L’Hydre á mille têtes de la crise constitutionnelle
18 octobre 2012.
Généralement, quand on n’a pas de ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a. Ce n’est pas le cas du régime politique poly hybride que l’INITE et ‘International ont forcé le président Martelly á mettre en place pour survivre. Ce « ce qu’on a » ou la portion congrue d’autorité donnée au président Michel Joseph Martelly non seulement est nettement insuffisante pour reconstituer la république mise en pièce au cours de vingt cinq ans de gestion anarcho-populiste , mais il lui est aussi refusé, par le sénat réduit á vingt, par la presse mainstream et par la reconstitution aveugle d’une opposition qui met en pratique l’approche bolcheviste de toujours mettre en échec les différentes manœuvres de sortie de crise du président Martelly. Le président, son épouse et les partisans considérés comme les artisans de ce pouvoir doivent se mettre en tête, que leur régime ne sera jamais accepté aussi longtemps qu’ils essaieront de survivre avec le squelette de la constitution de 1987 ou de sa version amendée á travers les tours de passe de passe qui y sont insérées. Ces tours de passe- passe y ont été insérées pour réduire l’intensité des dégâts que pourrait faire le pouvoir de Martelly avec un amendement taillé á l’aune de l’INITE et tiré de la constitution de 1987 conçue contre le régime duvalérien. Toutes les revendications de l’opposition , du parlement et de l’INITE dans la presse « mainstream » s’articulent autour d’une seule et même idée » Nous ne sommes pas prêts á perdre les acquis démocratiques gagnés au prix du sang dans les batailles ante et post 1986. Nous ne le serons jamais face á un gouvernement Martelly qui afficheraient des velléités indiscutables de retour aux méthodes fascistes de gouvernement des duvaliers. Contre vents et marées et avec toute sorte d’artifices politiques nous allons lutter pour renverser le pouvoir de Martelly ».
La réalité politique est que le pouvoir de Martelly doit lutter contre une opposition á mille têtes .Cette hydre á mille tête a pris naissance dans la constitution de 1987. Chaque fois qu’il lui est possible de couper une tête á travers chacun de ses programmes tels que, ti mamman cherie, assurance maladie, education universelle , Abagrangou, l’opposition en fait renaitre plusieurs avec une contestation de l’objectivité de ces mesures ou avec l’invention de toute pièce de nouveaux discours subversifs tel la double nationalité, le procès politique contre la première dame pour gestion illégale des deniers publics, le traitement de « ti avoka pov » des meneurs André Michel et Newton ,l’impensable idée de retourner á un CEP provisoire en ce moment post amendement, et patati et patata. Andris Riché avec son idée de convoquer des assises, Dieuseul Simon Desras avec son appel au lancement des états généraux pour trouver au président les garanties du reste de son mandat ,Edouard Paultre, Rosney Desroches,Anthonal Mortumé ,mr Carlos Hercule ,dans leur rejet du conseil electoral permanent, le sénat dans sa résolution exigeant le départ de Messieurs Anel Alexis Joseph, Thermési et Philémon de la cour de cassation et la formation d’un CEP provisoire contraire á l’esprit de la constitution amendée, Sorel jacinthe, Levaillant Louigène dans la retraite de l’opposition au Cap haitien, tous lancent un appel au dialogue et veulent que le président revienne á chaque fois sur chacun de ses actes posés comme pour l’acculer á se contredire après chaque décision d’état posé. Sous le prétexte qu’il faut utiliser le dialogue pour résoudre la crise politique et avec elle toutes les autres crises qui en dérivent, ils ne songent qu’au renversement du président en affaiblissant davantage son administration et en demandant un dialogue sans finalité politique claire. C’est aussi la position du député Gluck Théophile qui avance qu’on ne peut résoudre ces problèmes à coup de slogans ni avec des pseudo-programmes sociaux. Il a dit que le gouvernement gère de manière maladroite les problèmes socio-économiques du pays. Il appelle l'équipe gouvernementale à changer son fusil d'épaule en cherchant des solutions durables à la situation d'insécurité alimentaire à laquelle fait face le pays.
L’exécutif vient de convoquer le corps législatif à l’extraordinaire ce jeudi 11 octobre pour plancher sur un ensemble de dossiers dont la désignation de ses représentants au CEP (Conseil Electoral Permanent), l’examen et le vote du projet de loi sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, le projet de loi portant création, organisation et fonctionnement du Fonds National pour l’Education (FNE), le projet de loi sur l’Administration électronique. Cette Session Extraordinaire durera jusqu’à épuisement de l’objet de la présente convocation.
Probablement la loi sur le blanchiment des fonds sera votée, mais l’assemblée nationale rechignera sur tous les autres points en attendant que l’opposition trouve de nouveaux alibis qui supplantent dans la presse la nécessité de plancher sur ces projets urgents de loi.
Mais ailleurs ,on ne peut pas gérer un pouvoir avec ses ennemis au sommet des postes de décision. Ces ennemis devenus amis par la force des choses avaient fait des serments d’allégeance á des anciens patrons qu’ils sont obligés de respecter sous peine de sanction suprême. Ces reconvertis de la politique ont fait aussi de nouveaux serments d’allégeance au président Martelly ou á sa femme pour se maintenir au pouvoir pendant qu’ils aménagent de nouvelles sorties de secours dans l’éventualité que le bateau de Martelly pourrait sombrer á tout moment. Le pouvoir de Martelly est plein de ces rats politiques qui ne songent qu’ á abandonner le bateau á la première voie d’eau..Au président Martelly , je dirais , rira bien qui rira le dernier..Faites attention. Il faut juger un collaborateur immédiat non pas á la qualité des tripotages qu’il vous apporte journellement á chaud mais aux positions publiques et aux actes politico économiques de courage pris dans son administration pour vous aider á satisfaire les revendications du souverain qui vous avait élu..En renouvelant votre confiance á des menteurs professionnels qui jouent double jeu vous exposez votre pouvoir á un tsunami politique et surtout vous ruinez les poches d’espoir que la population avait placées en vous. Qui vivra verra.
Mon analyse de la situation est que pour la gestion de tous ces problèmes de fond, il faut revenir sur la constitution de 1987 et sur sa version partisane amendée qui mettent tout chef d’état qui ne serait pas sorti des rangs de l’ancien parti unique INITE ou des quatrevingtsixards, dans l’impossibilité de gérer le pays. Si en partie le député Gluck pourrait avoir raison, á aucun moment de la durée, ni lui ni les autres n’ont songé á mettre en cause la constitution de 1987 et sa version amendée qui sont la cause de tous les faiblesses de la gestion de Martelly. Ils ne le font pas parce qu’une mise en cause de la constitution mettrait en cause le pouvoir autoritaire des parlementaires et la dictature du parlement qui y est inscrite. Mr Martelly devra résoudre la crise constitutionnelle de la version amendée préalablement á toute tentative de résolution de pseudo crises qui lui sont liées. Le président devra convaincre la MINUSTHA présente pour stabiliser la vie politique en Haïti qu’aussi longtemps la crise constitutionnelle ne sera pas résolue, l’international ne sortira pas du bourbier qu’il s’est créé en contribuant á la publication d’un amendement qui ne fait que compliquer pour tous la gestion politique et économique du pays. Si le président de la république veut le faire, il a en son sein un fidèle serviteur qui est aussi un joyau du droit, un génie du droit, un ambassadeur du droit et un monsieur qui a une longue pratique de l’international. Confiez lui cette tâche parallèle. Il sera au pays d’un grand atout dans ces moments difficiles.