre de Dessalines, de Christophe et de Pétion.
Nou fout plus nwi
moun que nou ede moun. Halte là messieurs!
Me Adelet Jean-Gilles
Avocat
30 septembre 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire