« La
fin d’une histoire économique »
Bernard
Ethéart
J’en ai enfin terminé avec l’ouvrage de
Fritz Jean : « Haïti, la fin d’une
histoire économique », sorti au mois de mars de cette année. Je
l’avais commencé tout de suite, lors d’un séjour à Miami ; puis revenu en
Haïti, j’ai été pris par un tas de choses ; de retour chez le blanc, je
m’y suis remis ; et voilà, ça y est. Je tenais beaucoup à le lire car une
vidéo de l’auteur présentant l’ouvrage, alors à paraitre, avait retenu mon
attention.
Il parlait
l’économie haïtienne comme d’une « économie de rente ». La première
fois que j’ai entendu parler de cela, c’était dans la bouche d’un ami
hollandais, Geert van Vliet, un économiste qui travaillait alors
à la représentation de la BID en Haïti. À l’époque je ne saisissais pas trop
bien son propos, mais j’avais comme une intuition que cela pourrait donner un
fondement économique à ma façon d’interpréter l’évolution de la société
haïtienne.
Quand le livre de Fritz Jean est sorti,
j’ai écrit à Geert pour lui en parler ; il m’a répondu en joignant la copie
d’une lettre où il parle encore d’économie de rente. J’en extrais un bref
passage :
« Mais
depuis les années, et influencé sans doute par cette image des rentes, je suis
de plus en plus convaincu que le Haïti se transforme peu à peu dans une
économie rentière à part entière. Une Arabie Saoudite au moment de la hausse
des prix du pétrole. Sauf que l'origine de la rente en Haïti
n'est pas le pétrole ni le nickel ou le fer. L'origine de la rente est la
pauvreté et les désastres naturels et sociaux. Ceux-ci forment une source
inépuisable de mobilisation de la rente (l'aide internationale). »
Autant
pour van Vliet, voyons maintenant comment Fritz Jean présente la chose. Pour
lui, le système a commencé à fonctionner dès les débuts de notre histoire de
république indépendante, et dans le secteur agricole. Je
cite :
Trois facteurs sont à la base de
l’accumulation de rente au niveau du secteur agricole :
-
La
dotation initiale en facteur Terre (T) caractérisée par une distribution de
faveurs et non de mérites ou de besoins des familles (nombre de
dépendants) ;
-
La
rémunération de l’effort-travail ;
-
Les
avantages que procure le rapprochement du pouvoir d’État pour la
commercialisation des produits. (p. 39)
De cette situation découlent deux
formes de rente :
-
La
rente de situation qui se concrétise dans la commercialisation des produits du
travail agricole (faire-valoir direct et faire-valoir indirect), et
-
La
rente absolue provenant de la forme de valorisation indirecte des terres
(faire-valoir indirect). (p. 42)
Ce système fonctionna tout au long du
dix-neuvième siècle ; mais, vers la fin de cette période, la baisse de la
productivité de l’agriculture à laquelle vint s’ajouter la chute des prix des
principaux produits d’exportation, a obligé les « rentiers » à
trouver une nouvelle formule.
« Lorsque les prix des principaux
produits d’exportation chuteront sur le marché international, ces entrepreneurs
du bord-de-mer vont se transformer en importateurs de biens de consommation
agricoles et conserver la situation de rente due aux privilèges que confère
l’État. »
(p. 110)
Et
nous voilà partis pour le phénomène de la centralisation.
« Avec la disparition de la
rente agricole, les oligarques des provinces fuient la campagne pour se
réfugier à Port-au-Prince, le centre de distribution des privilèges et faveurs
en regard du renforcement de la seule source d’accumulation de richesses encore
viable, l’import-export. » (p. 178)
Il est cependant fort difficile pour un
état d’importer quand il ne produit rien ; il faut donc bien qu’il y ait
une source qui alimente le système. Bien sûr, il y a les caisses de l’État,
mais elles non plus ne sont pas alimentées comme il le faudrait. Alors ? Geert van Vliet nous apporte la réponse : « L'origine de la rente est la pauvreté et les
désastres naturels et sociaux. Ceux-ci forment une source inépuisable de
mobilisation de la rente (l'aide internationale). »
Mais il n’avait pas pensé à une autre
source : la diaspora. Je cite Fritz Jean : « Et les ressources de cette diaspora haïtienne chassée du territoire par
la misère économique et/ou politique constitueront au XXème siècle, en
conjonction avec l’aide internationale, la base d’une nouvelle forme de
rente : la rente des transferts de la diaspora qui se confirmera à la fin
du XXème siècle, s’annonce à l’horizon. Toutefois, la rente du Bord-de-mer
s’affirme : l’économie essentiellement marchande se construit. » (.p 91)
Pourtant la situation n’est pas
rose :
« Avec la dégradation continue de l’appareil productif, le seul jeu
économique d’importance dans le pays devient les transferts de la diaspora. Les
marges sur ce commerce d’argent s’amenuisent avec la pénétration de trop
d’acteurs et surtout les restrictions des institutions internationales avec des
préoccupations de plus en plus pointues sur la circulation de l’argent sale
dans les systèmes financiers. » (p. 189)
Et voilà le résultat :
« La forme d’accumulation s’épuise et la manifestation la plus concrète
de cet épuisement est son incapacité à permettre à cet ordre qui l’alimentait
de se reproduire :
-
Cet État ne peut plus répondre
aux besoins de ses citoyens ;
-
Cet État ne peut pas assurer le
fonctionnement de ses institutions (CEP) ;
-
Cet État, au niveau de la
justice, ne peut même pas sévir contre ses citoyens déviants : ils sont
jugés ailleurs. » (p. 189)
On comprend alors que l’auteur nous ait
dit, dès l’introduction, que « la
crise actuelle, caractérisée par un déni de légitimé (sic) de toutes les
institutions du pays, traduit la fin d’une ère et constitue une exigence
d’émergence d’un nouveau paradigme ». (p. 28)
À bon entendeur …
Bernard Ethéart
Miami le 31 août 2014
« La
fin d’une histoire économique » (2)
La semaine dernière nous avons vu que
pour Fritz Jean, le système de
« l’économie de rente » a
commencé à fonctionner, dès les débuts de notre histoire de république
indépendante, dans le secteur agricole. (« La fin d’une histoire économique », HEM Vol. 28 # 33 du
03-09/09/2014). Ceci n’a pas manqué d’avoir des conséquences désastreuses pour
le secteur.
Au départ, il y a les distributions de
terre. « Du président de la
République, en passant par les généraux, les officiers supérieurs, et rarement
à des militaires sortis des rangs, les terres sont redistribuées en quantum
selon le rang ou les privilèges jouis au sein de l’administration. De cette
manière se configure tranquillement le mode d’exploitation des terres agricoles
et se dessinent des relations déterminantes dans les rapports de production
entre une paysannerie démunie qui assure, généralement en faire-valoir
indirect, la mise en culture de ces terres, et des propriétaires absentéistes
qui perçoivent une rente correspondant à un contrat très souvent informel. »
(p. 40)
Cela
s’explique par le type de société mis en place. « Le pouvoir se trouve concentré dans les mains d’une armée
essentiellement créole dont les officiers supérieurs sont, pour la plupart, des
anciens affranchis noirs et mulâtres. Ces derniers vont d’ailleurs
immédiatement réaffirmer leurs droits de propriété sur la grande partie des
terres abandonnées par les Français. Le groupe créole, composé de toutes les
catégories nées dans la colonie et qui détient le contrôle de l’État, estime à
la fois normal et facile de reconstituer à son profit l’ancien système, celui
qu’il a toujours connu, à l’exclusion toutefois de l’esclavage. » (p.
52)
J’ai toujours eu envie de caractériser la société des cent premières
années de notre vie nationale comme une société féodale, influencé sans doute
par le passage, décrit par Karl Marx, de la société esclavagiste à la société
féodale puis à la société capitaliste. Et je suis tout heureux de voir que je
ne suis pas le seul à penser ainsi.
Fritz Jean cite en effet Jacques Barros : « Une société de type féodal s’était mise en
place. 90 % de paysans illettrés furent dès lors, et jusqu’à nos jours, la
masse écrasée de mépris et de taxes dont le travail a permis les jeux politiques,
les malversations, et l’instabilité chronique d’une minorité privilégiée. »
(p. 109).
Paradoxalement donc, la révolution haïtienne, bien qu’influencée par la
révolution française qui a aboli la féodalité en France, a abouti, en Haïti, à
la mise en place d’un système féodal. Et je reviens à Fritz Jean : « Comme le signale Casimir de manière
ironique, contrairement à la Révolution Française, 1804 n’avait pas aboli la
féodalité. » (p, 71).
Le problème est que cette organisation sociale portait en elle-même le
germe de sa propre destruction. Je reviens à Fritz Jean :
§ Le mode de distribution amorcé au
lendemain de la guerre de l’Indépendance, en confinant la vraie force de
travail à un rôle de second plan dans la mise en valeur du facteur terre (T), n’en
a pas favorisé une exploitation efficiente ;
§ La rémunération totalement
inadéquate de l’effort-travail consenti par les exploitants directs des terres,
en faire valoir direct et indirect, a assujetti la production à des contraintes
technologiques ne permettant ni l’amélioration du facteur terre (T), encore
moins celle du facteur travail (L), en l’absence d’un accompagnement de l’État
ou d’investissements des principaux bénéficiaires des rentes générées par le
système ;
§ La perpétuation des faveurs d’un État
protecteur, comme principal instrument de contrôle des mécanismes du marché, a
constitué le point d’achoppement ultime à la créativité pour l’exploitation des
potentialités réelles du terroir. » (pp. 58-59)
Résultat, la productivité de
l’agriculture est en baisse constante, et la production également par la même
occasion. Fritz Jean : « Déjà en 1842, la production commençait à
baisser comparée à 1832, et les efforts d’exportation reposaient sur la coupe
de bois. » (pp. 61-62).
Ou encore : « Donc en cette fin
du XIXème siècle, début du XXème siècle, l’agriculture commence à perdre de sa capacité à générer un surplus exportable, source d’une rente de
situation pour les oligarchies provinciales. » (p.82).
Haïti
étant un pays « essentiellement agricole », les problèmes du secteur
agricole vont avoir des effets sur l’ensemble de la société. Fritz Jean : « Avec l’essoufflement d’une
production agricole, qui ne reçoit ni les investissements adéquats ni
l’accompagnement nécessaire pour un saut technologique qualitatif, la pression
d’une population en augmentation exponentielle conduit inévitablement à des
crises agraires ayant comme corollaires :
§ une extinction progressive de la rente au niveau du secteur
agricole ;
§ en cette fin de siècle, les exportations haïtiennes vont chuter de
manière considérable, et on parlera de crise des exportations ;
§ une exploitation à outrance des ressources forestières qui se
traduit par une dévastation des mornes ;
§ le campêche restera l’un des produits à conserver une certaine tenue
au niveau des exportations : 33,3 milliers de tonnes en 1896 contre 61,2
milliers de tonne en 1903-1904 ;
§ la couverture forestière passera de 25 % (1804-1870) à 18 %
(1870-1920) ;
§ un déplacement des populations vers les villes ;
§ une réorganisation des rentiers autour de l’État pour une
meilleure maîtrise des circuits de commercialisation, avec comme conséquence
une transformation de l’appareil productif en dehors du secteur agricole. » (pp. 69-70).
S’il y en a parmi vous qui me lisent
régulièrement, ils doivent bien se douter que ce n’est pas pour rien que je me
suis livré à cette petite démonstration. Cela fait longtemps, en effet, que je
suis parti en guerre contre ces bien-pensants qui montrent du doigt le paysan
haïtien, l’accusant d’être responsable de tous nos malheurs, ce « peyizan
avèk ti bout manchèt » congénitalement incapable de s’adapter à la
modernité, et qui réclament une « nouvelle classe d’agriculteurs ».
Je savais bien sûr comment réfuter leurs
arguments, mais je remercie un Fritz Jean, un économiste bon teint, à qui on
peut faire difficilement les reproches que l’on m’adresse souvent, d’avoir fait
la démonstration que le vrai responsable, ce n’est pas le paysan, mais cette
classe féodale, qui sévit encore parmi nous, et qui a mis en place un système
qui ne peut que nous mener à la ruine. Et si c’est de leur côté que l’on va
recruter la « nouvelle classe d’agriculteurs », ils ne sauront faire
autre chose que reproduire le même schéma.
Bernard Ethéart
Miami le 7 septembre 2014
« La
fin d’une histoire économique » (3)
Dans moins
d’un an nous célébrerons le centième anniversaire du débarquement des marines dans notre pays. C’est en effet
le 28 juillet 1915 que le petit soldat Pierre Sully est tombé en accomplissant
son devoir. J’ai parlé de « célébrer ce centième anniversaire », mais
je ne voudrais pas que cela soit mal interprété. Certes cette occupation fut un
moment majeur de notre histoire, et après un siècle, il est bon de marquer
l’évènement, mais pour moi il s’agit surtout de tirer une sorte de bilan, de voir
si cette occupation a comblé les attentes de ceux qui l’ont appelée de tous
leurs vœux.
Car il y en a eu pour souhaiter
l’occupation, ou tout au moins l’intervention du blanc dans notre vie économique. Dans la série d’articles que j’ai
publiés sur l’évolution de la structure foncière, je cite des passages de Roger
Gaillard décrivant un certain état d’esprit de la bourgeoisie haïtienne durant
les deux premières décennies du 20ème siècle (voir « Les blancs débarquent »
HEM, Vol. 19, # 20, du 15-21/06/2005).
« D’abord, … on battit la grosse
caisse sur le thème, neuf encore dans notre histoire économique, de la très
prochaine et bienfaisante pénétration du capital étranger dans notre activité
productrice. On connaît l’air, qui, par la suite, deviendra rengaine : « Haïti
est riche en ressources ; notre main-d’œuvre est abondante et bon
marché ; nous possédons des cadres techniques de valeur ; la plupart
de nos négociants, enfin, sont imaginatifs et disciplinés. Ce qui manque, c’est
l’argent. » … Le raisonnement se poursuit alors, sous la forme parfaite du
syllogisme. « Or de cet argent, nos grands et puissants voisins ne
demandent pas mieux, sous certaines conditions, bien entendu (sécurité des
investissements, stabilité politique), que de nous en abreuver. Il faut donc,
en satisfaisant au plus vite à ces exigences, profiter de tant de bonne volonté
témoignée. Vive donc l’Amérique, et, par-dessus tout, vivent son argent et ses
capitalistes ! » – dernier mot que certains de nos journaux, on le
verra, pris d’une soudaine vénération, affubleront parfois d’une majuscule. (Roger
Gaillard, La République Autoritaire, Port-au-Prince, 1981)
Leurs vœux ont été exhaussés ; ce
28 juillet 1915, le blanc a
débarqué ; mais si nous regardons, cent ans après, on peut se demander si
le résultat est à la hauteur des espérances. Fritz Jean donne la réponse :
« Toutefois, le gros capital
américain n’était pas au rendez-vous. Lorsque les Américains se retirèrent
d’Haïti en 1934, seulement deux compagnies d’importance y étaient encore
établies : la HASCO et la Plantation Dauphin. » (p. 96)
Que s’est-il donc passé ? Il y a environ
trois mois, je publiais deux articles consacrés à une réunion de travail
organisée par le CRESFED autour des relations haïtiano-dominicaines (voir L’anti-haïtianisme dominicain HEM Vol. 28 # 18 du 21-27/05/2014 et Les relations économiques – le « gap » HEM Vol. 28 # 19 du 28/05-03/06/2014). Au cours de ces discussions, on
a parlé des investissements nord-américains dans l’’industrie sucrière en
République Dominicaine vers la fin du 19ème siècle et on en est
pratiquement arrivé à la conclusion qu’il y avait du côté des nord-américains
un choix délibéré de considérer la République Dominicaine et Cuba comme des
zones « dignes » de recevoir leurs investissements pendant qu’Haïti
resterait simplement un réservoir de main-d’œuvre bon marché.
Si
on veut bien voir, Fritz Jean ne dit pas autre chose : « Mais cela traduit, d’après nous, toute une
stratégie des autorités américaines qui considéraient des espaces
d’investissement de l’autre côté de la frontière, à Cuba et en quelques autres
pays de l’Amérique latine, et l’abondante main-d’œuvre haïtienne, réservoir où
puiser des bras pour faire fonctionner ces industries naissantes. Il fallait
seulement pacifier la campagne ; cela s’est fait dans le cadre de cette
trilogie :
-
Répression systématique des
mouvements insurrectionnels ;
-
Encouragement de la migration de
la main-d’œuvre vers d’autres espaces de valorisation ;
-
Affaiblissement des centres de
pouvoir provinciaux et par là réduire les oligarchies provinciales en simple
subordonnées du grand centre de pouvoir de Port-au-Prince. » (pp. 96-97)
La lecture de l’ouvrage de Fritz Jean est aussi l’occasion de faire le
point sur un des reproches que l’on fait souvent à l’occupant, à savoir que
c’est de lui que nous avons hérité cette centralisation qui pose aujourd’hui
tant de problèmes. Or Fritz Jean nous dit que ce mouvement vers Port-au-Prince
a débuté bien avant l’occupation. « Donc en cette fin du XIXème siècle, début du XXème
siècle, l’agriculture commence à perdre
de sa capacité à générer un surplus exportable, source d’une rente de
situation pour les oligarchies provinciales. Quitter la périphérie devient une
nécessité pour la survie de ces réseaux sociaux provinciaux trop éloignés du
centre de distribution des privilèges. » (p. 82) L’occupant n’en est pas pour
autant innocent car il a accentué le mouvement : « Cependant, en regard de la tendance générale
qui a marqué la structure de production avant leur arrivée, il n’y a eu qu’une
continuation, avec une centralisation jamais commue à date des institutions de
contrôle autour du pouvoir de Port-au-Prince. » (p. 89)
Il est un troisième point qui me tient,
si je puis m’exprimer ainsi, particulièrement à cœur. Cela fait longtemps que
je me dis que le plus grand tort que l’occupation ait fait au pays c’est
d’avoir bloqué un processus. Je vois toute cette période qui précède l’arrivée
des marines, avec ses coups d’état,
ses présidents assassinés, le palais national incendié, comme les convulsions
d’un régime qui est arrivé au bout du rouleau. Je pense que personne ne savait
encore comment on allait en sortir, mais je crois que toutes ces douleurs
allaient permettre à la nation d’enfanter une nouvelle formule.
Cette nouvelle formule ne serait
certainement pas du goût de ceux qui avaient bénéficié du régime moribond et on
peut se demander si « l’appel au blanc » n’allait pas au-delà des
considérations économiques publiquement affichées. En tout cas le blanc a débarqué et l’interprétation que
donne Fritz Jean de son intervention va dans le sens de la mienne. « L’invasion américaine viendra apporter au
peuple « l’honneur et le bonheur », et surtout l’aider à « faire
face aux données de la crise générale du système traditionnel, en évitant la
révolution en profondeur … » On verra plus loin qu’il aura à chaque crise
un palliatif endogène ou exogène. Et le système continuera à exister jusqu’à
son épuisement complet en 2012. » (p. 85)
Nous sommes de nouveau à un de ces
carrefours ; allons-nous encore une fois laisser passer la chance ?
Bernard Ethéart
Miami le 15 septembre 2014